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Les Echos N° 1241 du 21/12/2012

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Il faut le dire : Le bouc émissaire du monde
Publié le mercredi 26 decembre 2012  |  Les Echos




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Quand les USA feignent de croire en une démocratie réelle sous le président déchu, ils ne peuvent que vouer le peuple malien aux gémonies au nom de principes universels. Il est vrai que nous avons quelque peu prêté le flanc avec le limogeage sans ménagement du PM “pleins pouvoirs”, mais le refus de se rendre à l’évidence, pour une grande nation qui se dit à l’avant-garde du monde, est incompréhensible.

Après la suspension de leur coopération avec notre pays, les USA ont donc gelé la semaine dernière notre admission à l’Agoa – genre de commerce équitable entre le Nord et le Sud qui veut que les bénéficiaires respectent les règles de la démocratie. Pourquoi cette décision la veille du vote de la résolution 2085 ? Les Etats-Unis sont-ils les amis du Mali ou sont-ils pour les dirigeants peu importe leurs manquements ? On se serait volontiers passé de cette mauvaise publicité.

Si la démocratie est “le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple”, Washington doit réviser sa position, qui ressemble à s’y méprendre à un acharnement sur plus de 14 millions de Maliens au profit d’individus isolément pris et qui ne récoltent que ce qu’ils ont semé.

Par ses propos peu amènes, sa “générosité” à l’égard des fossoyeurs de l’économie, des preneurs d’otages et des narcotrafiquants ; son mépris de l’ordre et de la sécurité, l’ex-président appliquait une démocratie frelatée. Est-ce que les USA, qui n’aiment pas la corruption, qui détestent les prises d’otages et le trafic de drogues ont le droit de fermer les yeux sur le rôle de leur “plaque tournante” dans la déstabilisation du Sahel ?

On peut tout aussi discuter de l’“avancée” que constitue le vote de la résolution 2085 pour démontrer que le monde continue de nous accuser de tous les péchés d’Israël. La 2085 paraît dans un sens comme une victoire diplomatique de l’Algérie au Conseil de sécurité, qui a validé ses préconisations dans la “résolution” de la crise au nord ; à savoir : le dialogue et/ou la négociation avec les groupes maliens qui rompent avec Aqmi, le refus d’une intervention de troupes occidentales et patati et patata.

Comme pour manifester sa “bonne foi”, Alger, ignorant l’Etat central du Mali, a imposé samedi un engagement solennel à Ançar Eddine et au MNLA, qui ne cèdent en rien sur leurs prétentions initiales : l’application de la charia et la question de l’Azawad.

Ce discrédit porté à la médiation de la Cédéao cache mal la jubilation de notre “ami” qui a trouvé au Nord-Mali un point de chute pour des terroristes qui l’ont empêché de dormir pendant plus de deux décennies. A méditer !

L’UE, qui doit nous aider à financer la guerre de reconquête, traîne des pieds au motif de préparer l’armée. Il faut bien qu’elle se grouille pour ne pas être taxée, elle aussi, de complice de l’ancrage des forces du mal. Elle ne peut s’inquiéter de l’islamisme aux portes de l’Europe et dormir sur ses lauriers.

C’est à croire que notre destin est de recevoir toutes les claques sans possibilité de riposter. Pauvre de nous !

A. M. T.

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