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Cour d’assises : La mort de Kalifa, le fou, sème la panique au village…
Publié le mercredi 28 octobre 2015  |  Le Canard Déchaîné
Ouverture
© aBamako.com par A S
Ouverture de la cour d`assises de Bamako
La salle d`audience de la Cour d`Appel de Bamako abrite la cour d`assises de Bamako qui a débuté le 26 Mai 2015;




Au rôle des audiences de la Cour d’assises, vendredi dernier, la Cour a statué sur une affaire peu commune. En effet, Kalifa S. le fou du village est retrouvé mort. Les regards se tournent vite vers Nayaga, le prévenu qui, avec deux autres amis, recherchait, activement le fou, deux jours avant que son corps sans vie ne soit retrouvé dans un buisson à proximité des champs du village.

Les faits…

Nous sommes le 30 mars 2003 dans le village de Tifosso dans le cercle de Yorosso, où le fou du village est retrouvé mort. Son corps en déconfiture indique qu’il a perdu la vie depuis plus de 24 heures. Le témoin admis auprès de la Cour affirme : « lorsque nous avons trouvé son corps, il était tellement enflé que ses habits collés à sa peau, n’ont pu lui être retirés. Il ne pouvait être transporté. Nous avons creusé un trou et nous avons, à l’aide d’outils appropriés, poussé le corps dans le trou. Sans le laver à cause de son état ». Mais avant d’enterrer le corps, les villageois alertent la gendarmerie. Ils soupçonnent Nayaga, le prévenu et deux autres complices Abou D et Dramane F (absents au procès) d’être impliqué dans ce meurtre.

En effet, deux jours avant la découverte macabre, les trois personnes citées recherchaient, activement, munies de chicottes, le fou du village. Son tort: avoir tenté de violenter la femme d’Abou Dembélé. Informé de cela par sa femme, Abou Dembélé rentre dans une colère noire. Il prévint aussitôt ses amis Nayaga et Dramane F., lorsque le corps de Kalifa fut retrouvé avec du sang dans les narines. Les regards se sont tournés vers les trois personnes. Arrêtés par les gendarmes, Abou D et Dramane F se dédouanent at accusent Nayaga, absent le jour de l’arrestation. « Nous reconnaissons avoir un peu battu Kalifa mais c’est Nayaga qui a frappé un peu fort. Et après il a pris ma moto et est allé à la recherche de Kalifa. Je ne sais pas ce qui s’est passé là-bas » affirme Abou D. aux gendarmes.



Le Ministère Public…



Pour le Procureur, C’est une véritable chasse à l’homme, qui a été orchestré et exécuté par Naya K. dit Nayaga et ses amis. Ils ont traqué et battu à mort Kalifa sachant qu’il n’avait pas de parents directs dans le village. Le certificat médical versé au dossier indiquant que la mort de Kalifa n’est pas due à des coups et blessures, est un document de complaisance, même le juge d’instruction l’affirme, s’insurge le procureur. Il n’y a pas doute sur la culpabilité de Nayaga concernant la mort de Kalifa, le fou. Les flaques de sang trouvées sur le lieu où git le cadavre de Kalifa, l’attestent. « 20 ans de réclusion criminelle, sera la peine juste dans ce cas-là », indique-t-il à la Cour.

La défense…



Seul, à la barre vendredi dernier, Nayaga affirme devant les sages de la Cour qu’il n’était pas en fuite. Seulement, au moment de l’arrestation de ses, désormais, anciens amis, il était dans un village pour ses activités. Mieux, ajoute-il, il n’était même pas au courant de l’arrestation d’Abou D et de Dramane F par la gendarmerie. Quand il l’a su, dit-il, il s’est rendu, lui-même, aux autorités. « J’ai, effectivement, avec mes amis, recherché Kalifa. Nous l’avons retrouvé sous un arbre derrière le village quand il nous a aperçus, il a pris la fuite et nous l’avons pourchassé en vain. Notre intention était de lui donner une petite correction, pas de le tuer», indique Nayaga.

Pour Me Abderrahmane Sanogo, l’avocat de Nayaga, son client n’est pas une mauvaise personne. Il a été sollicité par des amis à qui, il a offert son aide. Ils ont, ensuite, profité de son absence pour l’enfoncer. Mon client a peut-être été naïf, mais il est innocent, d’autant plus que la femme violentée n’est pas la sienne, mais celle d’Abou D et le certificat médical l’atteste, souligne Me Sanogo.

Reconnu coupable de « coups mortels », la Cour a été clémente avec le prévenu en détention depuis 2003. Il écope de 2 ans de prison. Ses complices, absents au procès, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Mamadou TOGOLA
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