Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Les raisons d’un drame…
Publié le mardi 29 septembre 2015  |  Info Matin
Hadj
© Autre presse par DR
Hadj 2015 : Bousculade près de La Mecque




A quatre jours de la bousculade meurtrière, ayant causé plus de 900 morts lors du pèlerinage à la Mecque, les premiers éléments d’explication sur les causes de ce drame humain ont été livrés par les autorités saoudiennes. Au-delà de la polémique, ouverte et qui enflamme les réseaux sociaux, tout est parti d’un énorme télescopage de deux mouvements de foule ; l’un contraire à l’autre, intervenu sur l’un des axes menant sur l’un des lieux du rituel sacré du pèlerinage musulman. Poussière, tu es, poussière tu retourneras…

Ce jeudi, jour de fête du sacrifice, dans plusieurs pays musulmans, le monde a été réveillé par la brutalité de l’ampleur du drame survenu à la Mecque. Les premières informations, livrées à chaud sur le drame, faisaient état de 718 morts, lors d’une bousculade énorme, provoquée par deux mouvements de foule ; l’un contraire à l’autre, survenue sur l’axe menant sur l’un des lieux du rituel sacré du pèlerinage, dit de la lapidation de Satan ; consistant, pour les pèlerins, à jeter des cailloux vers trois stèles le représentant.
Le Mali, dont les pèlerins, pour cette année, se comptent en un millier de fidèles musulmans, n’est pas épargné par la douleur causée par le drame de Mina. Les autorités nationales, qui ont décrété, dès l’annonce de la terrible nouvelle, un deuil national de trois jours, ont préféré la prudence, en évitant de donner à l’avance des chiffres macabres de l’accident avant d’en être sûres de révéler toutes les victimes, après la nécessaire phase d’identification des corps. Un travail de suivi et d’évaluation colossal dont la crédibilité dépend des précautions de tous les instants. D’ailleurs, pour porter le deuil national et exprimer la solidarité et la sympathie de tous les Maliens à l’endroit des familles de toutes les victimes, face au drame national vécu, le Président IBK, comme on s’y attendait, a écourté son voyage aux Etats-Unis, pour rentrer au pays.
En évoquant les causes de l’accident, avant que les résultats d’enquêtes sérieuses, promises par le Roi Salmane, ne soient disponibles, des sources officielles saoudiennes annoncent qu’il s’agit d’un gigantesque choc causé entre une marée humaine, quittant l’une des stèles, et une autre foule, venant en sens inverse, qui a provoqué le drame de Mina. Le très sérieux journal américain Le New York Times explique que la collision entre les deux groupes, origine du drame, s’est produite à l’intersection des deux plus petites rues menant au lieu du rituel, situé à 500 mètres à l’endroit de l’accident.
De ce fait, plusieurs images, capturées à partir du lieu du drame, ainsi qu’une vidéo postée sur Twitter par une journaliste d’Al-Jazeera, rapportent les médias occidentaux, montrent que des milliers de pèlerins qui s’engouffrent dans les rues de la ville, en convergeant vers leur destination, à savoir le pont de Jamarat, construit au-dessus du site des stèles. Ceux qui connaissent ce prodigieux endroit du rituel musulman disent qu’il s’agit là d’un immense panneau de passages piétonniers, étendus sur un kilomètre de long, et conçus pour canaliser la foule.
Toujours autour du drame, le Porte-parole du ministère saoudien de l’Intérieur, Mansour Turki, n’écarte pas « la grande chaleur et l’état de fatigue des pèlerins » comme étant des facteurs susceptibles de causer un nombre aussi élevé des victimes. Actuellement, à La Mecque, les températures dépassent les 40 degrés en journée, rapportent les sources concordantes.
Selon des officiels saoudiens, c’est l’entrée des pèlerins sur le site de Jamarat qui constitue le moment le plus délicat à gérer. Là, indique-t-on, dans les milieux proches du ministère de l’intérieur, il s’agit du respect strict des instructions de sécurité d’autant que des pèlerins se mettent en masse pour accomplir le rituel de la lapidation, en obéissant des horaires fixes pour les différents passages.
Le Roi Salmane a reçu, en soirée, dès le jour du drame, les responsables chargés du hadj. Il a annoncé en l’occurrence qu’il attendait les résultats de l’enquête qui devront être disponibles, au plus tôt.
Face à l’ampleur du drame, le Roi saoudien a ordonné la révision systématique des plans d’organisation et de sécurité du pèlerinage dans le but de permettre aux fidèles musulmans d’accomplir leurs rituels d’une manière plus convenable.
Après avoir marché en souvenir de l’errance d’Agarà la recherche d’eau pour Ismaël, les pèlerins, comme tous les ans, se rendent à la source Zamzam : des millions de litres d’eaux sont ainsi distribuées. Ce jeudi-là, fête du sacrifice, pour les musulmans, à travers le monde, le rituel de la lapidation de Satan, qui nécessite près de 100 millions de cailloux, avec plus de 600 000 moutons sacrifiés pour l’Aïd, a tourné au drame.
L’énorme choc causé entre deux groupes de pèlerins, l’un quittant le site de Jamarat, où a lieu ce rituel, l’autre arrivant en sens inverse, le long d’une rue de 12 mètres de large, a entrainé une catastrophe au bilan extrêmement lourd : 769 morts et près de 863 blessés.
Au Mali, comme dans les autres pays musulmans, le deuil de Mina, aussi lourd à porter, à cause de la tragédie humaine et de la souffrance qui en découle, est accepté, par les fidèles musulmans, ici, comme ailleurs dans l’Ouma islamique, dans la béatitude, comme un fait de Dieu, l’Eternel. Le musulman, même face à un tel drame, sait qu’il faut rendre Grâce à Dieu, par qui tout part et tout revient, dans ce bas-monde.
Depuis des années durant, face aux flux des pèlerins à La Mecque, pour des questions de sécurité évidentes, des mesures pratiques sont prises par les autorités saoudiennes pour permettre au rituel musulman de se dérouler normalement, dans les conditions de sécurité les plus convenables sur cette terre des hommes.
Cette année, comme toutes les autres, une telle précaution sécuritaire, qui s’améliore d’ailleurs constamment, n’a pas manqué. Mais, ce que Dieu veut, c’est ce qui arrive : pour les morts de Mina, comme le veut la tradition, au-delà de la souffrance humaine, c’est le signe de la félicité pour leurs âmes, adoucies par la mansuétude du Tout Puissant, Créateur de la terre et des cieux. Poussière, tu es ; poussière tu resteras…
Par Sékouba Samaké
Commentaires

Dans le dossier

Catastrophes 2015
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment