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Think tank / Vérité, Justice et Réconciliation : Les travaux d’Hercule de la CVJR
Publié le lundi 2 novembre 2015  |  Le 22 Septembre
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de la CVJR
Bamako, le 29 octobre 2015 le CVJR était face a la presse pour expliquer les mandats de la commission




Après le Premier ministre, les membres de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) ont rencontré la presse, le jeudi 29 octobre à la Maison de la Presse, pour faire part aux hommes des médias des ambitions de la Commission. Ce qui marque, du coup, le top départ des activités de la CVJR, pour une aventure de trois ans.
Présidée par l’ancien ministre Ousmane Oumarou Sidibé, la Commission entend poursuivre cette série de rencontres via des prises de contact avec les partis politiques et la société civile, entre autres. Elle entend mieux faire que la défunte Commission Dialogue et Réconciliation, une structure mort-née. Le pourra-t-elle? Le temps nous le dira.
D’ores et déjà, c’est peu de dire que la Commission est en face d’un défi titanesque, pour ne pas dire que ses membres auront à exécuter de véritables travaux d’Hercule. L’intitulé de la Commission, «Vérité, Justice et Réconciliation», est en soi tout un programme. Toute la vérité pourra-t-elle être dite de façon objective? On peut en douter, au regard de toutes les péripéties qui ont précédé la signature de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger.
Aura-t-elle les coudées franches par rapport à l’Exécutif et au pouvoir politique? Rien n’est moins sûr. Résistera-t-elle aux pressions tous azimuts? Quid de la Justice? Justice sera-t-elle rendue aux nombreuses victimes de la crise? Celles-ci verront-elles leurs bourreaux répondre de leurs crimes devant les autorités compétentes? Des crimes qui ont, entre autres, pour noms viol, assassinat, atteinte à l’intégrité physique, destruction de biens.
Les victimes recevront-elles des compensations financières et matérielles en guise de réparation des préjudices subis? De fausses victimes n’émergeront-elles pas de nulle part, en lieu et place des vraies? Ce sont ces questions et d’autres que la CVJR devra prendre en compte si elle veut un tant soi peu réussir sa mission.
Pour relever cette mission herculéenne, avons-nous dit, le Président de la CVJR et ses pairs Commissaires auront besoin de tout leur doigté. Ils auront également besoin d’un véritable talent de funambules, pour ne pas tomber de la corde raide sur laquelle ils marchent.
C’est avec le troisième volet de leur mission, la réconciliation, qu’ils seront le plus à l’aise. Là aussi, ils auront besoin de tout leur talent de pédagogues, d’andragogues, devrions-nous dire, de socio-anthropologues et de rassembleurs. Ils devront toujours avoir à l’esprit que les deux premiers volets de leur mission ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la paix et de la réconciliation.
Ils doivent surtout se rappeler qu’une plaie ne peut véritablement guérir sans que l’abcès ne soit crevé. Pour mettre toutes les chances de leur côté, nos honorables Commissaires seraient inspirés de s’inspirer - sans jeu de mots - de l’exemple de l’Afrique du Sud, le modèle réussi.
Yaya Sidibé
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