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Troubles politiques et occupation du Nord: l`économie du Mali en chute
Publié le mardi 25 decembre 2012  |  AFP


Crise
© Getty Images par DR
Crise Malienne: Les chef d’état major des pays du sahel à la recherche de solution pour la crise au Mali
11 juillet 2012. Nouakchott . Les chefs d’état major de l’Algérie, de la Mauritanie du Niger et du Mali en séance de travail en vue régler définitivement le problème Malien. Photo: Le chef d`état-major Mauritanien,général de division Mohamed Ould Mohamed`Ahmed (gauche) et le chef d`état-major Algérien général Ahmed Gaid Salem(droite)


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BAMAKO - La crise sans précédent que traverse depuis
près d'un an le Mali, dont le Nord est occupé par les islamistes armés, a
d'énormes répercussions économiques et sociales, notamment à Bamako, capitale
en partie désertée par les étrangers où le chômage s'accroît et où les prix
flambent.
"L'économie malienne traverse une période difficile. Déjà en difficulté à
cause de la très mauvaise récolte de 2011-2012, elle a beaucoup souffert du
coup d'Etat de mars 2012 et de ses retombées", notait récemment le Fonds
monétaire international (FMI) à l'issue d'une mission de deux semaines à
Bamako.
Dans le sillage du putsch du 22 mars qui a renversé le président Amadou
Toumani Touré, des groupes islamistes armés ont pris le contrôle du nord du
pays, suscitant l'inquiétude croissante de la communauté internationale.
"L'occupation du nord du pays a fortement perturbé la production agricole
et le commerce. La détérioration de la situation en matière de sécurité a
provoqué une chute des voyages d'affaires au Mali", selon le FMI, qui ajoute:
"Les secteurs du commerce, des hôtels et des restaurants ont été durement
touchés".
Alors que le FMI prévoit un recul du produit intérieur brut (PIB) malien de
1,5% cette année, le président américain Barack Obama a décidé de retirer au
Mali son statut de partenaire commercial privilégié des Etats-Unis, en raison
du recul de la démocratie dans ce pays.
La crise économique, à Bamako, n'épargne personne et le taux de chômage y
est de 17,3%, selon l'Institut national des statistiques (Instat).
Le secteur tertiaire, en forte récession en 2012 (-8,8%, selon l'Instat),
est le plus touché. Les licenciements économiques ont fait un bond au dernier
trimestre 2012, particulièrement dans l'hôtellerie: hommes d'affaires et
touristes ne viennent plus à Bamako, les expatriés quittent la ville.
"Les employeurs sont arrivés au bout des systèmes préconisés pour maintenir
les emplois en cas de crise: congés anticipés, chômage technique ou partiel",
explique Salif Bagayoko, directeur régional à l'inspection du travail.
A l'Association d'appui à la promotion des aides familiales (Apaf), des
femmes à la recherche d'un emploi de domestique affluent du matin au soir,
revoient leurs prétentions salariales à la baisse en dépit d'une hausse du
coût de la vie qui touche, d'abord, les foyers les plus modestes.

"On travaille à perte"
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Les prix du carburant, du gaz, et les produits de première nécessité sont
parfois passés du simple au double.
Certaines travaillaient pour des coopérants étrangers qui sont partis, pour
un salaire déjà peu élevé, de l'ordre de 80.000 francs CFA (122 euros).
Aujourd'hui, "même 35.000 FCFA (53 euros) conviendraient" à Aïssa Camara,
veuve de 42 ans, qui a perdu son travail en février.
L'industrie est également touchée: 20% des usines de la capitale ont fermé
et 60% ont recours au chômage technique, selon M. Bagayoko.
"Depuis mars, on travaille à perte", explique Alioune Badara Diawara,
administrateur général adjoint de Batex-ci, une usine textile. "Les commandes
sont là, grâce aux pays de la sous-région. Mais le coton, notre matière
première, ne nous est plus livré depuis plus de deux mois: l'entreprise qui le
produit est à bout de souffle", dit-il.
"Les vrais martyrs, c'est nous", juge Gaoussou Kantako, artisan bijoutier
depuis 1993 au marché de N'Golonina à Bamako. Visage fermé, il explique: "On
peut faire trois, quatre jours sans voir un client".
"Les consignes données aux rares étrangers d'éviter de sortir ont eu raison
de l'artisanat local. Certains artisans sont découragés, ils restent à la
maison, ou alors ils sont partis travailler dans les mines d'or", affirme
l'artisan.
Quelque cent vingt de ses collègues, soit plus de la moitié, ont quitté le
marché ces derniers mois, selon lui.
Dans le secteur des transports, la compagnie nationale Air Mali n'a pas pu
résister et a suspendu lundi ses activités pour neuf mois. "On prévoyait
l'équilibre pour 2013, mais le coup d'Etat a tout changé", indique Souleymane
Sylla, responsable administratif et financier de l'entreprise dont les 66
salariés ont perdu leur emploi à la veille de Noël.
str-stb/cs/de

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