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Diplomatie malienne sous IBK : Laisser la France faire
Publié le samedi 7 novembre 2015  |  Le soft
La
© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
La Visite du Président Ibrahim Boubacar Keita à Paris




L’une des grandes déceptions de la gouvernance au Mali est la gestion molle de sa diplomatie, surtout en ces derniers temps. Résistante et respectée à ses débuts, cette diplomatie est gravement affaiblie avec comme conséquence « laisser la France faire », qui fait de Kidal aujourd’hui son eldorado en terre étrangère.
Dès son arrivée à la tête de l’Etat malien, le Président Ibrahim Boubacar Kéita, n’a cessé de clamer haut et fort qu’il cèdera d’un iota la terre malienne, notamment Kidal, à une puissance quelle qu’elle soit. Ne traitera, non plus, d’égal à égal avec un rebelle. Mais le cas le plus ahurissant est de constater au fil de jours que Kidal échappe à l’autorité de l’Etat du Mali.
Les Français ont déjà élu domicile sur cette partie du territoire extrêmement riche en ressources naturelles dont la plus convoitée est l’uranium. Et elle (France) les a dans son escarcelle. Il a juste suffi l’affaire de Tomi pour qu’IBK et ses diplomates tempèrent.
Le Père de l’Indépendance, Modibo Kéita n’a pas cédé une partie de la terre de ses ancêtres à un « Toubab». Ses successeurs Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaté et ATT ne l’ont pas fait non plus. Ce qui a valu d’ailleurs à ce dernier des dissensions entre lui et la France de Sarkozy. Ils ont tous résisté, chacun à sa manière, à ce néo-colonialisme français marqué par l’obsession d’occuper le sahel à tout prix. Mais la situation est toute autre aujourd’hui du côté du régime actuel.
L’actuel pouvoir de Bamako n’arrive pas emboiter les pas à ses prédécesseurs.
Craignant que son pouvoir vacille au risque de le perdre et de ne pouvoir se présenter à un second mandat, le président a opté pour le « laisser faire français », surtout quant à Kidal.
En contrepartie, la France lui organise une visite d’Etat à l’honneur du Mali avec à la clé la conférence de donation pour l’émergence du Mali, afin de mieux le réduire au silence.
Dans la conférence de presse animée conjointement avec le Président IBK, François Hollande a laissé entendre que 80 des millions d’euros promisseront destinées aux régions du Nord. Comme pour dire que c’est elle qui est aux commandes, c’est elle qui décide de ce que doit faire l’autorité de Bamako, supposée souveraine.
Il urge cependant, de comprendre que cette instruction de l’Elysée s’inscrit dans sa ligne droite, mais déguisée, de faire de Kidal un Etat dans l’Etat, d’avoir la mainmise totale sur toutes les richesses de cette zone sans laquelle le Mali n’est pas le Mali.
A cette étape, le régime IBK a désormais amorcé l’exploitation éternelle par la France de nos ressources naturelles, principalement notre uranium qui demeure le plus riche de la sous-région.
Ce « laisser-faire » se remarque à plus de niveaux. D’abord par l’accueil désinvolte réservé au Président de la République à l’aéroport de Paris, dont l’hôte qui devrait être le Président Hollande même ou l’un de ses ministres, n’est qu’un simple préfet.Cinglant désaveu pour le peuple malien qui a cru dur comme fer que ce sont les autorités maliennes mêmes qui ont réclamé cette visite d’Etat.
Plutôt, par la tentative de l’ambassadeur de France de réécrire l’histoire du Mali par ses déclarations relatives à cette visite d’Etat. Enfin, l’opportunité non offerte à notre pouvoir de décider de l’utilisation des supposées aides qui seront récoltées après ladite conférence. Fonds que le Mali remboursera avec intérêt… bien entendu.
Dieu merci
C. AKPITISON
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