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Le système : Dans la tête d’IBK
Publié le samedi 7 novembre 2015  |  Le soft
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© aBamako.com par Momo
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




S’il y a une toute petite qualité que même les détracteurs les plus sérieux du Président IBKlui reconnaissent, c’est le fait qu’il ne perturbe jamais les hommes et les femmes auxquels il confie des responsabilités.Depuis deux ans, otage de sa propre famille et de son bord politique qui s’imposent à toute prise de décision,Ladji Bourama aurait pourtant aimé qu’on le laisse agir seul. Mais, « tu ne peux pas tout faire parce que tu ne connais pas tout le monde», lui rappelle incessamment son entourage. Etcelui dont l’âge avance, n’a qu’un seul choix : prendre son mal en patience tout en avant vers le ravin.
Rien ne présageait à ses affidés, qu’une fois au pouvoir, IBK ne serait pas capable en quelques mois de juguler la crise qui sévit au pays.
Dans les années 1994, beaucoup témoignent l’avoir connu pour sa rigueur et sa fermeté. Ce qui lui a d’ailleurs valu son élection. Cependant, entre cette période et 2013 (date de son élection), beaucoup des ans ont passé et beaucoup de choses ont changé.
En tentant deux fois (2002 et 2007) de parvenir au pouvoir, IBK n’a connu que des échecs cuisants. Il n’avait qu’à se contenter d’un poste de député « agitateur ». Même s’il avait été Président de l’Assemblée dans un premier temps, IBK ne voyait ce poste qu’en une sorte de poste à défaut. S’estimant indûment être celui qui était véritablement élu à la Présidence à la place d’ATT (2002), le vieux Ladjis’est vainement rongé les doigts. Il faut aussi dire que ce bref parcours au lendemain des échecs, arichement façonné l’homme qui s’en est fait des fâchés et de farouches adversaires politiques.
Au pouvoir, « IBK a du mal à sévir parce que la plupart des responsables susceptibles d’être impliqués dans les détournements sous son régime, sont ses plus proches collaborateurs », commente une source introduite. Pis, du côté de la famille où rien ne passe inaperçu, longtemps les choses pendantes ont appris à être réglées à l’interne. Le vieux n’a donc qu’une marge de manœuvre vantée sans exister réellement.
Du côté politique d’où vient la majeure partie des embarras le plus souvent traités par les hommes de l’ombre du Président, on voit d’un mauvais œil le pouvoir élu sous les couleurs du parti rpm, sévir contre ses propres cadres et collaborateurs mouillés. Le leitmotiv encré dans la mentalité de ce qu’il convient d’appeler leur clan est que longtemps les cadres du parti se sont sentisdiscriminés dans l’administration publique. Il est hors de question que cela prospère pendant qu’ils ont eux aussi conquis le pouvoir. A chacun son tour rassure-t-on le Président qui jubile sans tenter d’y réfléchir.Cette conduite est à l’origine de toutes les dérives que connait le Mali de nos jours.
Ainsi, au lendemain de son élection, c’est à ses plus proches collaborateurs que le Président avaitconfiéles opérations d’achat de l’avion présidentiel et des armements. Ayant une confiance totale à ses hommes qui se chargeaient de mobiliser les fonds avec toutes sortes de fraudes, le vieux ne s’attend toujours qu’à avoir le point d’évolution des opérations. Il ne demande pas trop d’explications.
A sa grande surprise, il apprend que ses mandatés se comportent avec l’argent public comme des singes dans un champ de pastèques. De scandale en scandales, IBK n’aurait appris que les échos après dommages. A cette étape, celui qui est dans l’incapacité de sévir puisqu’affaibli par les caprices familiales et des idées d’égospurement politiques, n’a que ses yeux pour pleurer cette malchance d’être très mal entouré et conseillé.
Dans cette atmosphère où l’institution qu’incarne IBK n’a aucune porte ouverte à l’extérieur pour s’imprégner des réalités de ses concitoyens, c’est le lieu de s’attendre à toutes les dérives étant donné que ses yeux lui sont bandés par son plus proche entourage. Les voyant rigoler à ses côtés, du fait d’être rassurés par les commissions et retro commissions qui tombent bien, le Président croit avoir fait beaucoup de contents.
Or, la réalité est toute autre lorsqu’il s’agit des Maliens qui peinent à relier les deux bouts. De la confiance aux suspicions, le malien lambda se demande si, à tel rythme, il serait possible dans l’avenir, de remettre le pays sur les rails. Le désespoir s’installe pendant que le Président qui ignore tout de l’autre côté du mur de son voisin, pense que « le pays bouge et avance ».
Bizarrement, le Premier ministre Modibo Keïta auquel le Président Keïta s’en est entièrement remis, n’a lui aussi aucune réelle appréhension de ce que veulent les Maliens. On a l’intention de rêver dans le rêve. Et là, il faudradeux réveils inexorablement brutaux.
La seule alternative menant au sauvetage du Président qui marche les yeux bandés parce qu’expressément déconnecté par ses proches c’est de le séparer de ces derniers. Ce qui relève complètement de la fiction et de l’absurde. Alors, jusqu’où ira IBK avec son système sans lendemain ? Certainement au Capitole (parlant de la Roche Tarpéienne).
Habi Sankoré
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