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© aBamako.com par Momo
Centenaire du Président Modibo Keita. Bamako, le 04 juin 2015 le parti US-RDA a organisé une conférence de presse sur le centenaire du Président Modibo Keita au mémorial Modibo Keita. |
Lorsque vous avez “une élite politique irresponsable”, un président qui se plaît dans le folklore, incapable de faire face aux vrais défis, vous avez droit à une polémique inutile à l’image du ping-pong IBK-Tiéblé Dramé.
Pendant dix jours, ils ont réussi à nous faire oublier nos préoccupations essentielles. Avec la complicité des médias, la classe politique nous a sérieusement distrait. Et, ça suffit maintenant !
Tout est parti d’une phrase lâchée par le président IBK à son retour de Paris. Visiblement à cours de discours sérieux et de déclarations pouvant intéresser les Maliens, IBK a dit à propos de Tiébilé : “Ce petit monsieur, il faut qu’il arrête !”. La presse, à la recherche de sensations, en a fait ses choux gras. Une bonne partie du journal télévisé y sera d’ailleurs consacrée, au détriment du journalisme sérieux.
IBK et son gouvernement accusent Tiébilé de “distribuer des tracts” en marge de sa visite en France, dans le but, dit-il, de “saboter” son arrivée. Dans la forme, il faut le dire, Tiébilé Dramé est dans son rôle d’opposant, et opposant ne signifie pas “apatride”.
Le “tract” incriminé a été lu. Il n’est pas un document signé par un pseudo, et son contenu relève ce que nous dénonçons tous les jours. Nos conditions difficiles de vie, les dérives de la gouvernance IBK, les mauvaises conditions de nos forces armées et de sécurité, les scandales de surfacturations osés par les très proches du chef de l’Etat, etc. En clair, le document n’a rien de “tract” tel que défini par les écoles de sciences politiques et tel que expliqué dans les luttes de clandestinité. IBK devra donc réviser ses leçons !
IBK et la classe politique nous distraient
Quelle mouche a donc piqué IBK pour tomber si bas ? L’hypothèse plausible est qu’il est entouré de conseillers nuls ! Lorsque vous avez un président en manque de bilan, incapable de vision concrète de développement, et qui peine à trouver une réponse aux préoccupations de son peuple, vous devez vous habituer à un tel débat de bas niveaux.
Ce qui est écœurant, c’est que le “président” ne se comporte pas en président ! Lors que le citoyen s’accroche à son poste radio ou à son téléviseur pour écouter son président, il attend de lui qu’il apporte des réponses à ses préoccupations : sa sécurité, la justice contre ceux qui volent les maigres ressources du pays, notre école, notre santé, bref, notre bien-être.
Mais pas pour l’écouter critiquer une opposition qui est dans son rôle, comme lui IBK l’a été en 2007 jusqu’à son entrée surprise (et contre toute éthique politique) au gouvernement en 2011. J’attends de mon président qu’il se mette au-dessus de la mêlée, qu’il sorte des débats de couloirs, un président qui ne me divertit pas, qui se dit “j’ai mieux à faire que de m’arrêter sur les détails…”
Monsieur le président, arrêtez de nous décevoir !
Tony Camara
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