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Crise socio-politique et sécuritaire au Mali : Quelles solutions à la malienne?
Publié le mardi 8 janvier 2013  |  Le Reporter




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Le Mali, mon pays natal, traverse une crise sans précédent de son histoire. Cette crise socio-politico-sécuritaire a éclaté avec le coup d’Etat du 22 mars 2012 faisant suite à la pénétration sur notre territoire des combattants touaregs de feu le Colonel Mouammar Khadafi, des mouvements islamistes et terroristes qui appliquent une loi, depuis dix mois, qui n’est pas celle de la démocratie et du respect des droits de l’homme au vu et au su des fervents défenseurs de cette question.

Les victimes sont les populations civiles et des étrangers pris en otage dans le nord du Mali et qui souffrent dans leur chair et dans leur âme. Ces différents mouvements ont pour noms : le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), Ançar Dine, le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et l’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Les conséquences sont désastreuses : le pillage des banques, le saccage des bâtiments des administrations publiques et les locaux des Ong, les mains coupées, les filles et les femmes violées, les enfants déplacés, le trafic de drogue et d’armes s’intensifie et les monuments faisant partie du patrimoine de l’humanité sont mis en pièces. Voilà, le spectacle qu’offrent ces bandits armés sans foi ni loi.

Le temps presse et chaque jour suffit à l’ennemi pour prendre des forces et se structurer davantage. Toute perte de temps dans la résolution de cette crise serait une complication supplémentaire. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le Mali qui est en proie au terrorisme, mais tous ces pays limitrophes (l’Algérie, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Niger, la Mauritanie et le Sénégal) qui sont aussi menacés à cause de la proximité géographique. Les intérêts des pays européens, au premier rang desquels la France, sont également menacés.

Il faut aux Maliens, un sursaut d’orgueil pour libérer le Nord du pays

Ni la Cédéao, ni l’Union africaine et ni la Communauté internationale à travers le Conseil de sécurité de l’Onu ne s’engageront pour une intervention militaire qui serait longue et coûteuse, même si on repoussait l’échéance jusqu’en septembre 2013. Aussi, le Conseil de sécurité de l’Onu ne donnera son feu vert qu’après épuisement de ses moyens dissuasifs qui passent par une diplomatie passive, une légère sanction économique et une action militaire d’interface en dernier recours.

Rappelons-nous la gestion, à ce niveau, des dossiers des pays secoués par les printemps arabes. La solution à cette crise chronique malienne passera forcément par la concertation et la réconciliation nationale de tous les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur sans distinction, sans corporation, sans conflit d’intérêt et de positionnement et sans état d’âme. Elles devront se faire autour d’un idéal commun, de l’essentiel : libérer le nord des mains des terroristes du Mujao et d’Aqmi.

Cet objectif doit aussi être la mission fondamentale du gouvernement de transition. Le Mali, bien que membre permanent des Nations Unies depuis l’indépendance (1960), est seul dans cette aventure ; d’où la nécessité de réexaminer sa position au sein de cette Union. Il doit ignorer cette propagande médiatique diabolisant les armes dites de nouvelles générations que les terroristes détiennent. C’est une psychose et une persuasion.

Quant à l’organisation des élections souhaitables et nécessaires, elles ne pourront venir que lorsque le Mali aura retrouvé son intégrité territoriale. Le préalable est bien le retour à l’intégrité du Mali. Quant à l’auto-détermination prônée par le Mnla et l’application de la loi islamique dans tout le pays par Ançar Dine, elles ne doivent pas être inscrites à l’ordre du jour. Le peuple en prendra acte et chacun devra répondre de ses actes le moment venu. Il ne peut être question de négocier avec des terroristes.

Pour l’intervention militaire au nord du Mali, l’Armée malienne doit prendre toute sa place pour relever le défi sécuritaire, celui des trafics de drogue, d’armes et celui du développement dans ce sahel trop longtemps négligé. Cette Armée doit cesser, dès l’instant qu’il y aura un consensus autour du gouvernement de transition, d’interférer dans la vie politique. Ce gouvernement de transition doit être fort, solide et soutenu par l’ensemble des acteurs de la classe politique, de la société civile, et des autorités religieuses et coutumières en vue de faire face à la priorité du moment et ne doit pas se laisser distraire. C’est à ce prix que l’on prendra le pays au sérieux et ses partenaires bilatéraux pourront lui faire confiance.

Aussi, en se passant des services de la Cédéao, de l’Union africaine et de la Communauté internationale, le Mali doit compter essentiellement sur sa seule et propre force, sa logistique, ses armements et ses partenaires bilatéraux privilégiés qui sont prêts à le soutenir, d’autant qu’ils ont fait montre de leur solidarité et de leur action humanitaire à un moment donné. Cette intervention militaire doit être immédiate pour bouter Mujao et Aqmi hors du Mali. Les groupes Gandakoye, Gandayizo et d’autres groupements de jeunes créés à la faveur de cette crise et n’ayant pas la formation militaire adéquate ne doivent pas y participer. Le peuple se souviendra de leur acte de bravoure et de leur sens de la loyauté. Ce n’est qu’après cette guerre juste et noble que le pays pourra régler ses comptes et enfin, panser ses plaies…

Que Dieu bénisse les Maliens et les Maliennes ! Que Dieu sauve le Mali !

Drissa DIOUARA

Etudiant malien, en Master à l’ISSIC de Dakar

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