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Les Echos N° 3997 du 2/1/2013

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Le mali culturel en 2012 : « La culture reste quand tout est perdu »
Publié le mercredi 2 janvier 2013  |  Les Echos




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Si l’année 2012 a été une année cruciale pour le Mali en raison de la crise politico-sécuritaire, le secteur de la culture n’est pas resté en marge. Il a pris un grand coup avec des pertes énormes colossales pour l’économie.

Le Mali est connue pour ses énormes potentialités touristiques avec des sites comme le pays Dogon, Tombouctou, la Cité Mystérieuse, Djenné, Siby, Kangaba… Le secteur occupe la troisième position sur le plan économique. En 2010, le tourisme représentait le troisième secteur de développement économique.

En moyenne, plus de 85 000 touristes étaient enregistrés chaque année. Et générait des milliards de F CFA. Ce qui fait que le Mali était devenue la plaque tournante des touristes européens et une destination phare. Victime collatérale de la crise politico-sécuritaire en Libye, l’occupation des trois régions (Kidal, Gao, Tombouctou) par les terroristes et au coup d’Etat du 22 mars, le Mali s’est vidé de ses touristes occidentaux, ce qui a porté un coup sérieux à l’économie. Conséquence : cette crise multiforme a mis à mal l’économie du pays. L’insécurité aidant, le secteur culturel a pratiquement pris un coup dramatique.

Bamako, la capitale du Mali, s’est vidé de ses touristes. Le secteur de l’hôtellerie est gravement touché. Jamais, depuis dix ans, il n’avait été aussi durement frappé. Parfois, à peine dix clients sont présents dans trois hôtels d’un même groupe et des centaines de personnes ont été déjà mises au chômage technique.

Les établissements hôteliers de Tombouctou, Mopti, Bandiagara, Djenné, Ségou, Kayes et Sikasso ne sont pas les seuls à payer un lourd tribut à la crise sécuritaire. Les restaurants, auberges sont aussi à l’agonie. Dans ce milieu, on enregistre des milliers de pertes d’emplois directs et indirects.

2012, c’est aussi la destruction de mausolées au nord et la menace qui a plané sur les manuscrits de Tombouctou par les terroristes, l’interdiction de toutes les activités récréatives et distractives comme la musique.

Artistes en dèche

Malgré les protestations des jeunes, la censure musicale est appliquée à la lettre. Dans les zones occupées, les radios ne diffusent plus un seul morceau et aucun concert n’a eu lieu depuis de longs mois à Kidal, Gao ou Tombouctou. Seul le récital de versets du Coran est autorisé.

Le danger islamiste n’a jamais tant pesé sur le Nord-Mali, obligeant certains artistes à s’exiler. En effet, en avril 2012, lorsqu’ils se sont emparés de Tombouctou, les islamistes d’Ançar Eddine et leurs alliés d’Aqmi, du Mujao qui violent, mutilent, tuent au nom de la charia se lançaient dans des faits inhabituels. Pour les femmes et les filles, le voile est désormais obligatoire. L’alcool mais aussi la cigarette sont formellement interdits.

La crise a eu un impact important sur les revenus des artistes. Même les plus célèbres en ont ressenti. La plupart rencontrent des problèmes de trésorerie. Depuis plusieurs mois, la scène bamakoise tourne au ralenti. Les opérateurs culturels en majorité des expatriés fortunés, qui faisaient en partie vivre le secteur culturel, ont quitté la ville avec la crise.

Dans la capitale, les concerts se comptent sur les doigts d’une main. Les festivals qui faisaient aussi une renommée pour le pays ont baissé de rythme. Sur la cinquantaine de festivals qui se produisait chaque année, avec la crise de 2012, ils ne sont plus que trois festivals à être programmés : (festival sur le Niger, festival des Cauris, et celui des masques et marionnettes à (Markala).

Toutefois, devant la gravité du problème, des acteurs culturels du Mali, à l’image du réseau Kya, s’organisent un cadre d’échanges afin de faire des propositions de relance de l’action culturelle et surtout des propositions qui font de la culture un tremplin pour la sortie de crise.

Amadou Sidibé

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