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Violation du cessez-le feu à Anéfis: la CMA renforce son dispositif
Publié le mercredi 30 septembre 2015  |  Info Matin
Soldats
© Autre presse par DR
Soldats du MNLA à Kidal le 4 février 2013.




La Coordination des mouvements armés (CMA), depuis la semaine dernière, effectue un mouvement de ses combattants en direction de la ville de Anéfis qu’elle réoccupe, depuis quelques jours, en violation des accords de cessez-le-feu.

Les sources sont formelles : la Coordination des mouvements armés de Kidal, non contente de reprendre pied à Anéfis d’où elle avait été chassée à la mi-août par le groupe d’autodéfense, GATIA, est en train d’effectuer un vaste mouvement de ses combattants vers ladite ville. L’on parle de plusieurs pick-up qui convergent vers la ville dont la réoccupation, en violation de toutes les dispositions en vigueur, au nez et à la barbe de la Minusma, a provoqué la condamnation ferme du Gouvernement. Les véhicules embarquant des combattants, apprend-on, arrivent de Kidal, mais également d’autres localités du Nord sous occupation de la Coordination des mouvements armés.
Nos sources rapportent également que comme par le passé, les véhicules des rebelles séparatistes portent des drapeaux dits de « l’Azawad ». C’est à croire qu’ils ont décidé de jouer la carte de la provocation jusqu’au bout, en faisant mine d’être de bonne foi. Et pour cause, la signature de l’Accord par les bandits armés devait mettre un terme à leur projet chimérique de création d’un État et permettre aux fils de ce pays de se retrouver et de se réconcilier. Il n’y a aucune raison de continuer à faire flotter le drapeau d’un État qui n’existe pas, sauf volonté délibérée de heurter la sensibilité de tous ceux qui sont épris de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.
Par rapport à la question de l’Azawad qu’on soit clair. L’Accord pour la paix et la réconciliation du 15 mai n’en parle nulle part en termes d’État dans un État. Mais, juste de la possibilité d’utiliser le terme. L’article 5 dispose en effet : « la dimension socio-­politique des crises cycliques qui ont jalonné le septentrion malien nécessite un traitement politique. À cet égard, une Conférence d’Entente Nationale sera organisée durant la période intérimaire, avec le soutien du Comité de Suivi et sur la base d’une représentation équitable des parties, en vue de permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autres, la problématique de l’Azawad ». À la lecture de cet article, la CMA aurait été mieux inspirée d’arrêter de se pavaner avec quelque chose qui n’a de sens que dans son imagination démoniaque.
Au demeurant, l’article 1 de l’Accord pose des bases claires. Il dispose en effet : « les Parties, dans l’esprit de la Feuille de route, réitèrent leur attachement aux principes ci-­après : a) respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc ».
Par ailleurs, ce que l’on souligne dans le retour en réalité très peu glorieux de la CMA à Anéfis porte sur sa volonté à peine déguisée de plomber le processus de paix en créant les conditions d’une reprise des hostilités à travers un renforcement de son dispositif. La Minusma qui s’est contentée de déplorer au lieu de condamner ce retour brille plus que jamais par son ambiguïté. Dans un communiqué en date du 18 septembre dernier, elle déclare : « la seconde réunion de la Commission Technique de Sécurité (CTS) s’est tenue hier au siège de la MINUSMA à Bamako sous la présidence du Commandant de la Force de la Mission, le Général Michael Lollesgaard. Les membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) étaient absents. Le Commandant de la Force a par ailleurs souligné que toute tentative de la part des parties signataires à se déplacer au-delà des positions qu’elles occupaient au 20 juin constitue une violation du cessez-le-feu ».
Ainsi, pour ce général, l’occupation et la réoccupation de Anéfis par la Coordination des mouvements armés sont tout à fait normales. Et pour cause, Anéfis est l’une des positions qu’elle occupait avant le 20 juin. Donc, c’est à la Plateforme qu’il faut interdire d’y mettre les pieds, même quand elle défait militairement la CMA. C’est dire aussi que les lignes bougent selon qu’il s’agit de la CMA ou de la Plateforme, parce que jusque-là le repaire n’était pas le 20 juin, mais la date de la signature de l’Accord de cessez-le-feu, à savoir le 23 mai 2014. C’était cette date la référence quand la Minusma demandait à la Plateforme de quitter Ménaka. Aujourd’hui, c’est le 20 juin. Parti pris, quand tu nous tiens !

Par Bertin DAKOUO
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