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Les « hommes du 30 Avril » entendus par le juge : La puissance de l’injustice
Publié le mardi 8 janvier 2013  |  Le 26 Mars




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Aujourd’hui plus que jamais, le Mali a besoin d’une Armée Nationale unie et réconciliée avec elle même pour libérer notre pays.

Et nous sommes nombreux à avoir cru que nos hautes autorités en sont conscientes.

Hélas, nos espoirs s’effondrent car, au lieu d’œuvrer dans ce sens, elles viennent « d’inaugurer » l’année nouvelle, en faisant comparaître devant le juge ces militaires qui ont osé tenter le 30 avril 2012, de défendre les Institutions de la République.

Lundi 16 juillet 2012. Il était 10 heures. Plus de 300 femmes et enfants s’étaient donnés rendez-vous devant le camp des commandos parachutistes de Djicoroni Para.

Les mines serrées, l’air grave, certains parmi eux tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « libérez nos maris injustement séquestrés », « pourquoi nos enfants n’ont pas leurs droits ? » et d’autres encore…

Mais, c’était surtout le message sur cette pancarte que tenait ce petit enfant en pleurs qui aura ému plus d’un : « j’ai perdu ma mère et mon père, vous l’avez enlevé. Où se trouve-t-il ? »

Qui étaient-ils ces femmes et ces enfants ?

Il était facile de le deviner. C’étaient les épouses et rejetons de ces militaires disparus à jamais ou en détention après les événements du 22 mars et du 30 avril derniers.

Ces braves concitoyens, déchirés par la même douleur, anéantis et désespérés avaient décidé ce jour, de marcher jusqu’à la primature pour dénoncer les arrestations de leurs conjoints, pères, oncles ou fils et exiger leur libération sans condition.

Cependant, malgré leur malheur, tous réclamaient la réconciliation de tous les frères d’armes du Mali qui ne devront avoir de nos jours qu’un seul objectif : la libération totale du Mali, notre mère patrie.

Amnistie pour tous les militaires arrêtés !

Nul ne peut remettre en cause la légitimité des réclamations de ces braves concitoyens.

En effet, aucun Malien n’avait contesté le fait que l’Assemblée Nationale, au nom de la paix et de la sécurité au Mali avait accordé aux auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 l’amnistie. Cela, malgré le fait que, selon la Constitution du Mali, « tout coup d’Etat est un crime imprescriptible contre le peuple malien ».

Malgré le fait que, le capitaine Sanogo et ses hommes avaient porté « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat par l’emploi illégal de la force armée… »

Ne sont-ce pas ces mêmes faits qui sont reprochés aux militaires arrêtés lors des événements du 30 avril 2012 ?

Encore que, dans leur cas, on ne peut parler ni de coup d’Etat, ni de tentative de coup d’Etat contre les Institutions de la République.

À moins que le CNRDRE n’en était une. Ce qui n’a jamais été le cas.

D’ailleurs, y aurait-il eu un 30 avril, s’il n’y avait pas eu un 22 mars ? Que non !

Le 30 avril n’a été qu’une suite et une conséquence logiques du 22 mars 2012.

Les hommes du 22 mars ne sont ni moins coupables ni plus méritants que ceux du 30 avril. Alors, pourquoi a-t-on accordé l’amnistie aux uns et pas autres ?

Le président de la République par intérim, doit pour une fois, prendre toutes ses responsabilités et avoir le courage de réparer cette flagrante injustice à l’origine de cette grave division de nos jours au sein de l’Armée nationale et même entre les fils du pays.

À noter que, la victoire contre les terroristes qui occupent les 2/3 du pays ne pourra être certaine que lorsque les troupes des pays amis qui viendront nous aider trouveraient sur place dans notre pays, une Armée nationale réconciliée avec elle-même, unie, solide et solidaire.

Ce qui n’est pas le cas (malheureusement) actuellement, car des hauts gradés et des hommes de rang de l’Armée nationale croupissent dans des prisons, lorsqu’ils ne sont pas éparpillés dans la nature, de peur d’être victimes de vengeance ou de règlements de comptes.

La situation au Mali est grave. Très grave.

C’est pourquoi, l’Armée malienne ne peut se donner le luxe d’une division, même si, elle ne concernait cette division, qu’une partie minoritaire.

Le Mali a aujourd’hui besoin de Tous ses militaires sans exclusive, de tous ses fils unis pour défendre la Patrie.

Il faut donc libérer, sans autre forme de procès, tous les militaires arrêtés, du 22 mars 2012 à ce jour et appeler les déserteurs à regagner leur unité respective.

Il n’y a plus de place pour les règlements de compte ou la vengeance.

L’heure est grave et les intérêts du Mali doivent être mis au-dessus de tout.

Boubacar Sankaré

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