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Rencontre avortée de Ouagadougou : Bamako lance un ultimatum à Ansar Dine
Publié le jeudi 10 janvier 2013  |  Le Prétoire


Crise
© AFP par DR
Crise Malienne : Le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré s`entretient avec une délégation de la Dine Ansar
Vendredii 16 Novembre 2012. Ouagadougou.


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La rencontre qui était prévue pour aujourd’hui, à Ouagadougou, entre les autorités maliennes et les islamistes, ne se tiendra pas finalement. Contrairement aux raisons avancées, ce rendez-vous de discussion aurait été reporté parce que Bamako estime qu’il ne sert plus à rien d’aller s’engager dans une partie de poker avec des gens qui mettent la laïcité et l’intégrité du territoire national sur la table de négociation.

Officiellement, on avance que ce report est dû à la volonté de la médiation ainsi que des protagonistes d’élargir le champ du dialogue. C’est-à-dire, d’inclure dans le champ de la négociation, le maximum d’acteurs concernés. En effet, selon une source proche de la médiation, face à cette crise qui est désormais une plaie internationale de par sa complexité et du fait que les négociations de ce genre, toujours difficiles, en viennent à prendre un caractère impossible, avec des positions si extrêmement contradictoires, il faudrait plus d’implication.

Mais en réalité, le pouvoir de Bamako est très lucide et ne veut en aucun cas tomber dans le jeu trouble d’Ansar Dine. La position des autorités officielles du Mali sur les éléments non-négociables, à savoir la laïcité et l’intégrité du territoire, est largement partagée par la Cédéao, et même par la majeure partie de la communauté internationale. Rien ne prouve donc que ces islamistes soient prêts à dialoguer. Il semble bien qu’Ansar et ses alliés n’ont d’autre souci que de gagner du temps et d’engager la médiation et la communauté internationale dans une impasse.

Dans un document dit «plateforme politique», remis la semaine dernière au médiateur, Blaise Compaoré, le mouvement Ansar Dine a demandé l’autonomie du Nord du Mali et l’application dans cette région de la charia, la loi islamique. Le groupe demande d’emblée à Bamako de faire un choix entre l’intégrité du territoire et la laïcité du Mali. Et on se demande si les autorités de la transition sont toujours prêtes à s’engager dans des négociations avec ces islamistes qui font le yoyo. En effet, les engagements d’Ansar Dine à dialoguer avec le pouvoir malien n’ont jamais entraîné une quelconque trêve des hostilités au Nord du Mali.

Il est à rappeler que depuis le début de la crise, la médiation, qui s’oppose à l’option militaire, n’a pu convaincre du bien-fondé et de la pertinence de l’approche par le dialogue. Et c’est pour cela qu’elle était allée jusqu’à concevoir un pacte avec le diable qu’est Ansar Dine. Et il devient de plus en plus compliqué pour cette médiation d’œuvrer pour infléchir la position de ces groupes extrémistes, qui se croient dans un jeu de poker.

La mauvaise volonté d’Ansar Dine et des autres groupes islamistes par rapport à la négociation et au dialogue est un secret de polichinelle, avec le retrait de l’offre de cessation des hostilités par Iyad Ag Ghaly qui accuse Bamako de ne pas être prêt au dialogue.

En tout cas, face aux dernières évolutions sur le plan militaire, les autorités de la transition et l’armée malienne doivent prendre leur responsabilité car les jihadistes sont en train de prendre leurs dispositions en cas d’échec des pourparlers. Tous regardent, le doigt sur la gâchette, en direction du sud du Mali, dans la zone sous contrôle de l’armée malienne. Il n’y a toujours rien d’officiel concernant leurs objectifs, mais il se murmure que certains parmi eux ont l’intention de tenter de progresser vers le sud du pays pour porter la guerre en dehors du périmètre qu’ils croient déjà en leur possession définitive.

Au président de la République, au ministre de la Défense et au capitaine de Kati de comprendre qu’un homme averti en vaut deux.

A Ouagadougou comme dans certaines capitales africaines, la position de Bamako qui a refusé de se rendre à Ouagadougou, refusant ainsi de se prêter au jeu de diversion d’Ansar Dine, est interprétée comme un ultimatum lancé à Iyad Ag Ghali et consorts. En effet, il est clair qu’Ansar Dine, soutenu dans sa démarche par le bizarre médiateur, Blaise Compaoré, ne peut plus continuer à se jouer de la bonne foi des autorités maliennes. En quelque sorte, cette attitude de fermeté des autorités de la transition rejoint le ton guerrier sur lequel le président Dioncounda Traoré a prononcé son discours à la nation malienne, à l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux de Nouvel an. En effet, le président de la République par intérim a manifesté qu’il perdait patience et que l’heure de la guerre sonnera bientôt. Les Maliens ont applaudi, mais attendent de voir les forces armées et de sécurité entrer en action.

Rokia Diabaté

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