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Bathily et Wipi Group : Le scandale à plein nez
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Les Echos
Concertation
© aBamako.com par mouhamar
Concertation nationale sur l`avenir de l`enseignement supérieur au Mali
Bamako, le 07 avril 2014 au CICB. Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Mohamed Ali BATHILY a présidé l`ouverture de la concertation nationale sur l`avenir de l`enseignement supérieur au Mali qui se tient du 07 au 09 avril 2014.




Contrairement à ce que disait notre confrère « Le Républicain », il s’agit là d’un scandale et une spéculation foncière au détriment de l’environnement et à des fins plus que douteux. Wipi Group ne serait qu’une fiction !

Dans leur lettre adressée à la directrice des domaines et du cadastre, aux gouverneurs et maires, au ministre Mohamed Aly Bathily, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Wipi Group disait en substance ceci : « Wipi Group USA Inc. a exprimé une convoitise et une offre d’achat d’une parcelle sise sur les berges du fleuve en face de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines, pour la construction d’un hôtel de luxe cinq étoiles avec un centre commercial ».

La lettre ne fait aucune mention du prix que Wipi voulait payer pour cette parcelle de 3,43 ha. Construire un hôtel de grand standing sans même compter le prix du terrain devrait coûter plusieurs milliards de FCFA. Wipi Group en a-t-elle vraiment les moyens ?

Wipi USA, LLC a été créée en mai 2011, avant de devenir en octobre 2013 Wipi Group USA, Inc. Son promoteur est Albino Aboug, citoyen américain d’origine soudanaise. Aboug a enregistré cette SARL dans l’Etat de Dakota du Sud parce que les lois, ici, offrent une plus grande protection aux biens personnels du propriétaire quand l’entreprise est incapable de rembourser ses dettes. En plus dans le Dakota du Sud, enregistrer une SARL peut se faire en ligne pour $150, selon notre confrère Amadou Sankaré qui nous donne ces informations.

« La première adresse déclarée de l’entreprise est un entrepôt ; en septembre 2012 l’entreprise change son siège social pour une adresse qui n’est autre qu’un appartement dans une zone résidentielle ». L’entreprise a enregistré 3 fiches d’impôts (2012, 2014 et 2015) avec les autorités mais ne montre aucun signe d’activité commerciale. La fiche d’identification de Wipi Group se trouve ci-dessous (en anglais).

Company Number: DB058642/ Incorporation Date : 12 May 2011 – Company Type : Domestic Business/ Stock Info: 100 common shares/ Jurisdiction : South Dakota (US) – Agent Name: Albino M. Aboug – Agent Address : 27051 S Gayle Avenue, Tea, 57064- Directors/ Officers : Albino Aboug, manager : Albino M Aboug, agent.

« Les sites Internet de l’entreprise ne fonctionnent plus ; un numéro de téléphone domicilié à Washington DC ne fonctionne pas non plus. Aboug a vécu dans la région de Washington mais n’y est plus. Nous avons retrouvé sa trace au Kenya et obtenu un numéro de téléphone, que nous avons, bien sûr, appelé. Aboug a décroché et était très mal à l’aise ; il a confirmé être le propriétaire de Wipi Group mais ne voulait pas en dire plus. Il était plutôt intéressé par qui l’appelait et comment nous avions obtenu son numéro. Il nia de tout bloc être associé de près ou de loin à une transaction immobilière au Mali et nous demande plutôt de rechercher l’information auprès des autorités maliennes », affirme notre source.

Un peu plus tard, nous recevons un appel venant d’Afrique du Sud. L’homme au bout de la ligne se présente sous le nom de James Oder, membre du Panafrican Youth Union (PYU) et veut savoir la raison de nos enquêtes auprès de l’ambassadeur Aboug. [Ndlr : Aboug est représentant du Sud Soudan au sein du PYU, qui est un démembrement des jeunes de l’Union Africaine, d’où le titre « ambassadeur ». Le Mali en avait le poste de secrétariat général de 2011 à 2014]. Oder dit être également un représentant légal de Wipi Group.

Oder, comme Aboug, insiste ne rien savoir sur la transaction immobilière de la place du Cinquantenaire. Il dit être déjà venu à Bamako, tout en refusant de préciser la date exacte de sa visite. Il prétend n’avoir jamais écrit au ministre Bathily, nie le connaître et se dit surpris que le nom de son entreprise ait été utilisé dans la lettre des ministres Bathily et Maïga. Il admet toutefois connaître des « gens » dans l’appareil gouvernemental mais refuse catégoriquement de donner des noms.

Alors, qui, au nom de Wipi Group convoite les berges du Niger ? Qui a écrit au ministre Bathily, car s’il fait référence à cette lettre en date du 25 juillet 2015, il ne le joint pas à la demande.

Affaire à suivre…

Alexis Kalambry
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