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Pacte CMA-Plateforme: le double langage des ex-rebelles
Publié le jeudi 22 octobre 2015  |  Info Matin
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.




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Pacte CMA-Plateforme: le double langage des ex-rebelles
Par Info-Matin - Date: il ya 2 minutes

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Pacte CMA-Plateforme: le double langage des ex-rebelles
Le pacte d’honneur, signé entre les deux groupes armés rivaux, à peine entré en vigueur, suscite déjà des controverses. La paix décrétée entre la CMA et la Plateforme, célébrée en grande pompe, la semaine dernière, est loin de se concrétiser sur le terrain. Dernier bobo : la tourmente scolaire à Kidal qui échappe à tout contrôle.
Au début, le pacte d’honneur était censé ramener la paix entre les deux groupes armés rivaux. À peine entré en vigueur, il est mis en mal. Le pacte d’honneur du cessez-le-feu et la paix, un peu trop brandi comme l’arme secrète de la paix, est déjà en panne. En dépit de tout, le pacte d’honneur de paix n’arrive pas toujours à régler, dans la localité de Kidal, le problème fondamental pour lequel il a été conclu.
Si la CMA et la Plateforme ont fait la paix, comme cela a été abondamment exprimé par les responsables des deux côtés, à l’issue des discussions directes qu’ils ont eues, jeudi dernier, à Anéfis, c’était pour qu’aucun des deux groupes armés concernés ne puisse disposer un fief, sous son contrôle, dans les régions nord du pays.
En fait, c’était cela l’un des points significatifs de ce pacte de paix d’autant que les deux rivaux, il n’y a pas longtemps, s’étaient livrés une guerre sans merci dans de nombreuses localités du nord du pays. Une recrudescence de la violence qui ne pouvait avoir pour conséquence fâcheuse, si cela devait perdurer, que mettre en péril le processus de paix, ainsi amorcé, à travers la signature de l’accord de paix.
C’est bien pour cette raison que ce pacte d’honneur de paix, au-delà de la forte appréhension qu’il a provoquée au sein de l’opinion publique, d’autant qu’il servait à harmoniser les visions des deux parties dans la perspective de rendre plus fluide la circulation des personnes et de leurs biens dans les localités du nord du pays, en éliminant les barrières, a été salué comme un facteur décisif de la paix définitive. Si la hache de la guerre est enterrée entre les deux groupes armés, par la signature d’un pacte d’honneur, cela, pour ne pas constituer un leurre de plus, la CMA et la Plateforme, plutôt de tomber dans un triomphalisme béat, devaient au contraire se donner les moyens de s’assurer d’un respect scrupuleux de cet instrument de paix, en y dérivant des mesures d’accompagnement imposables à tous les protagonistes.
Il n’en fut pas le cas : les déclarations de bonnes intentions n’ont donc pas suffi pour une correcte application de ce pacte d’honneur qui a d’ailleurs montré ses limites, dès les premières difficultés rencontrées. À Kidal, aujourd’hui, en dépit d’une certaine accalmie, l’école, brutalement suspendue dans cette localité, depuis de nombreuses années, n’a pu rouvrir ses portes. Et cela, malgré l’annonce favorable qui en a été faite, y compris par les autorités nationales et les acteurs de la médiation internationale.
Dès lors que le pacte d’honneur, dont l’avènement a été salué comme une étape essentielle vers la normalisation, n’a pu favoriser les conditions idoines de cette ouverture de classes dans la localité de Kidal, il est donc clair qu’il s’agit plutôt, par ce pacte de paix, d’une fausse alerte, gênante pour les deux parties, lesquelles auront bien évidemment des difficultés à expliquer comment un pacte d’honneur, aussi salué pour son engagement en faveur de la paix, a eu du mal à s’imposer à tout le monde.
Il semble que c’est la venue, à Kidal, des autorités ministérielles, dans le cadre de l’ouverture solennelle des classes, qui a déclenché ainsi, au sein de la population, des manifestations. Dans le sens du nouveau pacte d’honneur, à moins qu’il ne s’agisse déjà d’un pacte mort-né, ces manifestations sont hors de propos dans un contexte où, comme le disent les signataires de ce pacte, aucun fief n’existe désormais, pour aucun groupe armé, dans les régions nord du pays, à l’intérieur desquelles la libre circulation des personnes et des biens est garantie.
Les explications, pour les moins simplistes, fournies par les uns et les autres, du côté de la CMA, comme de la Plateforme, pour expliquer ce regain de tension, à Kidal, s’agissant des manifestations contre la présence des autorités ministérielles, ne sont pas crédibles si elles ne favorisent pas la fin dans cette localité de la suprématie d’un groupe sur un autre groupe armé. C’est dans cette logique que le pacte d’honneur a été signé, et salué par tous comme un développement qui constitue une étape qualitative dans le processus de paix au Mali. À peine conclu, s’il ne peut pas satisfaire un tel objectif stratégique, il ne sert donc à rien de se réjouir d’une accalmie qui n’est pas pour demain.
Si la hache de la guerre est enterrée entre la CMA et la Plateforme, comme le prétendent les responsables des deux camps, à travers la signature de ce pacte d’honneur, dont la résultante est de faire profiter à toutes les populations concernées les dividendes de la paix, il ne devrait pas y avoir de micmacs dans la ville de Kidal, à propos de l’ouverture des classes, après plusieurs d’années de suspension, et appréciée, comme un énorme progrès vers la paix définitive.
Si le pacte d’honneur, dont il s’agit, devait conduire à la fin des hostilités entre les deux camps, et permettre aux populations concernées d’aspirer définitivement à la paix, ce ne sera donc pas sur fond d’un piège. Bien entendu !
Par Sékouba Samaké
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