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Interview exclusive du ministre du culte : « Faisons en sorte que l’islam y sorte grandi »
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  Le Zenith Bale
Cérémonie
© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie d`ouverture de la première édition du Festi` Bazin
Bamako, le 04 Septembre 2014 au Palais des sports. Madame le ministre de la culture, Ndiaye Ramatoulaye Diallo a présidé ce jeudi, la cérémonie d` ouverture de la première édition du festival de Bazin (FESTI`BAZIN) qui se tient du 04 au 06 Septembre 2014.Photo: ministre des Affaires religieuses et Culte, M. Thierno Amadou Omar Hass Diallo.




Depuis les événements malheureux de Mina, les commentaires vont bon train. Les critiques souvent acerbes ne manquent pas. Pour autant, les Maliens se doivent de se réjouir, de se targuer. Le président de la République a écourté sa visite, le ministre malien du Culte et des Affaires Religieuses, notre confrère et ministre Thierno Oumar Hass Diallo fut l’un des premiers des ministres du monde à fouler le sol saoudien. Où il s’est déplacé dans les hôtels et lieux où se trouvaient ses compatriotes, dans les hôpitaux et morgues, entre autres pour le Mali.

Il est alors aujourd’hui opportun de prier pour les morts, les disparus et les blessés en recentrant les débats. Et comme dit le ministre, “nous avons le droit de protéger notre religion. Les Maliens étaient parmi les plus disciplinés… Au-delà de tout, ce pays est la patrie des croyants musulmans. C’est là-bas que s’y repose le Prophète Mohamed (PSL). Alors, nous avons connu
l’islam par lui, la Kaaba y est là-bas. Faisons en sorte que l’islam y sorte grandi.” Lisez plutôt cette interview exclusive.

Le Zénith Balé : Que pouvez-vous dire concrètement sur les événements malheureux de Mina ?
Thierno O. H. Diallo : Merci M. DABO de m’offrir vos colonnes pour certains éclairages.
Je pense que le Hadj de 2015 fut l’un des meilleurs sur le plan organisation pour notre pays. N’eut été ce qui s’est passé à Mina. Parce que nos pèlerins étaient à 5mn du Haram, la Kaaba. Des hôtels, de tout cet environ sont équipés de Bluetooth permettant aux pèlerins de prier directement avec la Kaaba sans se déplacer. Des hôtels décents, la restauration à la hauteur, l’avionneur à la hauteur, des heures de départ pour les pèlerins respectées, au retour quelques problèmes avec le non respect de certains obligeant le bus à revenir pour faire les 200 km (100 aller et 100 retour) créant des problèmes à l’avionneur qui perd ses heures de slot qu’il faut négocier.

Mais dans tous les cas, l’ensemble des pèlerins sont rentrés, quelques uns ont eu des problèmes de passeport ou de documentation, parce qu’ils ont perdu leur badge d’identification numérique à travers les bousculades et autres. Ils ne connaissent pas le numéro de passeport par cœur. Il fallait donc revoir un peu tout ça le jour où je venais. J’ai été obligé d’abandonner mon vol ordinaire commercial, je dis je rentre avec le vol charter avec les derniers pèlerins, le 4ème vol. J’ai vu qu’il y a quelques personnes qui n’ont pas embarqué à cause de l’attitude draconienne des forces de sécurité aéroportuaire qui n’avaient pas l’identité de ces gens. Ceci n’ayant pas de numéro d’identification, mais tout ceci était à la charge du département.
En dehors de ce drame de Mina qui n’était pas prévisible, la Oumah islamique chaque jour croit et aussi les moyens de communication font qu’il y a toujours beaucoup de mouvements vers ce pays. Au-delà de ceux-là qui respectent toutes les formalités, les pays voisins et les citoyens mêmes qui peuvent venir à titre informel.

Le ministre que je suis a été vite dépêché par le Chef du gouvernement au nom du président de la République pour aller voir l’état moral des pèlerins qui étaient très contents et très reconnaissants lorsque je suis arrivé avec le message d’IBK, l’expression de profonde sollicitude. Nous avons transmis les messages du président de la République. Aussi, il faut saluer tous les Maliens, le Consulat et d’emblée il y a eu une cellule de crise. Et puis, il faut savoir la grande synergie des Agences avec l’Etat puisqu’arrivé là-bas, c’est l’Etat qui englobe tout. La cellule de crise fonctionne, la maison du hadj à son point focal et tout le monde travaille pour le Mali, les Maliens. L’Ambassadeur qui s’est transporté à Djeddah pour chercher les morts, les blessés et les disparus.

Ensuite, il ne faut pas que l’on se fasse des illusions, il y a le respect des consignes gouvernementales, le gouvernement qui travaille collégialement. Que l’on sache qu’à une certaine dimension des choses, ce n’est plus un département mais c’est l’Etat qui s’en approprie. Alors, il faut rester derrière cette ligne tracée par le Chef du gouvernement afin de faciliter le travail des uns et des autres. Certains diront qu’on n’entend pas le ministre du Culte mais non à un certain stade, c’est le porte-parole du gouvernement qu’il faut voir. Et personne ne peut dire qu’il ne joue pas le jeu, qu’il ne fait pas correctement son boulot. Nous sommes solidaires, complémentaires, en cohésion, en entente, la meilleure des communications incombe au porte-parole du gouvernement qui à chaque fois que ce fut nécessaire est sorti pour informer, communiquer.

ZB : Et ce manque de spontanéité, selon les populations. Pourquoi ce retard ?
Thierno : En fait, il faudrait que les gens sachent que les communications de bilan ne nous incombent pas directement comme si c’est quelque chose qui a eu lieu sur place et qu’il y a eu un constat. Non et non. Cette chose a une dimension exponentielle, pharaonique, c’est des millions de personnes rassemblées, la chose n’était pas prévue. Les conditions dans lesquelles les mouvements se sont faits, cela a créé des difficultés qui font que l’Etat doit aller avec mesure, ne pas être dans la passion pour dire qu’il y a eu tel ou tel nombre de décès, de blessés alors que c’est un bilan évolutif. Donc, il faut éviter des amalgames sinon on va dire que quelqu’un est mort, disparu ou blessé alors que c’est toute autre chose. Puisqu’il faut savoir que Djeddah, c’est 14 grands hôpitaux. N’oublions pas qu’il y a des contours de langue, de numérotation, etc. alors notre Etat très responsable a évité de publier à tue-tête des informations
macabres. Puisqu’il ne faut pas croire que c’est un résultat d’examen ou de match de foot. En toute responsabilité, l’Etat a décidé de rassembler toutes les infos mais de “dépressioriser” et de dépassionner. C’est un drame, une première que nous rencontrons. Egalement, c’est dans un cadre d’accomplissement d’un rite spirituel, religieux. Alors, il ya toute cette complication, cet aspect de susceptibilité, de subtilité à utiliser.

ZB : Quelles sont les raisons de ce drame selon les Saoudiens ?
Thierno : Mutisme total à ce niveau. D’ailleurs, nos Etats, nos représentations diplomatiques attendent des éléments d’explications, la mise en place de structures plus ouvertes et plus adéquates de la part des saoudiens qui permettent à nos agents, nos agences, nos Consulats puissent avoir accès à l’information qui puisse leur permettre d’avoir la meilleure des infos à diffuser. Cependant, il faut comprendre que les saoudiens ont été dépassés par l’ampleur de la chose, l’instantanéité de la chose qui fait donc qu’il faut le temps de s’y adapter. Evidemment, il y a un aspect sur lequel et ce serait des choses à discuter à l’interne. Le Premier ministre a instruit une journée de réflexions sur l’organisation du hadj, cela nous permettra nous aussi de déceler les failles au niveau national et qui ont souvent été décriées. Et qui sont à l’évidence à ne pas nier comme tout travail humain qui est perfectible.

Au-delà de ça, il faut que l’on sente que ce qui a manqué n’était pas la volonté. Il y a eu des constats et nous tirerons des leçons sans tambour battant pour répondre au désir du président de la République d’avoir des pèlerinages les plus meilleurs. Aussi que cela soit à l’actif du département pour des efforts consentis avec l’appui du gouvernement pour baisser les tarifs et que désormais nos pèlerins partent très aguerris.
ZB : Profusion d’agences ?

Thierno : Je préfère ne pas trop me prononcer sur ces aspects, je me mets dans la logique du deuil, de la compassion. Cette question certainement le forum, la journée de réflexions en discutera et de faire sortir quelque chose de collégial afin que l’on ne pense que le département est venu et qu’il y a une volonté d’affrontements comme des chiens en faïence du ministre. Je pense qu’en certains points, il faut voir qu’est-ce qui fait le pays, qu’est-ce qui est bon ? Je ne vois pas un jour qu’est-ce qui les empêcherait de se fusionner et d’être de grand consortium, c’est d’ailleurs plus uni que l’on devient fort. Je pense que chacun aura tiré les leçons de ce qui s’est passé à Mina, des forces et faiblesses et du tir à rectifier.
ZB : On parle encore de l’Afrique ?

Thierno : Je pense que les gens ont fait une inclinaison de compréhension, ils n’ont pas spécifié les africains, ils ont dit certains pèlerins. En outre, nous sommes sur un terrain de spiritualité, ne glissons pas sur un cours de droit de l’homme. Nous avons le droit de protéger notre religion. Ceux-là chez lesquels cela s’est fait, on peut parler de défaillance d’organisation, etc. Au-delà de tout, ce pays est la patrie des croyants musulmans. C’est là-bas que s’y repose le Prophète Mohamed (PSL). Alors, nous avons connu l’islam par lui, la Kaaba y est là-bas. Faisons en sorte que l’islam y sorte grandi.
En tout état de cause, les pèlerins maliens étaient parmi les plus disciplinés.

Par Boubacar DABO
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