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Evasion de présumés ex-putschistes au camp I de la gendarmerie - «Aucun proche du Général Amadou Haya n’est concerné… Parmi les évadés, des « Bérets-rouges» - 02 pistolets mitrailleurs (P.M) emportés - Le Véhicule du Commandant Mallé retrouvé à Diéma -
Publié le mercredi 14 octobre 2015  |  La Sentinelle
Mali:
© Autre presse par DR
Mali: lutte contre la gale dans les prisons




Contrairement à l’idée désormais rependue, ne figure parmi les évadés, aucun militaire proche de l’ex-putschiste de Kati. Comme quoi, ils ne sont, ni de près, de loin liés «au Général Amadou Haya Sanogo». C’est ce que révèle M. Makan Konaté, proche du célèbre détenu. Aussi, le Commandant Mallé dont le véhicule, malgré lui-même a participé à l’évasion, s’avère aussi une victime … Qu’à cela ne tienne: des complices, il en existe bel et bien !
C’est dans la nuit du vendredi au samedi dernier aux environs de 03heures du matin que l’incident est survenu. 09 prévenus présumés proches de l’ex-putschiste parviennent à s’échapper dans des conditions encore troubles (voir liste des évadés).
De sources bien introduites, ils ont bel et bien reçu une assistance à l’interne. L’on parle en outre d’étranges visiteurs non encore identifiés les ayant rencontrés la veille. En tout état de cause, «une telle évasion n’aurait guère été possible sans complicité», précise un gradé de la Gendarmerie. Et dire, poursuit-il, qu’ils ont pu se procurer au moins deux pistolets mitrailleurs (P.M) les ayant permis de braquer les passants et de se frayer un chemin » !
Au sortir du camp, les évadés ont en effet croisé deux automobilistes sur leur chemin. Parmi lesquels le Commandant Mallé résidant au même endroit. Ils l’ont sommé de leur remettre son véhicule, un 4X4 avec lequel ils disparaîtront. Simple coïncidence ou complicité ? Les enquêteurs planchent beaucoup plus pour la première option au regard du programme initial de la victime. 03 H du matin, c’est exactement l’heure à laquelle le commandant en question rentre chez lui, depuis maintenant plusieurs années. Aussi, les premiers résultats de l’enquête n’ont encore permis de mettre en évidence un quelconque lien avec les évadés. Pour l’instant.
Un autre aspect a milité hier à la faveur du présumé suspect. Son véhicule a été retrouvé abandonné hier sur la route de Diéma dans la région de Kayes. Non, en panne, mais parce son conducteur improvisé n’était pas familier avec certaines options automatisées et personnalisées. Il s’est visiblement planté.
L’on nous signale, dans la même veine qu’un des évadés (le Caporal Sékouba Traoré) a justement été repris dans le même secteur (Diéma). Il a été ramené à Bamako où il a été soumis à un interrogatoire susceptible de faire progresser l’enquête. Cinq autres ont été appréhendés, à savoir, Urbain Diarra, Yacouba Kodio...
S’agit-il des proches d’Amadou Haya Sanogo ?
Les premières informations largement distillées assimilent les évadés aux proches de l’ex-putschiste Amadou Haya Sanogo.
«Parmi les évadés (souligne RFI repris par d’autres médias), on retrouve des proches du général Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte. Comme leur mentor, ils ont été arrêtés et attendaient leur jugement dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 2012 de plusieurs militaires parachutistes, communément appelés Bérets rouges.
Mais dans le lot des hommes en fuite, il y a également des militaires maliens, qui ont été arrêtés il y a plusieurs mois pour tentative de déstabilisation des institutions de la République».
Qu’en est-il ? De l’avis de Makan Konaté, président du Collectif des Patriotes (COPA), une association pro-putschiste, «aucun proche du Général Amadou Haya ne figure parmi les évadés… C’est une contrevérité ! ». Aussi, précise-t-il, parmi eux (les évadés) figurent des « Bérets-rouges». «Alors, , comment peuvent-ils être proches de Haya lequel est accusé d’homicide sur des Bérets-Rouges et s’évader avec des Bérets-rouges ? C’est insensé !», argumente-t-il.
Nous avions joint Mme Sagara Bintou Maïga, présidente du Collectif des femmes et parents des bérets rouges disparus. En déplacement hors de la capitale, elle n’a pas souhaité faire de commentaires, du moins, pour l’instant.
Et s’il n’en était rien ?
Si le flou demeure toujours par rapport aux relations entre les différents protagonistes, l’on sait cependant que l’inspecteur Ousmane Fané lequel a refusé de suivre les fugitifs, accompagnait très fréquemment le capitaine Amadou Haya Sanogo dans ses virées nocturnes notamment au club Ibiza où il avait été détaché par sa hiérarchie au moment des faits. Ce dernier, faut-il le rappeler, a toujours crié son innocence face aux allégations de tentatives de coup d’Etat.
Il nous revient en outre qu’hormis les militaires gradés parmi les évadés, ainsi l’Elève Inspecteur Souleymane Dounkara, les autres étaient accusés non de tentative de coup d’Etat, mais d’autres délits et crimes de vol, d’homicide, entre autres. S‘agissant des trois premiers cités (Capitaine Yacouba Kodio, Commandant Mamadou Alassane Maïga dit Gaucher (l’Elève inspecteur Souleymane Dounkara), ils sont plutôt cités dans la tentative de coup d’Etat de Juillet 2015.
Quant au civil Boubacar Touré, on le soupçonne fortement d’être le même malfrat dont l’évasion avec d’autres détenus dont Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo, dans la nuit du 23 - 24 août à la police du 13ème Arrondissement a valu le limogeage du commissaire M. Siriman Tangara. Le sieur Touré sera arrêté une dizaine de jours plus tard suite à une tentative de vol de moto. Il dénonça ainsi le Garde-Violon, le Sergent Drissa Soumaoro comme le policier complice ayant perçu des bakchichs (530.000 francs CFA) pour les aider à s’évader.
Boubacar Touré est membre du gang à l’origine d’un braquage les ayant procuré un butin estimé à 53 millions de nos francs. Un montant qui peut bien servir.
Par ailleurs, le mode opératoire des évadés du commissariat de police du 13ème arrondissement ressemble parfaitement à celui du camp I : Au moins un complice à l’interne, une barre de fer pour forcer le cadenas, des billets de banques, etc. De simples coïncidences ? Pa si sûr !
B.S. Diarra

LISTE DES EVADÉS
- 1. Capitaine Yacouba Kodio (Instructeur à l’EMIA de Koulikoro)
- 2. Commandant Mamadou Alassane Maïga dit Gaucher (en service à la Direction Centrale des services de transmission des Armées)
- 3. Elève inspecteur Souleymane Dounkara (présumé cerveau de la bande)
- 4. 1ère Classe Urbain Diarra
- 5. Thierry Diarra
- 6. 2ème Classe Nouhoum Djibo
- 7. 1ère Classe Manzon Thiénou
- 8. Caporal Sekouba Traoré

- 9. Boubacar Touré (Civil)
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