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Ouverture de la Cour d’assises de Bamako : La violence dans tous ses états
Publié le mardi 6 octobre 2015  |  L’Essor
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© aBamako.com par A.S
Ouverture de la Cour d’assises de Bamako
Bamako, le 05 octobre 2015 la Cour d’assises de Bamako a ouvert sa séance contre les crimes et délits




Pendant trois semaines, les jurés verront passer plusieurs dizaines d’accusés impliqués dans diverses infractions. Dont 32 cas de crimes de sang et des infractions contre les mœurs

Les travaux de la deuxième session de la cour d’assises de l’année en cours ont débuté hier à la Cour d’appel de Bamako. Les représentants du département de tutelle ainsi que de nombreux membres de la famille judiciaires étaient présents.

La session qui va se tenir pendant trois semaines, verra passer plusieurs dizaines d’accusés impliqués dans diverses infractions. Ce sont 32 cas de crimes de sang dont 23 coups mortels et 9 assassinats, 1 cas de coups et blessures volontaires, 21 dossiers de vols qualifiés. A ceux-ci s’ajoutent des infractions contre les mœurs. Elles concernent 16 cas dont 11 viols, 2 cas d’attentats à la pudeur et 3 de pédophilie. Neuf cas de faux et usage de faux, 5 d’atteintes au biens publics, quatre d’incendies volontaires, trois d’enlèvement de personnes, un cas de trafic international de drogue et d’autres cas relatifs à de multiples infractions figurent au rôle. 251 accusés dont 13 femmes devraient comparaitre.

« Les sessions d’assises constituent une sorte de baromètre de la société. Les crimes de sang tiennent la côte. C’est dire que la violence s’incruste dans notre société, et que ce qui peut se régler pacifiquement ne l’est plus. Les coups de poings remplacent les arguments verbaux », a constaté le procureur général Daniel Tessougué, lors de son intervention.
Auparavant, il a dressé un parallèle entre la situation de crise que traverse notre pays et la justice de façon générale en se référant aux écrits de deux intellectuels sur cette notion de justice en temps de crise.

Le premier écrivait qu’« entre la justice et le temps de crise, il y a probablement plus qu’ailleurs, un antagonisme évident : celui du stable et du mouvement ». Citant le second, le PG dira que « la justice, c’est ce qui est établi. Or les crises menacent, ébranlent, ou même détruisent ce qui est établi. Pendant ou après la tourmente, il s’agit de savoir comment la justice se comporte… »
Daniel Téssougué a, de façon imagée, expliqué la fonction des professionnels du corps. « Le service de la robe noire, renvoie à l’image de la chèvre en train de grignoter du grain de coton ou de prendre de larges languées de mil.

L’impression de facilité qui s’en dégage, n’a de répondant que si vous vous essayez. Vous saurez alors avec quelle difficulté cette bête arrive à subsister ».
Daniel Tessougué a justifié cette digression par le fait que la justice est au cœur de notre pays en crise et que cette crise a atteint l’État en ce qu’il a de plus profond. Pour le procureur général, désormais rien ne sera plus comme avant. « Et il nous faut nous en convaincre tous… En 2012, les crises sécuritaires et politiques qui ont secoué ce pays ont amené le peuple à s’intéresser à la chose publique, faisant sien le fait que la République est fondée sur la démocratie, et doit remplir toutes les exigences de l’article 25 de la Constitution ainsi libellé : le Mali est une république indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale. Son principe est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Le procureur général a décrié le manque d’indépendance de la justice dans notre pays, alors que la Constitution en son article 81, alinéa 1er dit ceci : « Le pouvoir judicaire est indépendant des pouvoirs exécutif et législatif. Il s’exerce par la Cour suprême et les autres cours et tribunaux. ».

Daniel Tessougué a déploré les difficiles conditions matérielles des agents du corps, et le peu de ressources financières accordées à la corporation pour exécuter certaines tâches pourtant indispensables au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire comme cela devrait l’être.
Le représentant du Barreau, Me Mamadou Moustapha Sow, a remercié le président de la cour avant de plaider la cause de la centaine d’avocats appelés à défendre les accusés durant toute la durée des travaux. Aux 9 assesseurs présents sur 11, le représentant du Barreau a demandé d’être extrêmement vigilants. « Vous devez suivre les débats, heure par heure, minute par minute, et seconde par seconde pour éviter de prendre des décisions douteuses ». Il a assuré que les avocats feront tout pour que le droit soit dit.

Le président de la cour, Mamadou Berthé, a, lui, rappelé la ferme volonté de la cour de mutualiser les bonnes pratiques en bannissant les mauvaises pour faire de la justice malienne une justice parfaite.
Après ces différentes interventions, les comparutions pouvaient commencer.

Mh. TRAORE
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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