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Rapport de la Minusma sur Kidal : Moussa Mara sur le banc des accusés
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Le Malien
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Plus d’un an après les tragiques évènements de Kidal, les autorités maliennes peinent à fournir des éléments d’appréciations. Par contre, la Mission des Nations Unies au Mali, MINUSMA, en vertu de son mandat, vient de livrer des pans de vérité. Le rapport produit par la Mission des Droits de l’Homme de la Mission est explicite : ” En raison des tensions existantes, la Minusma avait conseillé au Premier ministre de ne pas se rendre à Kidal, avant que le Gouvernement ait envoyé une mission technique de préparation. La visite a été interprétée par les groupes armés comme une nouvelle provocation des autorités maliennes… ” La suite, on la connait désormais !

Notre excellent confrère, ” Le Sphynx “, avait fait jaillir le scoop dans sa livraison du vendredi dernier. Ni les autorités maliennes, ni l’ancien ou ex – Premier ministre, Moussa Mara, n’ont osé apporter le moindre démenti. Celui par qui tout le malheur survint, le sieur Moussa Mara, aurait pourtant quelque chose à dire pour se dédouaner. On l’avait entendu récemment, à l’occasion d’un ” Mara Show “, claironner ceci : ” Si c’était à refaire, je le referais. ”
Propos gravissimes car il s’agit d “évènements tragiques, où l’horreur prit la place de la stupeur, où des pauvres chefs de familles perdirent leurs vies.
En vertu de son mandat, la Minusma a tenté de voir clair dans ces évènements. Sa Division des Droits de l’Homme a produit un rapport.

Ainsi que le rappelait notre confrère, plus de 65 missions ont été menées dans ce cadre, des entretiens ont eu lieu avec les protagonistes. Les intéressés ont été donc auditionnés. Le rapport touche à tout : la composition des forces de défense et de sécurité maliennes, le déroulement des évènements, les victimes, les abus, etc.

D’entrée de jeu, le rapport indique qu’en vertu de l’Accord de Ouagadougou du 18 juin 2013, un consensus avait permis le redéploiement partiel de l’administration malienne et des Forces Armées et de Sécurité à Kidal, notamment pour permettre la tenue de l’élection présidentielle de juillet 2013. Après le scrutin, des tensions ont encore surgi.

A chaque visite d’un officiel national, il y avait des incidents. Le rapport pointe du doigt les groupes armés d’être à la base de ces incidents.
Le rapport cite en exemples les visites du Ministre de l’Intérieur (13 septembre 2013) et du Premier ministre Oumar Tatam Ly (28 novembre 2013).
Le successeur de celui – ci, Moussa Mara, n’était-il pas alors averti ? Réponse dans le rapport : ” En raison des tensions existantes, la Minusma avait conseillé au Premier ministre de ne pas se rendre à Kidal, avant que le gouvernement ait envoyé une mission technique de préparation. La visite du Premier ministre a été interprétée par les groupes armés comme une nouvelle provocation des autorités maliennes. ”

Le rapport révèle que les Famas avaient positionné à Kidal, à partir du 21 mai 2014, 1.500 hommes (GTIA Balanzan, Elou,…). Or, depuis le 16 mai, des manifestations de femmes et d’enfants se déroulaient sur l’aéroport de Kidal en prélude à la visite de Moussa Mara. Il y a eu des accrochages, des blessés dont des enfants. L’ordre rétabli, les avions ont pu se poser avant de redécoller vers Bamako. Toujours dans la matinée du 16 mai, une seconde délégation est arrivée à Kidal. Elle comprenait, selon le rapport, une centaine de militaires, des gendarmes, des policiers,… Mais, indique t-on, l’avion transportant Moussa Mara a été dérouté sur Gao. Le lendemain, 17 mai, il y a eu des affrontements. Vers 12 heures, un hélicoptère transportant Moussa Mara se posa. Il était accompagné de quatre ministres et du Chef d’Etat – Major général des Armées.

Après une visite du camp militaire, la délégation s’est rendue au Gouvernorat sous bonne escorte.
Trente (30) minutes d’entretien avec les agents. Et les coups de feu retentirent. Les groupes armés attaquèrent le Gouvernorat. Il y a eu des morts et des blessés. Le 19 mai, la Minusma obtint un cessez-le-feu. Au même moment, des renforts affluaient de Gao sur Kidal. Les propos de Moussa Mara sur les ordres de RFI sont sans équivoque : ” Cette attaque du Gouvernorat est une déclaration de guerre…Des renforts sont d’ailleurs déjà arrivés à Kidal. Maintenant, il va falloir que nous traitions cela avec la dernière rigueur. C’est ainsi simple que cela. ” Le 21 mai, une partie des Famas a pris position autour du camp 1 pendant que l’autre progressait à pied dans les rues de Kidal. Il n’en fallait pas plus pour réveiller les vieux démons.

Trois à quatre heures de combat ont suffi aux groupes armés pour renverser la situation. Reprise du contrôle du camp I et de toute la ville, 26 militaires tués, 47 capturés, 18514 personnes déplacées, fuite de plus de 3000 ménages,.. la liste est longue.
Sans autre forme de procès, le rapport désigne l’Armée malienne d’avoir violé le cessez-le-feu en ces termes : ” Les Famas ont été instigateurs des hostilités du 21 au 24 mai 2014. ” Comme l’écrivait le confrère, ” l’entêtement fatal de Moussa Mara ” a sonné le glas de Kidal.

B. KONE
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