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Évasion du camp I: l’enquête progresse…
Publié le mardi 10 novembre 2015  |  Info Matin
Sécurité
© aBamako.com par SA
Sécurité au nord du Mali : les militaires ivoiriens de la MISMA foulent le sol Malien.
Samedi 05 mai 2013. Bamako. Un contingent de soldats ivoiriens devant se charger du transport de la logistique est arrivé au camp de gendarmerie Balla Koné sis au quartier Faladié , en attendant son déploiement à Sévaré.




Avec l’arrestation des deux caïds de l’évasion du camp I ; le capitaine Mamadou Alassane Maïga et l’élève inspecteur Souleymane Dounkara, appréhendés à Conakry et conduits à Bamako, l’enquête progresse dans cette affaire et révèle déjà de nombreuses pistes, par lesquelles les enquêteurs comptent démasquer des commanditaires.

Au cœur de cette rocambolesque évasion au camp I, il y a avait un soupçon de grosses complicités dont ont bénéficié les fugitifs, à l’intérieur, comme à l’extérieur, du camp de la gendarmerie, pour s’enfuir. Le 10 octobre dernier l’annonce de la fuite de ces soldats ; huit ou neuf, selon les sources, tous détenus pour diverses infractions criminelles, a provoqué un véritable électrochoc dans le pays, notamment au niveau de la Sécurité d’État qui avait, dit-on, alerté, à plusieurs reprises, sur l’éventualité d’une telle menace. Les évadés étaient de deux ordres : les capitaines Mamadou Alassane MAIGA, en service à la direction centrale des services de transmission des armées, Yacouba KODIO Instructeur à l’EMIA de Koulikoro, l’élève Inspecteur Souleymane DOUNKARA. Tous les trois sont sous mandat de dépôt du juge d’instruction dans l’Affaire de tentative de coup d’État du mois de juillet 2015. À ceux-là s’ajoutent le sergent-chefhTierry DIARRA , également poursuivi pour tentative de coup d’État, les soldats de première classe Rubain DIARRA et Monzon THIENOU, respectivement sous mandat pour assassinat et vol qualifié, le soldat de 2ème classe Nouhoum DJIBO pour vol de moto et le caporal Sékouba TRAORE pour assassinat. Le neuvième se nomme Boubacar TOURE, civil, il est poursuivi pour l’évasion du 13ème arrondissement de police de Bamako.
Avec l’arrestation des deux cerveaux présumés de cette évasion, les enquêteurs, intéressés à élucider les circonstances troubles de cette affaire et ses multiples implications dans les garnisons militaires, n’ont pas tardé à passer à l’interrogatoire les deux fugitifs. Même si les deux compères, le capitaine Maiga et l’élève inspecteur Dounkara sont connus pour leur témérité, les enquêteurs de la police n’en démordent pas et continuent à prospecter le moindre indice sur le parcours choisi par ces deux hommes, depuis leur évasion du camp I jusqu’à leur infiltration sur le territoire guinéen, là où ils ont été cueillis à froid par les forces spéciales maliennes. Avant eux, deux autres fugitifs avaient été capturés, le jour même de leur évasion, dans les environs de Diéma, où ils s’étaient retranchés en vue de constituer un commando-choc qui devrait rallier la localité de Manantali.
Objectif recherché ? C’était de libérer le général Amadou Aya Sanogo, ex-chef de la junte militaire, qui y est détenu, depuis son transfert de Sélingué. À Diéma, où les deux fugitifs s’étaient retrouvés, avant d’être surpris par les forces spéciales, devaient être rejoints par d’autres groupes de militaires, venus à partir d’autres camps militaires pour mettre le cap sur Manantali. De la même manière, d’autres complicités s’organisaient à partir du camp militaire de Bafo, dans la région de Ségou, où des troupes devaient renforcer l’action des fuyards, en projetant des actions de déstabilisation dans plusieurs camps militaires du pays où des renforts étaient attendus. Selon toujours des milieux d’enquêtes, c’est au niveau du camp militaire de Kati que les premières défections ont été signalées. En fait, le militaire dans l’ombre, qui devait appuyer les fugitifs du camp I de la gendarmerie à disposer des armes lourdes, à partir des magasins de munitions et de dépôts d’armes, à l’intérieur du camp de Kati, a tout simplement refusé de se lier à une telle entreprise à la fois criminelle et risquée.
C’est autour de toutes ces zones d’ombre que les enquêteurs cherchent à démêler. Entre les fuyards eux-mêmes, il est prévu des séances de confrontation. Les deux caïds, arrêtés en Guinée, et transférés à Bamako, ont déjà été confrontés aux deux autres qui avaient été appréhendés, en l’occurrence le caporal Sékouba Traoré, en vue de déterminer les éventuels commanditaires autour de cette mystérieuse évasion dans l’un des camps miliaires les plus protégés du pays.
En tout état de cause, la nuit de la fuite des soldats, il y a eu de nombreuses coïncidences, sur lesquelles les enquêteurs veulent apporter un certain éclairage, à partir de l’arrestation des deux supposés cerveaux. Les énigmes se rapportent principalement à l’absence du commandant du camp, en dépit de la nuit avancée, et qui a fait, selon des milieux d’enquêtes, que l’alerte n’a pu être effectivement donnée, comme il se devait, en pareille circonstance. De plus, c’est à bord du véhicule du chef du camp que les évadés ont quitté leur lieu de détention, non sans avoir appelé ce dernier pour lui dire de ne pas s’inquiéter sur le cas de son engin. D’autres sources policières indiquent également que si les fugitifs ont pu facilement quitter le camp avec une telle facilité déconcertante, c’est parce qu’ils n’ont pas eu à faire à une sentinelle robuste, comme c’est généralement le cas pour le camp I de la gendarmerie, à l’intérieur duquel les consignes de sécurité ne sont pas prises traditionnellement à la légère. Cette nuit-là, ironie du sort : la sentinelle de fraction, au niveau de l’entrée principale du camp I, avait été miraculeusement réduite à deux hommes de garde qui ont été facilement neutralisés par les fuyards avant de quitter les lieux, sans soulever le moindre soupçon sur eux.

Par Sékouba Samaké
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