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La société civile a failli !
Publié le lundi 9 novembre 2015  |  L’aube
Caravane
© aBamako.com par Androuicha
Caravane de la Société civile sur les objectifs du Développement Durable
Bamako, le 12 septembre 2015. L`organisation de la Société civile dénommée Action/Mali 2015 a organisé à travers les rues de Bamako une caravane sur les objectifs du Développement Durable. L`objectif est d`interpeler les décideurs sur les inégalités sociales qui sévissent dans le monde.




C’est de la lapalissade que de dire que la société civile malienne est à la traîne. Pour oser, elle est même source de recul de la démocratie, à cause des actes (regrettables et répréhensibles) qu’elle pose, mais surtout des pas qu’elle n’ose pas franchir face au pouvoir.

L’expérience dans certaines démocraties occidentales et dans la sous-région ouest africaine (notamment au Burkina Faso) a prouvé qu’il faut une société civile forte pour bâtir un Etat fort. Qu’en-est-il du Mali ? Constat accablant depuis l’avènement du règne IBK : une société civile silencieuse, spectatrice, voire frileuse et qui s’est progressivement muée en complice du pouvoir. Elle n’a jamais joué son véritable rôle, celui d’une force qui appuie les efforts de développement du pays et qui veille à la bonne gouvernance de l’Etat, mais aussi une force de contre-pouvoir quand celui-ci faillit à son devoir.

La société civile malienne s’est complètement discréditée aux yeux de l’opinion nationale. Car, elle se tait et se terre quand il faut réagir, et elle ne s’agite que quand il y a des retombées au bout de l’effort de guerre. Deux repères historiques :
Primo, de 2013 à nos jours, IBK et le gouvernement ont « gaffé » sur toute la ligne cumulant les décisions contre-nature et les scandales : le culte de la famille, des nominations dans les hautes sphères de l’Administration malienne et des instances politiques des amis, des alliés et les affidés ; des brimades, injustice et chasse aux sorcières ; l’argent public alloué à l’achat d’un avion présidentiel (entre 16 et 21 milliards de FCFA selon les sources), d’équipements militaires (entre 69 et 108 milliards de FCFA), d’engrais (60 à 80 milliards de FCFA en fumée) et de tracteurs (13 milliards de FCFA) ; la situation sécuritaire précaire au nord ; l’insécurité grandissante au sud ; un écart de langage et des menaces à l’endroit des opposants politiques. Dans tous ces travers, nul n’a entendu la société civile. Au contraire, durant ces deux ans, elle courtise le pouvoir et le caresse dans le sens du poil.

Secundo, la seule fois qu’on a vu la société civile mobilisée à bloc, c’est lors de la tournée effectuée du 25 janvier au 05 février 2015 en Europe et qui avait conduit les 15 membres de la délégation successivement à Paris en France, à Bruxelles, en Belgique et à Berne, en Suisse. Ousmane Chérif Madani Haïdara (chef de délégation), Monseigneur Jean Zerbo (porte-parole), Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre malien, Mahmoud Dicko (Hci), Cheick Mohamed Macki Ba (Ujmma), Pasteur Youssouf Dembélé (Eglise Protestante), Yacouba Katilé (Untm), Mohamed Salia Touré (Cnj), entre autres, avaient pour mission de rencontrer des personnalités officiels et politiques et des religieux pour leur demander de contribuer au retour de la paix dans le nord du Mali. Une pure balade dont personne n’a vu les effets. C’est ça la société civile malienne !

Sékou Tamboura
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