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Incivisme sur la voie publique - Qui pour discipliner et développer ce pays ?
Publié le mardi 6 octobre 2015  |  Le Prétoire




Le pays est scandalisé par le comportement d’un fameux chauffeur de taxi qui roule en sens inverse, pour chercher un raccourci vu que les eaux de pluie avaient fini d’engloutir le tronçon Sotuba-Mali-lait. Des comportements que vivent les populations à longueur de journée, et qui plongent les Bamakois dans l’émoi. Beaucoup de Bamakois se demandent pourquoi de tels comportements sans que les autorités ne sévissent.
C’est vrai qu’au Mali, on oublie toujours l’essentiel, pour se concentrer sur l’accessoire. Personne ne bronche sur les comportements des conducteurs et même des piétons sur les voies publiques. Au contraire, les sanctions sont vraiment disproportionnées, quand on veut agir au regard des mille et une infractions commises tous les jours sur les routes et laissées impunies. Ce qui est le plus amusant pour les cas d’incivisme, on pond des communiqués pour se donner bonne conscience, alors que le ver est toujours dans le fruit.
Que fait le ministère de l’équipement qui a perverti le milieu des Transports terrestres au point qu’il soit devenu une anarchie totale ? Il devrait s’interroger sur le trajet emprunté par ce taximan pour obtenir son permis de conduire ? Parce qu’à n’en pas douter, ces chauffeurs ne remplissent aucun critère pour disposer d’un document des transports terrestres. Ils sont sans doute ignorants et indisciplinés, mais ceux qui accordent le permis ne sont pas moins responsables, et que dire des piétons qui eux rivalisent avec les conducteurs.
Dans cette affaire, on devrait remettre sur le tapis le pourquoi de l’indiscipline qui prend des proportions démesurées et aussi les raisons de l’impunité dont jouissent certains Maliens. Dans ce pays, on a fini de croire que l’argent va le mettre sens dessus-dessous. Les gens font ce qu’ils veulent pourvu qu’ils aient de quoi graisser la patte. Si personne n’a plus peur du policier ou du gendarme de la circulation, parce qu’il a quelques pauvres francs à lui remettre en cas d’infraction, qu’adviendra-t-il de ce pays ?
Au fait, nous sommes nombreux à croire que le Mali n’ira nulle part, parce que ceux qui sont à la tête ne font rien pour mettre le moteur en marche. Pourtant, celui qui est là donne toujours des gages et manifeste son envie de changer les choses. Mais pourquoi justement les choses ne bougent pas au Mali? Au-delà de l’indiscipline, qui est notre marque de fabrique, les gens ne travaillent jamais sérieusement et les lobbys politico-religieux tiennent toujours ce pays en otage.
Le Mali ne se développera pas, parce que ceux qui veulent travailler réellement pour le pays sont combattus, ceux qui auraient dû parler ont préféré laisser la place à ceux qui ne devraient jamais avoir voix au chapitre. C’est sans doute l’erreur qui va nous être fatale au regard des politiques de quotas, qui sont en train de ruiner tous les espoirs de trouver un travail au Mali. La Fonction publique reste une affaire de quotas pour les partis au pouvoir et même les bourses de solidarité destinées aux personnes vulnérables font l’objet de partage entre politiciens. A ce rythme, on a beau aspirer à un Mali émergent, mais même en l’an 2050, on restera toujours un pays sur le chemin périlleux du développement.

Paul N’GUESSAN
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