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IBK a Paris : Le Mali, un sous-Etat ?
Publié le mercredi 28 octobre 2015  |  L’Inter de Bamako
La
© AFP par JACQUES BRINON
La conférence Internationale pour la relance économique du Mali
La conférence Internationale pour la relance économique du Mali à Paris le 22 Octobre 2015 sous l`égide de l`OCDE.




La visite d’Etat du président IBK en France a été perçue par une certaine opinion comme une aubaine. Si Modibo Keïta a libéré le Mali, c’est sous Ibrahim Boubacar Keïta que notre pays sera divisé en deux Etats : le Mali et l’Azawad. Et pour commémorer cette cérémonie, le président malien, accompagné d’une forte délégation et une presse privée malienne favorables aux sirènes de Koulouba, a pris part à cette oraison funèbre du Mali de Modibo Keïta à Paris.
L’égalité, dit-on, constitue la base des relations qu’entretiennent les Etats. Cette théorie est malheureusement battue en brèche tous les jours par les faits, surtout quand il s’agit des rapports pays d’Afrique et pays d’Europe. C’est à croire que les premiers sont à la remorque des seconds qui exercent en réalité un droit de suzeraineté sur leurs vassaux.
Le phénomène est surtout perceptible lors des visites officielles. Lorsque les chefs d’Etat africains débarquent en Europe, ils sont attendus par les seules personnalités officielles. Parfois, l’autorité suprême du pays visité ne daigne même pas se déplacer pour aller accueillir son hôte à la descente d’avion : elle préfère confier cette charge à un de ses ministres ou sous-ministres. La seule indication qu’on aura de cette visite sera l’implantation des drapeaux dudit pays aux abords de l’artère menant à l’aéroport.
Quant aux itinéraires qu’emprunte le cortège, la circulation y est interdite juste cinq minutes avant l’heure prévue pour le passage, et encore ! Le plus souvent, c’est tout simplement une sirène de moto ou de voiture de la police qui essayera tant bien que mal de frayer un passage au milieu d’autres usagers plus préoccupés de se dégager eux-mêmes des embarras de la circulation que de prêter une quelconque attention à ces chefs dont on n’arrive même pas à situer les pays sur une mappemonde.
Pour les média des pays européens qui reçoivent nos augustes hôtes, la nouvelle ne méritera guère la «Une». L’audiovisuel lui accordera juste le temps d’une brève, tandis que la presse écrite lui consacrera quelques lignes des pages intérieures. En revanche, on atteint l’autre extrême, quand c’est en Afrique que se situe la visite d’un chef d’Etat européen. On décide pour la circonstance la création de différents comités chargés chacun d’un aspect spécifique de cette visite : accueil, hébergement, organisation matérielle, protocole, sécurité.
Pendant ce temps, les djélis et autres artistes sont conviés à composer des chansons en l’honneur de ce visiteur pas comme les autres. Tous les organes d’information du pays se mettent de la partie : ils entreprennent un véritable conditionnement de la population. Celle-ci sera tour à tour manipulée, harcelée soumise sous pression ou encouragée. Elle agira avec un automatisme impeccable le jour de la grande fête de réception du peuple ami. Reste à savoir combien coûte au budget national cette visite officielle d’Ibrahim Boubacar Keïta et sa forte délégation ?
Amy SANOGO
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