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Suspension du maire de Gao : La justice ordonne le sursis à l’exécution de la décision ministérielle
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  Le Prétoire
Arrivée
© AFP
Arrivée du maire Saidou Diallo à Gao apres 10 mois d`exil à Bamako
26/01/2013. Gao




La Section administrative de la Cour suprême, en son audience du 8 septembre 2015, a ordonné le sursis de la décision du ministre de l’Administration territoriale portant suspension du Maire de Gao, Sadou Diallo. Désormais, le maire, victime de cabale politique depuis sa suspension, le 29 juillet 2015, est rétabli dans ses fonctions, au grand dam de son bourreau.

L’information a été donnée par le conseil de l’élu municipal, Me Malicki Ibrahim. Ce fut lors d’une rencontre avec la presse, le samedi 10 octobre 2015.

Face à cette cabale politique orchestrée et exécutée par le ministre Maiga, le maire Sadou Harouna Diallo a saisi, par l’entremise de son conseil, la Section administrative de la Cour suprême pour, à défaut de l’annuler purement et simplement, surseoir à l’exécution de sa suspension. Ce recours devrait être traité 10 jours après la saisine de la Cour. Mais, selon Me Maliki Ibrahim, cela n’a pas été possible suite à une forte pression de l’Exécutif. C’est ainsi que l’avocat salue le courage de la Cour pour avoir rendu en toute indépendance la justice.

A ses dires, malgré les pressions de l’Exécutif, le juge administratif est resté derrière le droit, en ordonnant le sursis à l’exécution de l’arrêté ministérielle du 29 juillet 2015, portant suspension du maire de la commune de Gao.

Un désaveu cinglant pour le ministre Abdoulaye Idrissa Maiga qui comptait régler de la façon la plus illégale ses comptes politiques au maire Sadou Harouna Diallo. Pour le conseil de ce dernier, cette décision de justice n’a rien de surprenant, car il s’agissait de dire le droit face à un acharnement politique qui n’a aucun fondement de droit. Après ce qu’ils qualifient de victoire du droit sur l’acharnement, Me Malicki Ibrahim et son client s’activent pour l’annulation pure et simple de la décision ministérielle.

Dans la décision de suspension, le Ministre reproche au maire «d’avoir permis l’aménagement de la berge du fleuve du Niger à Gao, faisant partie du domaine public de l’Etat, par divers actes administratifs de la commune urbaine de Gao, sans autorisation d’occupation de ce domaine par l’autorité compétente». L’élu aurait, selon la même décision, «cautionné, par des manœuvres contraires aux procédures administratives reconnues par les lois et règlements, l’occupation des lieux par le «GIE-Boney» qui en a effectivement disposé sans titre ni qualité». L’avocat du maire s’est, lui, inscrit en faux contre ces griefs. «Le maire n’a signé aucun acte pour octroyer les lieux à qui que ce soit. Je mets au défi le ministre de l’Administration territoriale d’apporter la preuve de sa signature. La décision du ministre de le suspendre procède, en réalité, d’un règlement de comptes personnels. Lors d’une de ses visites politiques à Gao, le Ministre a invité le maire sur la berge du fleuve avec le gouverneur. Arrivé sur les lieux, il donne l’instruction verbale d’arrêter les chantiers de construction et demande au gouverneur de sanctionner le maire. Dans cette affaire, le maire n’a posé aucun acte contraire à la procédure en la matière.», soutient Me Malicki.

Que veut le ministre Maïga ? Pourquoi ces suspensions en cascade contre les maires non RPM ? Est-ce une stratégie pour affaiblir les concurrents politiques avant les élections communales prochaines ? Toujours est-il que la suspension de Sadou Diallo est loin d’être un cas isolé, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, étant toujours sous le coup de la même sanction.

Que le ministre Maïga ne se trompe pas de combat, le maire de Gao mérite mieux que ça. Surtout quand on sait que, après avoir refusé la main tendue de la rébellion et des groupes terroristes, le maire Diallo a sillonné le monde pour prêcher la cause du Mali.

Selon Me Malicki, le Ministre doit revoir sa copie puisque sa démarche ne colle pas avec la volonté de la population. «De nos jours, il a personnellement préfinancé pour 7 millions F CFA un chantier au bénéfice de la commune. Il s’agit d’un Monument de la Paix, sis au Rond-point de Gao: l’ouvrage coûte 14 millions de FCFA. De toutes les mairies maliennes, celle de Gao est la seule dont les employés n’accusent aucun arriéré de salaire. S’il manque de l’argent dans les caisses municipales, il avance les salaires sur ses propres fonds. Il n’a jamais loti ni vendu un m2 à Gao. Tout Gao peut en témoigner. Il est le seul des 703 maires du Mali à effectuer des missions d’intérêt communal sans jamais émettre un mandat pour prendre l’argent correspondant dans les caisses de la mairie. Qu’on laisse tranquille le monsieur afin qu’il fasse face au bien-être de sa population.», a souligné l’Avocat.

Nouhoum DICKO
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