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IBK impose le respect du grand Mali a la France de François Hollande : Pour la première fois en 55 ans decoopération bilatérale, un PrésidentMalien s’y rend en visite d’Etat
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Infosept
IBK
© Autre presse par DR
IBK et Hollande à la Séance d’ouverture du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique




Contrairement à ce que bon nombre de nos compatriotes pouvaient s’imaginer, c’est demain mardi que pour la première fois de notre histoire contemporaine, qu’un président de la République du Mali effectuera une visite d’Etat en France. Du 20 au 24 octobre 2O15 date historique à retenir dans nos annales diplomatiques, les Champs-Elysées seront parés aux couleurs nationales du Mali avec tout le protocole qui va avec. Durant son séjour, le président IBK coprésidera avec son homologue français le Sommet de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui se penchera sur le développement du nord Mali.
Après 55 ans de coopération bilatérale, la France vient de désigner le président malien le plus francophile de son histoire. Cet honneur n’a pas échu au Père de la Nation, premier président du Mali indépendant, Modibo Keita, ni au Général Moussa Traoré pourtant connu comme l’homme de la France du coup d’Etat du 19 novembre 1968, ni au premier président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré, ni à ATT, le grand ami de Chirac, ni au président de la Transition Dioncounda Traoré qui fit vivre pourtant à François Hollande « la journée la plus importante de sa vie politique ». Retour sur cinquante-cinq ans de coopération bilatérale Mali-France.
La visite d’IBK en France prouve à suffisance que, plus de 55 ans après l’indépendance du Mali, le pays n’arrive toujours pas à s’affranchir de la tutelle française. Certes, le séjour du président de la République en France sera, à coups sûrs bénéfique pour le pays. Mais, il est au-delà des faits, des signes qui ne trompent point. Pourquoi ce sommet ne s’organise-t-il pas au Mali ? Pourquoi François Hollande se propose-t-il de coprésider ce sommet dédié au cas spécifique du Mali ? Dans les lignes qui suivent nous tenterons autant que possible de brosser une analyse des plus objectives possibles des relations bilatérales entre le Mali et la France, de l’indépendance à nos jours.
Le Mali de Modibo Keita de 1960 à 1968 : S’affranchir de la tutelle française
Aux premières heures de l’indépendance, le père de la Nation, le président Modibo Keita, soucieux de jeter les bases d’un véritable Etat-Nation, a œuvré pour se débarrasser de l’influence de l’ex puissance colonisatrice sur le Mali. Pionnier avec le Ghana et la Guinée dans la lutte pour l’émancipation des peuples africains, le Mali se tourna vers le bloc bolchévique alors que des pays frontaliers continuaient à entretenir des relations étroites avec la France.
Le président Modibo Keita, fier et altier de ses origines mandingue et de l’histoire du jeune Etat malien qu’il voulait grand à l’image des empires qui se sont succédé sur cette terre africaine, ne pouvait s’allier à la France colonisatrice auteure de plusieurs crimes et exactions sur les populations autochtones ainsi que du pillage systématique de nos ressources.
La politique d’affranchissement et d’émancipation progressive du Mali menée par le président Keita ne plaisait évidemment pas à l’Hexagone.
Le Mali de Moussa Traoré de 1968 à 1991 : l’apogée de la France-Afrique au Mali
Ainsi, le 19 novembre 1968, le lieutenant Moussa Traoré ancien élément de la légion étrangère de l’Armée française avec le soutien de Jacques Foccart renversa le pouvoir du président Modibo Keita. La main invisible de la France derrière ce coup d’Etat militaire destiné à mettre fin à un régime qui courageusement osa affronter la toute puissance impériale de la France colonisatrice fut sans équivoque. La dictature du Général Moussa Traoré durera 23 ans. Au Mali, le régime est désormais beaucoup plus tourné vers Paris. Toutes les violations des droits de l’Homme passent sous silence.
C’est le coût de la complicité entre Koulouba et l’Elysée. En 1991 à la conférence de la Baule, le président socialiste français François Mitterrand prit le sens de l’Histoire en « imposant » la Démocratie aux Chefs d’Etats africains. Dans les relations bilatérales entre la France et ses anciennes colonies, la Démocratie devenait ainsi « l’évidence absolue » en matière de gouvernance. Mitterrand subordonnera même l’aide publique de la France à l’accès des populations à la Démocratie : "il est évident que cette aide sera plus tiède devant des régimes autoritaires et enthousiaste vers ceux qui franchiront ce pas".
Comble de l’Histoire, l’homme de la France, Moussa Traoré y affirmait de manière sarcastique que "si le peuple désire le parti unique, c'est une forme de démocratie pour nous". Il déclara aussi que la Démocratie ne saurait être une camisole de force, que la République du Mali ne saurait recevoir de leçon de Démocratie de quiconque. La suite, on la connait.
Avec l’avènement de la Démocratie, les relations franco-maliennes sans être au beau fixe, furent moins tendues, de Alpha Oumar Konaré à ATT. Mais c’est véritablement en 2012 avec l’occupation des 2/3 du territoire national par des forces obscurantistes, que la France soumettra finalement le Mali dans son giron.
Le Mali d’IBK : plus que jamais « pacifié » et parrainé par la France
En janvier 2013, pour ouvrir cette nouvelle page de l’Histoire diplomatique entre le Mali et la France, la conjonction d’une série de facteurs offrira l’occasion à la France de revenir en force dans un pays qui ne lui avait jamais été acquis auparavant. Le sentiment « anti français » des maliens céda la place à une francophilie sans précédent grâce à l’opération Serval qui intervint pour mettre fin à l’avancée des groupuscules terroristes armés vers le sud du pays.
En quelques jours, la capacité de nuisance d’Ansar Dine, d’Aqmi, du Mujao et compagnie est fortement réduite. Le Mali recouvre en grande partie son intégrité territoriale sauf Kidal verrouillé aux forces régulières par les désirs hégémoniques de l’Etat français. Le 2 février 2013, le président Hollande est accueilli par une foule en liesse à Tombouctou où il est fait citoyen d’honneur et déclarer par les médias le 334 saints de la ville.
Les faces cachées de cette opération seront révélées par l’un des anciens présidents français Valérie-Giscard d’Estaing qui déclara à cette occasion à France 2 que l’opération Serval comportait « une évolution de type néocolonialiste». Par la suite, Serval fera sa mue en juillet 2014 en devenant Barkhane avec un champ d’opération étendu à tout le Sahel.
Si l’opération Serval a été plus que salutaire pour le Mali et au-delà pour tous les pays de la sous-région, il est la preuve incontestable de l’échec de l’appareil étatique. Le fait que la France parraine toujours le Mali devant la Communauté internationale n’est que la résultante de la faillite de la Gouvernance au Mali. Pour rappel, c’est François Hollande, le 27 septembre 2012, qui lança un appel d’aide au Conseil de Sécurité de l’ONU pour la mise en place d’une force internationale pour le nord malien.
Une autre initiative de la France, la Conférence des donateurs de Bruxelles tenue le 15 mai 2013 où près de 3 milliards d‘euros d’engagement d’aides ont été promis pour le développement du Mali. Et c’est encore, grâce à l’appui de la France que se tiendra demain à Paris un Sommet de l’OCDE consacré au Mali. Autant dire que la main du parrain français est toujours présente auprès de son camarade malien IBK.
Le rêve d’un Mali indépendant économiquement fort et politiquement audible du président Modibo Keita est pourtant toujours à portée de main
Ce n’est pas parce que la chose est difficile que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas que la chose est difficile, dit un dicton. Certes, un pays très peu développé comme le Mali ne peut prétendre à une souveraineté pleine et entière quand sa puissance économique ne lui permet pas dans un contexte international où les Etats sont classés par rapport à leur développement socio-économique respectif.
En droit international, le respect se mérite et ne s’impose pas. Il ne dépend pas forcement de la puissance militaire ou économique de l’Etat mais de la bonne gouvernance dont le pays fait montre. Des exemples comme celui du Rwanda nous montrent à suffisance que la grandeur d’un pays ne se mesure pas à l’aune de sa superficie et de ses ressources énergétiques. La puissance des Etats est fonction de la qualité de ses ressources humaines.
Et c’est en travaillant sur l’homme malien en mettant son éducation et sa formation au centre de toutes nos politiques publiques que le Mali de Modibo Keita fera son « come-back » dans le concert des Nations avec une voix qui compte. Il n’y a de richesse que d’homme. Le président IBK lui-même en a connaissance puisqu’il affirme tant qu’il en a l’occasion que nul ne sera invité au banquet officiel qu’il ne l’aura mérité. M. le président, le temps presse. Un Mali grand, c’est maintenant.
Ahmed M. Thiam
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Encadré : Qu’est-ce qu’une visite d’Etat ?
La visite d'Etat est le rang protocolaire le plus élevé dans la hiérarchie des visites. Il y en a quatre ou cinq par an en France. Juste en dessous, il y a les visites officielles (une cinquantaine par an). Encore en dessous, les visites de travail et les visites privées (il y en a des centaines par an). La différence entre une visite d'Etat et une visite officielle est importante : le visiteur officiel se rend dans une capitale étrangère pour s'y entretenir avec les autorités de ce pays et y travailler. L'hôte d'Etat, en revanche, rend visite à un pays, à un peuple ; les plus hauts représentants de l'Etat l'invitent, le reçoivent et l'accompagnent.
Origine de la visite
Une visite d'Etat est décidée d'un commun accord entre les deux pays concernés. Une fois que la visite est actée, il y a des repérages plusieurs semaines à l'avance. Et quand elle commence, le programme est réglé au millimètre.
Accueil
Lors des visites d’Etat, la partie protocolaire l’emporte sur le fond. Les marques de la relation privilégiée doivent être très visibles. Le chef d'Etat ou de gouvernement est accueilli à l'aéroport par un membre du gouvernement français au pied de l’échelle, plusieurs centaines de militaires, hélicoptère jusqu’aux Invalides, escorte à cheval vers l’Elysée et Marigny. La visite d’Etat commence toujours un lundi à la mi-journée.
Le Secrétaire général de la présidence vient chercher l’hôte à Marigny et le conduit pour un entretien à l’Elysée, puis grand dîner. Le mardi, montée et descente des Champs Elysées, dépôt de gerbe, déjeuner chez le premier ministre, puis, réceptions à l’Assemblée nationale et au Sénat. "Il y a toujours un déplacement en province accompagné par un membre du gouvernement".
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