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Le ministre des Maliens de l’extérieur à Paris : l’immigration illégale au menu
Publié le mercredi 14 octobre 2015  |  Le Reporter




Abdourahamane Sylla, le ministre des Maliens de l'extérieur, vient d'effectuer avec sa délégation une tournée européenne pour parler des risques liés aux migrations illégales. Des Maliens meurent tout le temps en traversant le Sahara ou la mer pour l'eldorado rêvé qu'est l'Europe. Notre migration qui concerne aussi d'autres cieux, l'Angola et l'Afrique centrale, est aussi désastreuse en termes de vies perdues. Les accidents liés aux migrations en destination de l'Europe sont les médiatisés. Démocratie, liberté d'expression et humanisme obligent.
Les hommes migrent depuis la nuit des temps. La migration entre États modernes est de plus en plus compliquée. Chacun se protège de l'autre, plus pauvre que soi, depuis la nuit des temps. Le déracinement n'a jamais construit les pays de départ. On peut se tromper pour croire ou faire croire le contraire. Si le fait d'avoir ses nationaux en masse hors de chez soi était gage de réussite, l’Israël et le Liban qui ont plus de nationaux établis hors de leurs frontières seraient dans le G8. Hélas.
L'immigration proprement dite
Ne nous trompons pas. Sauf pour les enfants mineurs qui rejoignent leurs parents ou un parent ou les conjoints qui se rejoignent en Europe, tous les autres sont ou ont été dans la migration illégale. L'illégalité peut être liée aux conditions d'entrée sur un territoire tout comme le séjour sur le sol étranger. La plupart des gens qui se vantent d’être Français aujourd'hui ont été illégaux en un moment donné de leur vie en France. Un étudiant avec une bourse d’État, qui fait tout pour rester après ses études, n'a pas dans l'immigration illégale. Il est dans la traîtrise de sa patrie, pire que l'immigration illégale. Certes, il n'est pas venu dans une petite pirogue. Mais tout de même...! Un diplomate qui s'active à changer de statut ou à faire changer de statut à ses enfants dans le pays d'accueil fait pire que l'immigration illégale. Il est une honte. Pour lui et pour la nation qu'il est supposé représenter, incarner.
Expliquer n'est pas justifier encore moins encourager
Nul ne doit regarder ceux qui arrivent par la mer avec condescendance. Nous ne valons pas mieux qu'eux. Bien au contraire. Eux au moins n'ont pas volé et ne sont pas les héritiers de ceux qui sucent le sang du peuple pour acheter des maisons dans le seizième arrondissement de Paris. Le ministre a raison quand il conseille à celles et à ceux déjà établis en Europe de ne pas encourager leurs proches à emprunter les travers de la mer. Qui peut dormir tranquille pour le reste de ses jours, s'il est conscient d'avoir fourni le prix de la traversée du Sahara ou de la mer à un frère et que ce dernier disparaisse en cours de trajet ?
Cher ministre, vous faire accompagner par un banquier qui se dit prêt à financer des projets est une véritable farce. De qui se moque-t-on ? A-t-il fini de financer les projets des Maliens établis au Mali ? Cher ministre, vous aurez difficilement les 120 milliards recherchés pour le développement à la base, censé retenir les jeunes. Ce ne sont pas les 120 milliards qui manquent. Les milliards volés depuis l'arrivée d'IBK dépassent largement cette somme. Les bailleurs de fonds ne sont pas idiots.
Pourquoi les Maliens sortent-ils tant ?
Il est indéniable qu'au Mali tout le monde veut être milliardaire. Il est aussi vrai que les quelques Maliens qui réussissent ailleurs une fois revenus au pays font étalage de leur richesse. Il est indéniable que nos élites courent aussi derrière l'extérieur. Ainsi, le rappel de chaque agent consulaire ou diplomatique est assimilé à un deuil dans la famille concernée. Le Mali n'est pas un pays pauvre. C'est un pays qui est égoïstement géré. Ce n'est pas pour rien qu'IBK a eu peur de déclarer publiquement ses biens. Le Mali a plus de 2 millions d'hectares non travaillés dans la zone office du Niger et dans la zone du Delta central du Niger. Si ces zones sont mises en valeur, le Mali connaîtra le plein emploi pour au moins 100 ans, en dépit de notre démographie incontrôlée et galopante, en inadéquation avec les ressources.
Prendre la mesure du problème
Il ne sert à rien de jouer les faux-semblants. Le ministre Sylla a dit qu'un médecin diplômé de l'école de médecine du Mali et un sortant de l'ENA ancienne formule sont morts noyés en cherchant à rejoindre l'Europe. Pour le médecin, il ne cherchait pas le boulot. Il voulait certainement l'espérance. Vivre ailleurs, dans cette Europe du droit. Quand de si grands diplômés désespèrent d'une nation, il y a de quoi y réfléchir. Ne jugeons point. Cherchons intelligemment à comprendre. Donnons-nous la patience et le recul d'une vraie analyse. De nos jours au Mali, l'école s'est démocratisée. De plus en plus de jeunes ont accès à l'éducation. Des diplômés en masse sortent chaque année sans perspectives d'avenir. Notre corruption pandémique et endémique s'est enracinée. IBK, que l'on croyait homme d’État, était censé combattre la corruption. À l'épreuve, il est le frère des mafiosi.
Se battre ou crever ? La jeunesse non pistonnée a trois solutions
S'asseoir, se résigner, laisser familles et amis d'IBK se servir du Mali impunément. Nous attendons la déclaration publique des biens détenus par IBK. Prendre le chemin de l'aventure pour des pays de plus en plus fermés au péril de leur vie. Avec toutes les humiliations, les mépris qui vont avec. Se lever et dire non à l'injustice, à la corruption et à l'impunité qui détruisent l'avenir et le devenir de notre Mali commun. Nos jeunes doivent se réveiller et comprendre qu'ils sont les boulangers de leur vie. Accepter, cautionner, applaudir les loups pilleurs de milliards est le summum de la lâcheté, de l'ignorance. Dieu lui-même déteste les apatrides.
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
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