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Les otages, le Mali, AREVA et la Françafrique
Publié le jeudi 27 decembre 2012  |  Xinhua




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L'Afrique se rappelle à notre bon souvenir : hier, c'est à Bangui, capitale de Centrafrique que l'ambassade de France a été violemment attaquée par des partisans du régime mis en difficulté par une coalition rebelle qui est en train de prendre le contrôle du pays. À Bangui les manifestants, tout en fustigeant le colonialisme français et son… inaction, demandaient l'intervention de l'ancien colonisateur ! La veille, ce sont les islamistes de l'Aqmi qui, du Niger, avaient accusé les autorités françaises de bloquer tout dialogue à propos de la libération des quatre otages français. Le gouvernement s'est en effet refusé de céder aux exigences financières des ravisseurs qui auraient demandé 100 millions d'euros pour relâcher les otages.

Un dossier à deux versants : l'un qui concerne la construction d'un état islamique dans le Nord Mali, l'autre, moins évoquée mais pas moins importante qui concerne la présence envahissante d'Areva dans le pays. Car ce n'est pas un hasard si la plupart de ces otages sont des employés de la firme nucléaire française et ont été enlevés à Arlit, ville-champignon créée de toutes pièces autour d'une des plus importantes mines d'uranium. Car depuis l'indépendance du pays en 1960, des accords secrets lient la France et le Mali pour cette exploitation qui dans les années 80 représentait 40 % de la production mondiale et 90 % des exportations du Niger ! À des prix aux tiers inférieurs au prix mondial !

C'est grâce à ces accords négociés en son temps par Jacques Foccart, l'un des pères de la Françafrique, que la France peut ainsi se targuer de son "indépendance nucléaire", basée sur l'exploitation du sous-sol africain au prix d'ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques. Une situation maintes fois dénoncée par plusieurs ONG mais aussi par les Touaregs qui peuplaient cette région.

Pendant longtemps on a essayé de jouer les Touaregs contre les islamistes. Mais il semble que cette partie de billard à trois bandes se soit retournée contre ses instigateurs, les deux parties s'étant provisoirement alliées pour conquérir le Nord du Mali. Tout indique que les Touaregs, en pointe dans la lutte contre Areva, sont à l'origine des enlèvements, même si, au bout du compte, ces enlèvements ont été revendiqués par Aqmi. Une affaire dont les implications économiques risquent de rendre plus difficile à François Hollande de confirmer ses propos de Dakar expliquant que "le temps de la Françafrique est révolu". Car avec Areva, numéro un mondial du nucléaire, on entre dans le très, très, lourd.

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