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Les Echos N° 1241 du 21/12/2012

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Crise Malienne : Un plateau ouvert !
Publié le lundi 24 decembre 2012  |  Les Echos




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La situation politique au Mali consacre la juxtaposition de plusieurs forces qui doivent se mettre ensemble pour la poursuite des objectifs de la transition. Aux méfaits de la triplette CMD-Kati-Koulouba doivent succéder des actions salvatrices basées sur la cohésion et la confiance entre les différents acteurs. Une condition sine qua non à la restauration d’un Etat crédible confronté à des défis immenses.

Après la brève digression marquée par « l’atterrissage« forcé de l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra et la formation du gouvernement Diango Cissoko, la reconquête des régions du Nord revient sur la table de nos autorités. Le sujet a été évoqué lors de la prise de contact entre le nouveau chef du gouvernement et ses ministres en début de semaine et pendant le premier conseil des ministres de mercredi dernier.

Il est indéniable que ça bourdonne beaucoup au sommet de l’Etat. Les Maliens sont eux-aussi pressés de voir si le nouvel attelage gouvernemental, qui a enregistré l’arrivée de tous les frondeurs écartés par le précédent locataire des bords du Djoliba, aura la thérapie de choc nécessaire pour la reprise des 2/3 du territoire national des mains d’islamistes, de narcotrafiquants et de bandits armés.

De nombreuses questions subsistent. Cependant, une d’entre elles est essentielle : Bamako a-t-il la crédibilité, la cohésion et les moyens humains et matériels indispensables à la concrétisation des défis que sont la réunification du Mali et l’organisation d’élections crédibles ?

La libération des régions du Nord-Mali dépendra de l’évolution de la situation politique au sud. Cette dernière à son tour est étroitement liée à la cohabitation entre les pouvoirs militaire et politique. Il n’y a aucun doute que l’ombre de Kati plane énormément sur Koulouba. Ceux qui en doutaient se sont rendus à l’évidence avec l’éviction du Premier ministre Cheick Modibo Diarra.

En expliquant les raisons du départ de CMD, l’ex-chef des mutins, le capitaine Amadou Haya Sanogo, n’est pas passé par mille chemins pour dire que « le militaire doit avoir son mot à dire là où il est permis aux enseignants et autres médecins d’avoir une place dans la gestion quotidienne du pays« . Il paraît donc clair que le président du Comité militaire de la réforme et de suivi des forces de défense et de sécurité (CMRSFDS) ne souhaite pas lâcher prise.

Le jeune officier veut vraisemblablement être au départ et à la fin de chaque décision importante concernant la vie de la nation, car se prévalant de l’une des clauses de l’accord-cadre signé le 6 avril 2012 entre l’ex-junte et la Cédéao. Cette clause stipule que les ex-mutins et le gouvernement de Bamako se doivent « respect et considération« . Les règles du jeu ayant été faussées dès le début, les autorités de la transition ne sont confinées qu’à un rôle de second plan vis-à-vis de Kati.

Un émissaire désinformé ?

Une véritable entrave à la bonne marche des institutions républicaines et à l’atteinte des objectifs à court terme. Pour ironiser l’influence de Kati sur Koulouba, beaucoup d’observateurs sont allés à dire que le capitaine Sanogo avait transformé en lettre morte des initiatives de Dioncounda comme la « mise en place des organes de la transition« .

Le nouveau Premier ministre Diango Cissoko pourrait user de son expérience, en réduisant les effets de l’ingérence de Kati dans la gestion de la transition. Lui qui fut l’un des dignitaires les plus en vue du régime militaire de GMT. Mais entre l’expérience et la pratique, il y a un grand fossé même si le nouveau promu à la Primature a des avantages non négligeables sur son prédécesseur.

Il n’a pas fait la cour à Kati pour mériter sa nomination et n’est lié par des promesses à un clan militaire ou politique. Contrairement à CMD, Diango pourrait calmer les ardeurs de Kati en servant de relais fiable entre l’exécutif et l’ex-junte. Il pourrait aussi s’appuyer sur de bons rapports collégiaux avec les ministres proches des ex-mutins afin d’établir une relation de confiance entre son gouvernement et les ex-putschistes.

Un détail important qui a échappé au Malien de la Nasa et qui a fini par précipiter son départ de la Primature tout en bloquant pendant un bon moment l’appareil de l’Etat. Au-delà de Kati, le nouveau gouvernement d’union nationale, à travers les ministres, doit pouvoir mobiliser tous les fils du Mali pour une transition politico-sécuritaire réussie et apaisée.

Et le président de la République Dioncounda Traoré doit davantage arborer l’étiquette d’un leader debout derrière son peuple meurtri par l’occupation des 2/3 de son territoire. Pour cela, « l’enfantde Nara« doit faire preuve de maîtrise à la fois des aspects militaires et politiques du Mali actuel.

S’il y a une bonne symbiose à Bamako, il y a de fortes chances que l’appui des amis du Mali soit bénéfique et arrive à temps dans le but d’affronter les ennemis de la patrie. Pour l’heure, toute aide extérieure est liée aux caprices du Conseil de sécurité de l’ONU et à certains membres influents du Système des Nations unies dont le représentant spécial du secrétaire général de l’institution pour le Sahel, Romano Prodi.

L’ancien chef du gouvernement italien, qui a le don d’aborder les sujets qu’il ne maîtrise pas, flirte avec l’avenir de notre pays en changeant constamment d’avis et de position sur la façon dont le Nord-Mali doit être libéré de ses occupants. Il n’est pas étranger à l’insistance du secrétaire général de l’ONU sur la nécessité d’un dialogue politique avec les occupants au moment où presque tous les observateurs avertis sont certains que le bout du tunnel arrivera seulement avec l’usage de la force armée.

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)


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