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Après les contre-vérités du PARENA sur les 1 000 tracteurs et la mise en garde de Toguna : Tiébilé Dramé récidive
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  Le 22 Septembre
Tiébilé
© Autre presse par DR
Tiébilé Dramé, président du PARENA




Dans notre parution n°584 du lundi 5 octobre 2015, nous titrions à la Une: «Affaire des 100 tracteurs des paysans, les contre-vérités du PARENA de Tiébilé Dramé». Forts de nos investigations auprès des ministères des Finances, du Développement Rural, du Groupe Toguna SARL, de Mali Tracteurs et au sein du marché Dibiba, et forts surtout des nombreux documents et décrets relatifs à la passation des marchés publics, nous avons pu démentir les fausses informations distillées par le PARENA par voie de presse sur les 1 000 tracteurs des paysans.
Au lieu de se remettre en cause, en toute humilité, et d’accepter qu’il s’était lourdement planté, Tiébilé Dramé reprend du service en animant une conférence de presse et en distribuant une déclaration, sous forme de pamphlet, laquelle est postée sur tous les sites et envoyée aux médiats dits internationaux.
Seulement voilà: il a repris ses contre-vérités. Il persiste dans l’erreur, ce qui devient donc diabolique, selon l’adage. Et pour cause! Suivez, s’il vous plait, mon regard. Dans ce document de 11 pages, Tiébilé Dramé revient sur «l’affaire des 1 000 tracteurs des paysans», en soutenant, encore une fois, qu’il s’agissait «d’un marché à gré à gré déguisé effectué en violation flagrante de toutes les règles régissant les marchés publics» (Page 7).
A la page suivante, le même Tiébilé Dramé écrit: «d’ailleurs, le rapport de dépouillement est formel: au chapitre publicité, est écrit néant! S’il y a eu appel d’offres, il n’a pas été rendu public… ». Voilà une grande contradiction: on ne peut soutenir qu’il y a eu marché de gré à gré et parler ensuite de rapport de la commission de dépouillement. Ce qui prouve une fois de plus que Tiébilé Dramé s’est planté en parlant de gré à gré.
Maintenant, le fait qu’il n’y ait pas eu de publicité prouve l’ignorance des textes par le PARENA. En effet, il s’agit d’un appel d’offres international restreint, comme nous l’avions d’ailleurs précisé dans notre article précédent. Ce qui, il faut le savoir, ne nécessite pas de publicité, conformément à l’article 46 du Décret n°08-485 /P-RM du 11 août 2008, modifié, portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public.
En vérité, on sent l’absence du brillant économiste qu’est Konimba Sidibé du PARENA. Sinon, Tiébilé Dramé ne serait pas tombé dans la légèreté actuelle. Il faut que le PARENA sache que le mot «restreint» se suffit à lui-même. Tout est très légal. Le Directeur général des marchés publics, Boncano Sidi Maïga, avait, conformément à ce décret, donné son accord pour un appel d’offres international restreint le 30 avril 2015. Alors, Messieurs du PARENA, il n’y a pas eu de gré à gré.
17 entreprises ont participé à l’appel : 1. Mali-tracteurs; 2. DTE SA; 3. DEM Group SA; 4. Groupe TOMOTA TECHNOLOGIE; 5. NORINCO MOTORS; 6. TOGUNA- SARL; 7. AGRIPRO; 8. CENTRALE AUTO; 9. AID SA; 10. COMICOM; 11. AFGRI; 12. Groupe Arc-en-ciel /SMIAS; 13. Struc Tools GMBH; 14. DAPEX; 15. Changling deutz; 16. SMC (Société Mondiale pour le Commerce); 17. Groupe SOSACO.
Maintenant, il ne faudrait pas qu’on vienne nous demander pourquoi un appel d’offres international restreint? C’est une disposition de la loi. Elle offre cette possibilité et le recours à ce mode de passation se justifie par les spécificités techniques des tracteurs et les conditions de livraison, qui nécessitent une capacité technique et financière suffisamment solide pour le fournisseur, sans oublier les délais de livraison et les exigences du service après-vente.
Tiébilé Dramé sait qu’un tracteur ne coûte pas 5,9 millions de FCFA, mais s’entête à parler de surfacturation, sans être à mesure de le prouver. Manifestement, il veut mettre le Bureau du Vérificateur Général au chômage. Malheureusement, son parti n’a pas les compétences pour exercer ce travail. D’où les contre-vérités et les nombreuses erreurs quand le PARENA sort du champ politique pour tenter de devenir technique. On voit immédiatement ses limites.
En outre, Tiébilé Dramé, avec le courage et l’engament qu’on lui connait, a cru bon d’indexer votre fidèle serviteur, comme celui qui «défend, depuis deux ans, les dérives en tous genres du régime». Que non! Cher Président du PARENA, avec tout le respect et l’estime que j’ai pour vous, en raison de votre parcours politique, je tiens à vous dire que je me suis toujours insurgé contre les dérives, les injustices et les abus, au Mali comme ailleurs.
Je ne défends pas les «dérives», je cherche la vérité, celle-là même que votre combat politique d’aujourd’hui ne vous laisse ni voir ni entendre, encore moins accepter. La recherche de la vérité est notre crédo. A chaque fois que vous dites la vérité, nous vous publions gratuitement, au nom du droit à l’information.
Mais quand vous vous trompez ou essayez de distiller des contre-vérités, nous sommes également là pour le dire. Ainsi fonctionne 22 Septembre. Que cela plaise ou non, nous resterons fidèles à notre ligne éditoriale.
Vive le débat démocratique, le débat d’idées, sans haine ni vengeance.
Chahana Takiou
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