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HOLLANDE lors du toasts dinner d’Etat Paris: « le Mali a su surmonter l’épreuve de la guerre »
Publié le lundi 26 octobre 2015  |  Info Matin
La
© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
La Visite du Président Ibrahim Boubacar Keita à Paris




Monsieur le Président de la République du Mali du Mali,
Cher Ibrahim,
Chère Madame Keïta,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames, messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les parlementaires, élus,
Mesdames, Messieurs les Chefs d’entreprises,
Mesdames, Messieurs les artistes,
Plus généralement, les amis de la France et du Mali, et ça fait déjà beaucoup de monde,

Je vous accueille, cher président, avec grand plaisir à l’occasion de votre visite d’État qui, à bien des égards, est une visite exceptionnelle parce que vous êtes à la tête d’un pays ami de la France, parce que vous êtes vous même un ami.
Au cours des années récentes, nos deux pays ont démontré qu’ils étaient liés par une fraternité d’armes. Je me souviens encore de ce 11 janvier 2013, lorsque le président par intérim, Dioncounda TRAORE, m’a demandé d’intervenir. J’ai alors pris, au nom de la France, mes responsabilités ; et côte à côte, nos armées ont repoussé les terroristes.
J’ai, en cet instant, une pensée pour Damien Boiteux, c’était le premier soldat à être tombé pour la conquête de l’intégrité du Mali. Au-delà de lui, je pense à tous ces militaires qui ont donné leur vie pour le Mali et pour la France.
Je sais aussi que de nombreux soldats français ont été blessés ; trois d’entre eux encore récemment meurtris, dans leur chair, ont sauté sur une mine et ont été très gravement blessés.

Aujourd’hui, le travail de sécurité se poursuit grâce à l’opération Barkhane, mais aussi grâce à l’armée malienne que nous formons avec nos partenaires européens. Mais, le soutien que la France apporte au Mali n’est pas simplement militaire, il est aussi économique. Plus de 300 millions d’euros ont été engagés pour soutenir de nombreux projets, depuis 2013 : des hôpitaux, des lycées, des projets concernant aussi des villes, notamment la capitale Bamako, ont été réalisés.
Notre soutien, il est politique. Je veux saluer ici la signature de l’accord de paix et de réconciliation et votre engagement personnel pour le faire respecter. Je veux aussi dire combien nous sommes reconnaissants à l’Algérie d’avoir permis, tout au long de ces dernières années, de porter ce projet de réconciliation et au cours des derniers mois, d’avoir réussi à conclure ou faire conclure cet accord.

Vous pouvez être fiers, Monsieur le Président, pour la première fois, depuis trois ans, les enfants de Kidal vont pouvoir retourner à l’école, grâce au retour de l’administration malienne dans le nord et grâce aussi à cet accord de réconciliation. Je salue ici aussi les représentants du nord de votre pays.
La relation entre la France et le Mali est ancienne et profonde, j’allais dire, historique. Et comme souvent c’est par la culture que beaucoup de Français connaissent votre pays, Monsieur le Président : Ali Farka Touré, Boubacar Traoré, Salif Keïta, Amadou et Mariam… Je n’oublie pas Toumani Diabaté, autant d’artistes appréciés du public.
La culture malienne, c’est aussi la littérature. Je pense à Amadou Hampaté Ba et plus récemment à Moussa Konaté. Je veux aussi souligner ce festival exceptionnel de photographie qui est organisé à Bamako, souligner aussi la place du cinéma, de la mode… Beaucoup d’artistes maliens sont présents avec nous ce soir et tenaient à l’être.
La créativité malienne repose sur un héritage, un passé millénaire avec un splendide patrimoine et notamment les manuscrits et les mausolées de Tombouctou. Je me souviens encore, nous étions avec la Directrice générale de l’UNESCO, c’était quelques semaines après la libération du nord du Mali et nous assistions à ce spectacle épouvantable de voir des textes sacrés, des lieux, qui jusqu’à présent avaient été soigneusement entretenus, tant ils participaient au patrimoine mondial de l’humanité, d’un seul coup saccagés, détruits, déchirés, brûlés… Alors, ce que les terroristes voulaient détruire, c’est ce que vous avez contribué tous ici à réhabiliter, notamment l’UNESCO que je veux saluer, à travers Mme BUKOVA.
Le Mali a su surmonter l’épreuve de la guerre et connaître une croissance économique tout à fait impressionnante : plus de 5 % cette année, après 7 % l’année dernière. Vous avez défini des priorités essentielles pour le Mali : le désenclavement, les infrastructures et l’accès des populations aux services de base. Je pense à l’eau, à l’électricité (l’électricité qui est un projet que nous voulons aussi porter pour l’ensemble du continent africain).
La France a fait du Mali l’un des pays prioritaires de sa politique de développement. De nombreuses entreprises françaises travaillent au Mali. Je ne vais pas les citer toutes, mais beaucoup sont représentées ici ce soir. Elles emploient et forment de nombreux Maliens.
La France au Mali, ce sont à près 8000 ressortissants français qui se dévouent et qui nous représentent au Mali. En deux ans, il y a eu plus de 2000 de mes compatriotes qui se sont installés dans votre pays. Signe de la confiance que nous avons voulu signifier à travers leur présence. Je veux, au-delà de leurs représentants, les remercier.

Je n’oublie pas non plus la contribution des Maliens à l’économie française. Il y a 70.000 Maliens qui vivent en France. Dans de nombreux secteurs, ils font preuve de dynamisme. Je pense au bâtiment, à la restauration, à l’industrie et nous accueillons aussi beaucoup d’étudiants. Ainsi, nous contribuons ensemble à la Francophonie et je salue ici la secrétaire générale.
Parmi les Franco-Maliens, je ne pourrais pas citer tous ceux qui se sont illustrés, soit par leur talent, soit par leur engagement. Mais je veux en distinguer un, plus particulièrement : Lassana Bathily qui a fait preuve d’un comportement exemplaire lors d’une attaque terroriste contre l’Hyper-Cacher, en janvier dernier. Il est ici ce soir.
Et vous Monsieur le Président, vous étiez aussi là, le 11 janvier 2015, lors de la marche républicaine. J’avais voulu que vous soyez à mes côtés, que nous soyons la main dans la main. Dans les photos qui restituent cette marche exceptionnelle où plus de 50 chefs d’État et de gouvernement étaient venus manifester leur solidarité à l’égard de la France et leur attachement à la liberté, nous étions là tous les deux, nous ne pouvions pas nous détacher, l’un de l’autre.
Monsieur le président, votre histoire personnelle symbolise les relations entre nos deux pays, car vous en avez fait la révélation cet après-midi. Vous étiez à l’Élysée à l’âge de 13 ans, beaucoup plus tôt que moi. Vous avez été invité à un goutté par le président René Cotty, mieux encore par Madame Coty que chacun ici connaît. Ce goutté, qui a été organisé, était pour les meilleurs élèves qui s’étaient illustrés dans les établissements solaires et notamment dans votre pays vous avez été repéré, comme l’on dit.
Je veux aussi saluer ce travail des enseignants qui ont contribué justement à permettre la promotion. Quand vous étiez venu ici, vous avez découvert ce lieu ; je ne sais pas s’il a été déterminant pour votre carrière politique ensuite. En tout cas, vous y revenez plusieurs décennies après, ce n’est plus pour un goutté, mais pour un dîner ; et ce n’est plus un jeune élève, mais non plus un vieux Président qui est là. C’est un sage Président, un Président aimé qui contribue à ce que cette visite d’État soit consacrée à l’amitié entre le Mali et la France.
Vive le Mali
Vive la France
Vive l’amitié entre nos deux pays.
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