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La mendicité à Bamako: entre nécessité et argent facile
Publié le mercredi 11 novembre 2015  |  Le Canard Déchaîné




L’instabilité sociale, l’insécurité en général et routière en particulier, telles sont entre autres, les conséquences de la mendicité de plus en plus agressive et abondante dans les artères de Bamako. Aussi, les domiciles et maintenant les services, ne sont pas épargnés par la métastase. Même les locaux de votre journal préféré reçoivent la visite des mendiants. En témoigne récemment, le cas de ce supposé professeur de l’enseignement supérieur qui affirme chercher de quoi renter à la maison parce que venue pour une commission dans le centre-ville, il n’a plus de quoi retourner chez lui, à la maison.

Considérée comme un moyen de recherche du salut et de la bénédiction de leurs maitres, la mendicité a, jadis, été pratiquée par les seuls talibés. Mais, il n’a pas fallu beaucoup de temps à certains génies pour comprendre que mendier est un moyen sûr et surtout facile de se faire de l’argent. Et les arguments et les techniques à la limite de l’escroquerie sont élaborés.

Que dire de cette histoire qu’une dame nous racontait. Certainement pour faire rire puisque nous n’avons pas pu attester de la véracité des faits. Mais plus qu’une histoire banale, elle fait ressortir l’acuité de ce fléau qui a fait beaucoup de victimes dans les pays voisins, notamment au Sénégal.

« Un mendiant, un jour, se fait renverser par un véhicule, de l’USAID, précise-t-elle. Le mendiant n’a rien. Du moins rien de grave. Mais, par bonté ou épris de compassion, l’agent de l’USAID achète une moto et remet une somme conséquente à sa victime. Ce dernier raconte, plus tard, l’histoire à un autre mendiant, un ami. Celui-ci voit en cela une opportunité d’affaires et se rend au même endroit. Lorsqu’il entend venir un véhicule, il feint de trébucher et se laisse tomber. Le chauffeur freine brusquement et sort de son véhicule. Il n’a pas le temps de placer un mot quand le mendiant lui lance: « C’est USAID, c’est USAID ».

De nos jours l’insécurité routière est aggravée par les mendiants le long des artères de la capitale. Interrogé, le Sergent Mory Touré affirme n’avoir pas été, personnellement, témoin d’un accident de la circulation impliquant un mendiant, mais affirme-t-il, les usagers se plaignent constamment de l’occupation de certaines voies par les mendiants.

Pour sa part, la Coalition malienne des droits de l’Enfant (Comade) a décidé de prendre le taureau par les cornes. Du moins, en ce qui concerne la mendicité des enfants. Ainsi, lors d’une rencontre sur la question en février dernier, le président de la Comade, Amadou Bocar Téguété, a appelé tous les acteurs du domaine à une synergie d’action pour éradiquer le mal. «Ces spectacles dégradants d’enfants mal vêtus, sans chaussure et occupant les voies et places publiques à la recherche d’argent nous interpelle tous, parents, éducateurs, responsables administratifs, communautaires et religieux. Des actions de proximité seront entreprises, avec vous tous, individuellement et collectivement. C’est une adhésion à ces actions que je vous demande aujourd’hui, dans un dialogue constructif et responsable», a déclaré A. Téguété.

Mamadou TOGOLA
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