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Daniel A Téssougué, Procureur général près de la Cour d’appel de Bamako « La crise a atteint l’Etat en ce qu’il a de plus profond. Désormais, plus rien ne sera comme avant... »
Publié le jeudi 8 octobre 2015  |  Le Républicain
Ouverture
© aBamako.com par A.S
Ouverture de la Cour d’assises de Bamako
Bamako, le 05 octobre 2015 la Cour d’assises de Bamako a ouvert sa séance contre les crimes et délits




La deuxième session de la Cour d’assises de la cour d’appel de Bamako a débuté le lundi 5 octobre 2015 avec la présence effective des membres de la famille judiciaire et de nombreuses autres personnalités. Durant cette session, 251 accusés dont 13 femmes seront jugés et 74 en détention. Lors de son réquisitoire, actualité oblige, le Procureur général près de la Cour d’appel de Bamako, Daniel Amagouin Téssougué a mis l’accent sur la grave crise que traverse le Mali depuis 2012. Selon lui, cette crise a atteint l’Etat en ce qu’il a de plus profond. Et de poursuivre que plus rien ne sera comme avant.

« La justice est au cœur de notre pays en crise et que cette crise a atteint l’Etat en ce qu’il a de plus profond. Désormais, plus rien ne sera comme avant et il nous faut nous en convaincre tous. Si en 1991, le malien en se libérant du joug de 23 ans de dictature d’un homme qui n’avait aucun respect pour son peuple, en 2012, les crises sécuritaires et politiques qui ont secoué ce pays, ont amené le peuple à s’intéresser à la chose publique, faisant sien le fait que la République est fondée sur la démocratie, et doit remplir toutes les exigences de l’article 25 de la Constitution ainsi libellées (Le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale.

Son principe est le gouvernement du Peuple, par le peuple et pour le peuple) », c’est par ces mots que le PG, Daniel A Téssougué a commencé son réquisitoire. Avant d’ajouter que l’indépendance de la justice n’est pas une réalité au Mali. Il a longuement dénoncé le manque de moyens auquel la justice malienne est confrontée. Pour preuve, dit-il, Il y a à peine un mois, les 24 et 25août 2015, le parquet général de Bamako a pu organiser après deux ans de quête, une conférence de parquet, activité traditionnelle du ministère public. « Pour un budget de un million six cent mille francs CFA, il a fallu que ce montant soit financé par les Etats unis d’Amérique. Merci à ce pays. Mais comment expliquer, qu’un pays souverain ne puisse pas investir moins de deux millions de FCFA pour que la justice, au bout de deux ans puisse organiser une activité, qui permet une amélioration de la justice.

Je ne me pose pas de question. Je pense simplement que c’est pour que le pouvoir judiciaire ne marche pas. Je le dis ici, si le Mali veut être parmi les nations qui comptent, il se doit de faire une véritable réforme du système de fonctionnement de la Justice, une réforme vraie et non celle conçue dans un bureau d’étude pour satisfaire des fantasmes d’un autre âge et d’un autre monde », a souligné le procureur. Selon lui, on ne peut clochardiser la justice et exiger d’elle des miracles. A l’en croire, c’est l’ouverture de la 4ème session au lieu de dix sessions d’assises en deux ans. Ce retard ne s’explique pas car, ajoute-t-il, chaque année, les assises sont budgétisées. « Je fulmine, car on est très alerte à accuser la justice de tous les maux. On est pressé de qualifier de tous les noms d’oiseaux le Juge.

Aussi, je me pose la question de savoir quel intérêt a-t-on d’empêcher la justice d’accomplir sa mission. La raison échappe à tout le monde. Je fulmine, car ce sont des femmes et des hommes, inutilement en détention provisoire, alors qu’à l’heure où je parle, si le programme avait été tenu, il n’y aurait aucun dossier en instance », a-t-il dit. A l’en croire, la présente session porte sur une palette d’infractions, qui se décompose comme suit : 32 crimes de sang, une atteinte contre les personnes, 21 cas de vols qualifiés, 16 cas d’infractions contre les mœurs dont 11 viols, 2 cas d’attentat à la pudeur, 3 cas de pédophilie, 9 cas de faux et usage de faux, 5 cas d’atteintes aux biens publics, 4 cas d’incendies volontaires, 3 cas d’enlèvements de personnes, 1 cas de trafic international de drogue, 3 cas d’infractions multiples soit au total 251 accusés dont 13 femmes seront jugés et 74 en détention, a expliqué le procureur.
Aguibou Sogodogo
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