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Ismaël Sacko, président du parti PSDA : « On n’a pas besoin d’avoir 50 ou 60 ans pour être à la tête d’un parti ou accéder à des postes de responsabilité »
Publié le vendredi 30 octobre 2015  |  Le Tjikan




Chargé de mission à la présidence de la République et président du Parti Social Démocrate Africain (PSDA), Ismaël Sacko, contrairement à d’autres croit que la jeunesse malienne est à la hauteur pour occuper des postes de responsabilité au sein des partis politiques et dans les rouages de l’Etat. Dans une interview qu’il nous a accordée dans son bureau du Palais de Koulouba, le mercredi 28 octobre dernier, le jeune leader politique, Ismaël Sacko nous livre à cœur ouvert sa vision sur le rôle de la jeunesse malienne en milieu politique et dans la construction du Mali. Lisez plutôt !

Le Tjikan : Monsieur Ismaël Sacko, vous êtes un jeune leader politique et président du Parti Social Démocrate Africain (PSDA), pouvez-vous nous rappelez votre parcours personnel et nous parler de votre parti ?

Ismaël Sacko : Vous savez, au Mali les gens ont souvent en tête que tous ceux qui créent des partis ont les moyens ou sont soutenus quelque part ailleurs sans chercher à savoir comment ceux-ci sont arrivés là.

Pour mon cas personnel, j’ai d’abord commencé à être militant dans les années 1987-1997 au sein de la société civile. J’ai fait au moins 17 à 18 ans comme leader dans la société civile. Je fus président du club anti-Sida de l’IPR-IFRA de Katibougou en 1997, ensuite coordinateur national du club anti-Sida du Mali. Dans ce cadre, nous avons travaillé pour un changement de comportement en la matière. Et cette expérience m’a permis d’apprendre le leadership grâce aux différentes formations que nous avons suivies. Ces formations nous ont permis de savoir comment devenir un leader et comment animer une réunion ou diriger un groupe de personnes.

Après mes études à l’IPR IFRA de Katibougou où je suis sorti avec un diplôme d’ingénieur agronome, je me suis retrouvé en France à la fois pour travailler mais aussi pour me former en gestion et management de projet. C’est là, que nous avons eu l’occasion de rencontrer d’autres étudiants maliens avec qui nous avons créé l’Association des Diplômés et Etudiants Maliens de France (ADEM-France). Une association dont je fus le premier président et que j’ai dirigé jusqu’en 2009-2010. Entre temps, les camarades ont décidé de créer le conseil National de la Jeunesse Malienne de France. ADEM-France fait de moi un candidat et je fus élu président du Conseil National de la Jeunesse Malienne de France. Puis en 2009, nous avons créé un mouvement dénommé ‘’ Devoir de génération’’.

Donc, c’est pour dire que j’ai un background de leader associatif et de militant de la société civile. Nous croyons en des valeurs et nous avons un idéal pour lequel nous nous battons avec en tête le bien-être général de notre population.

C’est ainsi que je suis retourné au Mali en 2009, suite à un appel à candidature lancé dans le cadre d’un programme de l’Union de Européenne et auquel j’ai postulé. Et par la suite, j’ai été recruté au centre d’information et de gestion des migrations comme chef de service Etudes Recherches et Documentation.

Puis en 2011, je décide d’être militant du parti YELEMA en commune IV, et en 2012 il y a eu un coup d’Etat. A un moment donné, la situation du pays était telle qu’il fallait que les jeunes de notre génération apportent leur contribution. Parce que le pays nous a tout donné en nous formant et nous lui sommes redevables.

Alors pour des questions personnelles, j’ai décidé volontairement d’arrêter toute participation ou contribution au parti YELEMA en présentant ma démission. Après cette démission, les camarades ont décidé de créer un parti politique et m’ont associé au processus. Nous avons proposé le nom PSDA, ensuite nous sommes allés à la rencontre des populations à l’intérieur du pays en commençant par Koumantou, Kita, Koulikoro etc… puis dans les six communes du District de Bamako pour échanger avec elles.

C’est à la suite de cela que le Parti Social Démocrate Africain (PSDA) a été créé en mars 2013. Et nous avons soutenu la candidature du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta aux élections présidentielles de 2013. Le PSDA a décidé d’être membre de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP).

C’est un secret de polichinelle, au Mali il y a plus d’une centaine de partis politiques, alors qu’est ce qui est la particularité chez le PSDA ?

Pourquoi avoir créé un autre parti pendant que d’autres existent ? Cela part d’un constat général et simple. Au Mali, la plupart des partis sont des partis politiques au sein desquels, la personnification l’emportait beaucoup. Le parti était lié à l’image forte de son président qui parfois peut rester à la tête du parti 10, 15, jusqu’à 20 ans et souvent sans limite. Dans ces partis, la nouvelle génération de notre trempe était reléguée au second plan. Il fallait travailler à la base pendant de longues années avant qu’on ne reconnaisse en vous le leader que vous êtes. Notre génération est une génération qui est forte de propositions et qui a aussi décidé de participer à la prise de décisions, non pas en tant que bénéficiaire mais en tant que contributeur.

Au PSDA, nous avons décidé de travailler au tour de l’idéologie politique qui est la sociale démocratie que nous avons choisi comme nom de notre parti. Et l’Alliance que nous avons faite avec le RPM tire son essence de cette idéologie.

Actualité oblige M. Sacko, le PSDA a-t-il des candidats pour les élections communales et régionales à venir ?

Oui ! Le PSDA a des candidats pour les prochaines élections communales et régionales. Déjà lors des élections communales régionales qui ont été reportées, nous avons pu préparer une quinzaine de listes de candidatures pour l’ensemble du Mali. Et à Bamako, nous avions déposé des listes en commune I, en Commune 4 et 6. Nous sommes pleinement engagés à jouer notre partition pour la construction du Mali. Car ce pays nous a tout donné et nous lui sommes redevables.

Dans les jeunes démocraties comme le Mali, on reproche le plus souvent à la jeunesse son manque d’expérience, quelle appréciation faites-vous de cette idée ?

Quant je prends le cas d’Ismaël Sacko, moi-même, je suis jeune en politique par rapport à beaucoup de nos aînés. Mais ce n’est parce que nous sommes jeunes que nous n’avons pas d’idées ou d’expériences pour servir notre pays ou pour diriger un parti. Parce que nous avons un background, un parcours de leadership à la fois dans le milieu politique et au sein de la société civile.

On n’a pas besoin d’avoir 50 ou 60 ans pour être à la tête d’un parti ou pour accéder à des postes de responsabilité. Thomas Sankara, Barack Obama entre autres sont des bels exemples.

Et à cet effet, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a déjà donné l’exemple en confiant le poste de Premier ministre à Oumar Tatam Ly et à Moussa Mara.

Suite aux dernières élections législatives, plusieurs jeunes ont été élus députés et certains d’entre eux occupent des postes de haute responsabilité, partant de ce constat, selon vous, est ce que le Mali a fait des progrès dans la promotion des jeunes en politique ?

Les jeunes du Mali ont fait du progrès depuis 1991. Ils se sont approprié le processus de démocratisation de notre pays. Ils n’ont pas attendu qu’on aille les chercher. Donc, 2013 est une continuité avec le jeune Amadou Thiam qui est président du Parti ADP-MALIBA et 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, c’est toute la jeunesse malienne qui est honorée. Il y’a d’autres comme Moussa Timbiné du RPM et Assétou Sangaré qui est secrétaire générale du parti YELEMA. Mais aussi dans le gouvernement, il y‘a plusieurs jeunes ministres qui travaillent correctement et dont nous apprécions beaucoup. Notre génération continue à s’affirmer.

Propos recueillis par Lassina NIANGALY
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