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Ecouter la voix de la raison
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  Le Républicain




La répétition est pédagogique, dit –on. Le Parena est revenu, le weekend dernier lors de sa rentrée politique, sur le bilan des deux ans du pouvoir d’IBK. Un bilan peu élogieux à tout point de vue. Sans passion, le parti du bélier blanc, a posé le diagnostic : un accord de paix bancal, une conjecture sécuritaire compliquée, une gabegie financière sans précédent… A toutes ces turpitudes du pouvoir, le Parena a fait, avec pédagogie, des propositions pour sortir le Mali de l’impasse.
Oui, une fois de plus, à l’instar de beaucoup de partis de l’opposition, des propositions ont été faites pour changer le cap et mener le pays à bon port. Sur l’accord d’Alger, le Parena revient sur sa recommandation de tenir des concertations nationales inter-maliennes pour, entre autres, une appropriation nationale de cet accord et explorer les possibilités de l’améliorer.
Pour ce qui est de la situation sécuritaire, le bilan est alarmant : Près de 120 attaques et incidents de sécurité ont eu lieu au Mali entre le 5 janvier et le 6 octobre 2015. Environs 300 personnes ont trouvé la mort dans notre pays pendant les neuf derniers mois. Sur ce point, le parti du bélier blanc demande l’élaboration, à la faveur des concertations nationales inter-maliennes, d’une politique nationale de sécurisation et de stabilisation du territoire en envisageant, entre autres, de parler avec les jihadistes maliens.
Afin d’avoir une armée républicaine et apte à mener à bien sa mission, le Parena recommande qu’au sortir du processus d’Alger, de concevoir et de mettre en œuvre une politique ambitieuse de refondation, de reconstruction d’une nouvelle armée nationale, professionnelle et républicaine…
Et même si tout semble partir en vrille, il est encore possible de remonter la pente. Malheureusement, face à cette détermination de l’opposition de rectifier le tir, le pouvoir semble opter pour la diabolisation et l’intimidation.
Il ne faut pas faire du Mali une question d’orgueil. Aucun sacrifice n’est de trop. Le Mali est au dessus de tout. Quand l’opposition provoque le débat et exige des explications du gouvernement, elle est dans son rôle. Elle est une composante essentielle de la démocratie en ce qu’elle offre aux citoyens une alternative à la politique définie et appliquée par le régime politique en place.
Elle assume au fond une mission de service public : contrôler et critiquer l’action gouvernementale, proposer des valeurs, des idées et un projet de société alternatifs à ceux véhiculés et appliqués par le parti ou la coalition de partis au pouvoir, et briguer les suffrages des citoyens.
Le pouvoir doit en être conscient et doit saisir cette opportunité pendant qu’il est encore temps. Il urge donc de dépassionner le débat et de s’asseoir autour d’une même table afin de trouver des solutions pérennes à cette situation chaotique.
Oui, il faut écouter la voix de la raison. Oui, il est encore temps de revenir à des meilleurs sentiments et de se faire sien cette déclaration de Modibo Keïta, le père de l’indépendance du Mali après l’éclatement de la Fédération du Mali: « Toutes les Maliennes, tous les Maliens doivent accepter tous les sacrifices pour que notre pays puisse sortir grand, rayonnant de l’épreuve qu’il traverse ».
Madiassa Kaba Diakité
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