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L'Essor N° 17343 du 28/12/2012

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Samouté Andrey Diarra : un documentariste fidèle au réel
Publié le mercredi 2 janvier 2013  |  L'Essor




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Au mois de novembre dernier, Samouté Andrey Diarra participait à la 25e édition du festival international du cinéma documentaire d’Amsterdam IDFA. Il y a présenté son documentaire « Pêcheurs de sable ». Il s’agit dit-il d’un portrait sans complaisance ni victimisation de cette couche sociale utile au développement de son pays, car le sable sert ensuite à construire les maisons. Il arrive à suivre la chaîne de vente de cette récolte comme l’on suivrait une chaîne de construction capitaliste.

Ici le patron est vêtu d’un T-shirt Total. Là la cliente, femme apprêtée, qui négocie ardemment les tarifs. Chacun est tributaire de son partenaire. Chacun est en proie à une crise financière. Mais il existe toujours cet élan de trouver un arrangement et d’aller de l’avant. Pour lui le cinéma n’était pas un rêve d’enfant, il était plutôt lancé dans la conception d’une maison de production musicale. C’est ainsi qu’il a pu travailler sur deux clips et des films institutionnels. Pour la première fois, il a participé en 2006 à une résidence d’écriture organisée par le réseau Africadoc à Tombouctou au Mali. il est resté en contact avec ce réseau pour développer son projet de film qui s’appelait au début Le chemin du sable et qui est devenu par la suite « Les pêcheurs de sable », en anglais : Sand fishers. Il a reçu l’appui des résidences d’écriture Africadoc et de la Summer school de l’IDFA en 2009. Par la suite, Samouté effectuera une formation en Master 2 Production en partenariat entre l’université de Grenoble et Ardèche Images. Le but était d’entrer dans cette formation avec un projet qui, à la sortie, pourrait exister. Quand un réalisateur veut faire un film sur un sujet qu’il veut partager avec les autres, il doit s’approprier son sujet, le maîtriser et savoir dans quelle ligne il avance. A tout moment « des gens viennent et conseillent des choses qui ne sont peut-être pas en lien avec ce que tu conçois dans ta tête. Il était important que je puisse faire mon film tel que je le concevais et je suis aujourd’hui très content d’avoir atteint cet objectif. » Sans l’appui d’Africadoc, ce serait assez difficile parce qu’il a commencé l’audiovisuel avec des films institutionnels. Africadoc et IDFA – ont soutenu et financé les recherches sur ce film. Samouté, révèle qu’il aurait certainement eu une vision plus institutionnelle qπui ne lui aurait pas donné son aspect cinématographique. Il a voulu, dans ce film, être fidèle au réel. Comment aujourd’hui une tierce personne qui se présente sur la berge comprendrait ce qui s’y passe ? La réussite de ce film est vraiment liée aux personnages qui accrochent. Le jeune réalisateur malien travaille sur un projet de projection. La berge où le film a été tourné n’est pas le seul endroit d’extraction de sable.

D’autres berges existent, donc il travaille pour que les premiers concernés puissent voir le film. Il restera toujours cette question d’argent, il faut avoir les moyens adéquats pour le faire. « Les personnes que j’approcherai m’aideront à montrer le film non seulement aux extracteurs de sable mais aussi aux Bamakois et dans d’autres villes du Mali. » Le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) a mis à sa disposition des moyens matériels. Le cinéaste estime que dans notre société, les films comme le sien, à chaud, sont intéressants pour que nous puissions réfléchir à l’endroit où nous nous rendons. Les cinéastes africains, particulièrement maliens, ont vraiment une responsabilité d’éducation à travers le documentaire en ce qui concerne les conflits.

Y. DOUMBIA


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