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Mutation à la Police Nationale: A la tête du client
Publié le samedi 3 octobre 2015  |  Le Tjikan
Police
© Autre presse par DR
Police national




Contrairement aux autres forces armées et de sécurité, les mutations à la Police nationale sont une affaire de « Komo » (fétiches). « Si ce n’est pas la Police, les relèves des forces, tous confondu se fait à chaque six mois. Les choses peuvent quelques fois trainer du côté des gendarmes, sinon au niveau de l’Armée, c’est automatique. Mais, nous sommes là depuis trois ans. On ne parle même pas de nos mutations.
Moi, je suis parti à la Direction pour en savoir, c’est le silence radio à tous les niveaux. Franchement, on ne sait plus à quel Saint se vouer, il faut s’accrocher pour nous sortir de ce pétrin. » Cette confession est faite par un agent en poste dans une Commune urbaine relevant administrativement de la région de Tombouctou, depuis trois ans.
Notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, en veut plutôt à ses collègues policiers qui usent de trafic d’influence pour se maintenir à leurs postes, qualifiés de « juteux ». Pour cela, ils n’hésitent pas sur les moyens et la méthode. Dans ce cas de figure, ils n’hésitent pas à s’accrocher aux épaules des hommes politiques haut placés et même des chefs de quartiers ou des imams pour faire obstruction à la décision de mutation leur concernant prise par la Direction générale.
Aujourd’hui, les policiers qui servent dans les régions du nord et certaines villes intérieures de la région de Mopti sont victimes de cette situation. Car, les hommes refusent d’y aller. Ceux qui y servent, sont considérés à la Police comme des sans soutiens. Ces « nous pas bouger » ou des laissés pour compte ont le sentiment d’être oubliés, s’ils ne sont pas abandonnés mêmes.
Mais, selon notre interlocuteur, cette situation tire ses origines des insuffisances des textes réglementaires qui gèrent la Police Nationale. Ceux-ci sont totalement muets sur la gestion du personnel, notamment en ce qui concerne le mouvement des agents dans les Commissariats et/ou des services spécialisés de la Police, comme la transmission et la Police scientifique.
Nos sources nous renseignent que ces deux services comme d’autres, où en l’absence « d’extra », (l’argent), on vit de salaire, sont totalement désertés par les hommes au vu et au su de toute la hiérarchie. Il ressort donc de son explication que la mobilité des hommes est laissée au pouvoir discrétionnaire du Directeur général de la Police nationale.
Ce qui ouvre la voie à tous les abus. Certes, le Directeur général actuel, l’inspecteur général Hamidou Kansaye, est plein de bonnes intentions pour changer les choses en attendant un texte réglementaire qui viendra corriger ces insuffisances, mais il est complètement envahi par le flot d’intermédiation qui l’empêche de prendre des bonnes décisions. Surtout lorsque des hauts placés se mêlent de la danse pour intercéder en faveur de leurs protégés.
Le syndicat n’est-il pas au courant de cette situation ? Naturellement, qu’il est bien imprégné. Mais, comme la pratique arrange certains, alors on s’y accommode. Selon notre interlocuteur, à la différence des autres corps habillés, l’esprit de corps à la Police n’est qu’un géant écran de fumée. Chacun s’occupe de son petit jardin, parce que le législateur d’alors avait intérêt qu’il n’y ait pas de cohésion au sein de cette force.
Sinon, comment comprendre qu’au niveau des autres forces, le mouvement des hommes soit réglementé et qu’à la Police, il est laissé au pouvoir discrétionnaire du seul Chef. Fut-il super homme, forcement il va frustrer des agents qui ne sont pas de même avis que lui. Il y a donc urgence à relire les textes réglementaires de la Police.
Car, un homme aussi efficace qu’il soit au bout de trois ans dans un lieu d’affectation, il devient inefficace. C’est dans l’ordre naturel des choses. Car, entre temps, il aura fait des connaissances et même scellé des liens de mariage. Ce qui complique davantage les choses pour lui.

M. A. Diakité
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