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Haut conseil islamique du Mali : Un lac paisible dans le désert
Publié le vendredi 21 decembre 2012  |  L'enquêteur


Grand
© aBamako.com par as
Grand Meeting au Stade du 26 Mars
Bamako le 12 aout a 10h. Grand rassemblement organisé par le Haut Conseil Islamique au Stade du 26 mars. El Hadj Mahmoud Dicko, Président du HCI.


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Pour la paix et la stabilité sociale au Mali, les leaders religieux, Ousmane Cherif Madani Haidara et l’imam Mouhamoud Dicko doivent gèrer leurs contradictions et différends philosophiques pour rassurer les disciples pour qui, ils sont, à juste raison, des exemples parfaits de droiture et de sagesse. Leur unité peut sauver la patrie et soulager, par l’espoir, la souffrance des populations victimes directes de la crise du nord.

La rupture entre ces deux personnalités très respectées du pays est inimaginable et fait peser une réelle menace sur la cohésion nationale. Au nom de l’islam qui le leur enjoint, ils doivent s’unir pour barrer la route aux envahisseurs et aux ennemis du Mali, surtout à l’approche du renouvellement du bureau du HCIM, programmé pour janvier 2013. Toute erreur de leur part sera fatale à notre pays. Donc les leaders religieux doivent se donner la main pour porter vers le haut l’image de l’islam. Ils le doivent à la communauté des croyants du Mali.

- Les démons de la division à l’œuvre

L’avènement d’une société civile forte et crédible est devenu une exigence sociale prégnante dans les sociétés modernes pour asseoir les bases d’une société juste et d’une gouvernance transparente et vertueuse. Le Mali ne peut échapper à ces réalités surtout depuis que la crise du nord et l’occupation de cette partie du territoire ont fini de mettre à nu les faiblesses et les errements de la gouvernance solitaire. Quelqu’un disait que « la politique est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls politiques »

La majorité doit gouverner, l’opposition minoritaire s’opposer, mais la majorité silencieuse qui n’est ni d’un bord ni de l’autre, a intérêt pour ne pas dire obligation, à s’organiser pour porter les revendications des sans voix dans un cadre légal et respectueux de la République.

Dans le cas du Mali, la société civile est composée d’organisations socioprofessionnelles très actives, qui assistent positivement l’Etat et les populations dans le combat pour le développement et contre la précarité et les maladies. On y retrouve aussi des milliers d’associations et de mouvements sociaux dont le caractère spontané et circonstanciel, l’éclatement de leurs objectifs et la dispersion et la modicité des moyens, les prédisposent à une inefficacité pathologique et à la mort précoce certaine.

La conséquence la plus douloureuse, c’est que le gouvernement les ignore de manière souveraine et l’opposition les méprise, quand elle ne les utilise pas pour qu’ils servent de faire-valoir lors de ses manifestations de revendication ou de contestation. Ainsi aucun espace de dialogue entre majorité et opposition politiques n’existe pour apaiser le climat de confrontation et résoudre les conflits naturels, au grand dam des populations qui n e savent jamais à quel saint se vouer.

C’est cet état de fait qui a favorisé l’irruption des religieux (HCIM) dans l’espace public. Comme la nature a horreur du vide, le HCIM, en plus de sa mission première de promotion de l’islam dans sa diversité plurielle et d’intermédiation sociale, s’est érigé en société civile neutre et indépendante qui offre aux populations un cadre d’expression spirituelle, d’aide et d’assistance multiformes, de défense d’intérêts communs, ainsi qu’un exutoire et un rempart contre les agressions culturelles et sociales. La crise que connaît le Mali depuis avril 2012 a réhaussé l’image du Haut Conseil Islamique et renforcé la grande notoriété de ses principaux dirigeants (Chérif de Nioro, Mahmoud Dicko et Haidara) par leurs actions multiformes et désintéressées. C’est ainsi que le HCIM a réussi à instaurer des couloirs humanitaires dans les régions occupées du nord et a procédé à une distribution large de vivres divers aux nombreuses populations réfugiées, déplacées ainsi qu’aux populations assiégées, par une action spectaculaire qui en a impressionné plus d’un, parce que marquant la présence officielle dans les territoires occupés d’une délégation venant du sud du pays, pour la première fois. La démarche était doublement symbolique en ce que d’une part, elle rassurait le peuple malien sur la réversibilité de la partition de fait du Mali décrétée de manière unilatérale par le MNLA et soulageait les populations assiègées en leur donnant la preuve qu’elles sont toujours membres à part entière du grand Mali. Il a donc été la seule autorité reconnue au Mali à se rendre au nord et discuter avec les envahisseurs (MUJUAO et Ançar Dine). Autre mérite du HCIM, la médiation entreprise par son Président auprès de Kati pour la libération des dinosaures du régime d’ATT en avril dernier, sans oublier la suspension pour modification du Code de la famille et des personnes qu’ATT voulait imposer de manière unilatérale aux maliens, sans tenir compte de leurs réalités culturelles, religieuses et historiques, parce qu’il avait déjà anéanti toute opposition crédible sur la scène politique nationale en conviant tous ses leaders potentiels au festin de partage du gâteau national pendant lequel ils se sont tous très bien gavés.

Last but not least, c’est encore sous le magistère de l’Imam Dicko à la tête du HCIM, que plus de 160 militaires maliens ont été libérés des mains des islamistes armés et autres séparatistes du nord du Mali, après la chute des régions de Gao, Kidal et Tombouctou. Avec cette prouesse de haute portée patriotique et humanitaire, l’adhésion et le respect du peuple et de l’Etat maliens étaient donc définitivement acquis, surtout que cela s’est fait dans la plus grande solennité, sans tambours ni trompettes.

- Le festin des démons n’aura pas lieu

Depuis lors, les membres de la classe politique cherchèrent à avoir la caution morale et l’appui du HCIM qui est devenu une organisation très influente de la société malienne en général, de sa société civile en particulier. A défaut de pouvoir avoir le HCIM dans leur giron d’influence, certaines organisations politiques sont allées jusqu’à tenter la dislocation du mouvement islamique par des actions médiatiques visant à diviser ses dirigeants les plus en vue que sont Mahmoud Dicko et Haidara. Il faut reconnaître aux organisations politiques leur droit à vouloir diviser le HCIM pour l’affaiblir, car il est devenu une arme redoutable entre les mains des populations; ce qui ne rassure jamais un homme politique averti dont la vocation première est de contrôler l’appareil public et neutraliser, à défaut de l’annihiler, toute velléité de contestation ou toute nuisance vis-à-vis de son pouvoir. C’est ainsi que, depuis le méga meeting que le HCIM a organisé au stade du 26 Mars, le 12 aout dernier, pour des prières et des bénédictions pour la paix et l’unité entre les maliens, la communauté musulmane ayant spontanément manifesté sa défiance à l’endroit de certains barons de la 3ème République dont le 1er vice président du FDR, Mr Iba N’Diaye, qui a été l’objet de huées assourdissantes et persistantes de la part de la foule. Comme en sont experts certains hommes politiques véreux, la stratégie du « diviser pour mieux régner » fut mise en branle.

Notre pays est plongé dans un gouffre. Les démons de la division sont à pied d’œuvre et tentent toutes les manœuvres possibles pour affaiblir toute structure crédible en montant les dirigeants, les uns contre les autres. Donc l’heure est à la vigilance et chacun doit assumer ses responsabilités historiques. De nos jours, la seule organisation civile capable de sauver le Mali de la tragédie qu’il vit, en réconciliant les maliens de tous les bords, reste le Haut conseil islamique (HCIM), l’organisation faîtière de la communauté musulmane malienne. Après avoir affaibli et désarmé l’armée de la République, décapité les organisations de jeunesse, muselé et corrompu la presse et les syndicats, certains caciques de la 3ème République, soutenus par certaines chancelleries, ne lésinent pas sur les moyens pour diviser le Haut conseil Islamique. Les leaders religieux, notamment Mahmoud Dicko, président HCI et son vice président Ousmane chérif Madani Haidara, leader spirituel incontesté d’Ancar Dine (à ne pas confondre avec celle de Iyad Ag Ali), sont avertis et doivent conjurer les démons de la division en évitant les querelles inutiles de leadership ou de prééminence supposée d’une telle école de pensées religieuses sur une autre. Leur division ouvre un large boulevard dans lequel l’ennemi commun, le politique, n’hésitera pas de s’engouffrer au grand dam des populations et de la nation maliennes qui en sortiront perdantes. Que Dieu nous en Garde !

Des articles de presse commandités par ci, des visites inopinées provoquées par là, chez Haidara pour l’éloigner de Dicko, des réunions et des campagnes sécrètes de déstabilisation et de dénigrement étaient devenus monnaie courante. Obnubilés par leur objectif sataniques, ils n’ont même pas hésité à inventer et à distiller sans scrupules, au sein de l’opinion publique, la fausse information selon laquelle Haidara aurait démissionné du HCIM parce que l’Imam Dicko est un Wahhabite et serait même en connivence avec les Jihadistes et les Salafistes du nord pour instaurer la charia au Mali. Que du mensonge ! Que de la manipulation !

Haidara et Dicko ont reconnu leurs adversaires

Le Cherif de Nioro, Elhadj Bouyé, pour sa part, serait taxé de trafiquant de drogue et d’opportuniste par les détracteurs. Quel sacrilège ! En ce qui concerne ce dernier, son seul tort aura été d’avoir dit qu’il va faire de la politique, pas pour le profit ou les titres, mais pour l’intérêt supérieur de la nation et pour le bénéfice des populations longtemps laissées à elles-mêmes. Sa seule motivation serait de s’impliquer pour que le Mali ne bascule totalement dans le chaos par la faute des mêmes hommes politiques qui l’ont mis dans cette triste situation de crise profonde. En terme clair, il ne veut plus voir les anciens dignitaires du mouvement démocratique aux commandes. Ce qu’il ne fallait même pas penser fut dit à haute voix; ce qui déclencha immédiatement l’ire de ceux qui se sont sentis visés et s’en suivit une honteuse cabale contre ce descendant du Prophète Mohamet (SWS) qui est du coup devenu la cible à abattre par tous les moyens. Son seul tort, aimer sa patrie et énoncer ce qu’il juge être le problème et exprimer sa solution. Que fait-on de la liberté d’expression et de pensée ? Où sont les principes démocratiques ? Les rois sont nus !

Voici en quelques lignes l’agissement des hommes politiques qui ont mis le pays dans ce terrible gouffre et qui prétendent rester au pouvoir au motif que, comme c’est eux qui ont engendré la maladie, donc ils sont les seuls à avoir le remède pour soulager le malade, le Mali. Mon œil ! qui est fou pour vous laisser exterminer le malade ? Par conséquent, il faut affaiblir le Haut conseil Islamique, la seule organisation, suffisamment crédible et suffisamment autonome, capable de leur barrer la route et mettre ainsi fin à leurs ambitions programmées, en suscitant le bicéphalisme à sa tête. La stratégie est toute trouvée, passer par le grand prêcheur international Chérif Ousmane Madani Haïdara, l’ennemi historique des Wahhabites, pour le pousser à déstabiliser sa propre organisation en l’entraînant à engager un bras de fer avec son président Dicko. Nous osons espèrer que le lancement, il ya quelques mois, du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali, n’est pas une pièce du puzzle satanique imaginé par les hommes politiques, adversaires du HCIM.

La tolérance religieuse et l’amour de son prochain enseignés par le Coran et la Suna du Prophète Mouhamet (SWS) et que nos leaders religieux ne cessent de nous rappeler au cours de toutes leurs prêches, exigent d’eux la sagesse nécessaire afin qu’ils restent soudés pour la stabilité du Mali et le bonheur de ses populations. C’est le moins que les disciples peuvent attendre d’eux. Face à ce climat de guerre froide réelle ou supposée, la position du Cherif de Nioro est sans appel « s’ils ne s’entendent pas, moi-même je vais récupérer le Haut conseil pour l’unité des musulmans », a-t-il averti. Alhamdulilah ! le piège a été déjoué, Mrs. Haidara et Dicko ont reconnu leurs adversaires qui étaient tapis dans l’ombre et qui sont désormais tous démasqués. Le HCIM et ses dirigeants ont intérêt à comprendre ces enjeux et avoir présent à l’esprit que le peuple malien compte sur leur unité pour défendre ses droits et représenter ses intérêts partout et toujours.

A noter que le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) a été créé en janvier 2002 pour fédérer et représenter les diverses écoles de l’islam au Mali. Depuis janvier 2008, le HCIM est dirigé par l’imam Mahmoud Dicko.



Aliou Badara Diarra

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