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Edito : Le véritable Yabé
Publié le vendredi 30 octobre 2015  |  la sentinelle
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Le saviez-vous ? L’ustensile le plus symbolique de la cuisine dans nos terroirs reste la marmite. Non qu’elle sert à préparer la cuisson, chose qui, au demeurant, constitue son rôle premier. Dans les faits, elle ne se contente nullement de s’interposer entre les deux éléments naturels antagonistes, à savoir l’eau et le feu; elle respecte surtout les deux phénomènes, non sans en constituer un troisième (elle était faite en terre cuite à l’origine). Elle les met ainsi, tous d’eux à contribution pour le bonheur du foyer.

La métaphore trouve son application dans le mysticisme bambara. On l’appelle «Dagua», autrement dit, le moyen ou la faculté de pallier à une déconvenue. «Faire» ou «introduire» le Dagua», c’est donc par essence, s’appliquer par des moyens appropriés et mystiques en général, à attirer la baraka, éviter ou contenir une crainte ou un mal, ou tout simplement, conjurer un mauvais sort. Nos équipes de foot savent bien de quoi il s’agit… Enfin !

Et c’est à propos justement que l’adage rappelle qu’un chef doit être à l’image d’une marmite, pétrie avec les trois éléments, c’est-à-dire, avec de la terre, ayant longtemps séjourné dans l’eau et durablement brulée par les flammes. Toute chose lui permettant de résister à la fois aux deux éléments, sans dommage pour lui-même et tout en faisant le bonheur de la famille.

Cette vérité absolue est aujourd’hui d’actualité au Mali où le chef IBK n’a nullement donné l’impression d’être ce mythique instrument en tenant des propos pour le moins offensants à l’endroit de l’opposant Tiéblé Dramé. Bien entendu, la question n’est nullement de savoir si l’interpellé est coupable ou non des allégations à lui attribuées par le président (un confrère parle à raison de débats de caniveaux); mais plutôt, de la réaction du chef.

S’il s’était éventuellement contenté de savourer sa «victoire», d’appeler tous ses concitoyens à l’aider à consolider, non ses acquis propres mais ceux du Mali à l’issue de sa visite d’Etat, et surtout, en faisant fi des réactions hostiles avérées ou non, il aurait certainement gagné en notoriété, en grandeur et du coup, porter un coup fatal à ses détracteurs.

Mais son impulsivité n’a eu pour conséquence que de mettre son opposant au-devant de la scène et au cœur de l’actualité. Un homme politique ne saurait mieux demander. Pour autant, c’était sa fête à lui après le succès de Paris, pas celle de M. Dramé. Mais tout se passe désormais comme si le véritable héros du jour s’avérait Monsieur Tiéblé Dramé surtout que celui-ci est presque parvenu, dans son démenti, à s’ériger en victime expiatoire d’un régime politique frileux et grincheux.

La rhétorique de la marmite aurait certainement permit au président IBK d’éviter ce «yabé» ; un argot bien de chez nous, rappelant la maladresse d’un joueur de foot qui marque contre son propre camp. IBK a visiblement marqué un but; mais pas dans le camp de l’adversaire. Et selon toute évidence, l’on constate qu’il n’a pas fait de «dagua» avant le match.

B.S. Diarra


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