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Immigration :IBK vise une réduction du volume des départs voire leur arrêt
Publié le vendredi 13 novembre 2015  |  studio tamani
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




La rencontre Europe-Afrique de Malte s'est achevée hier. Le sommet s'est conclu par l'adoption d'un plan d'action comportant des aides financières et logistiques afin de renvoyer vers le continent les migrants irréguliers. La Commission européenne met sur la table 1,8 milliard d'euros, un montant qu'elle espère voir doubler avec la contribution des 28 États membres de l'UE.


L'un des points les plus épineux concerne les "retours et réadmissions" en Afrique des migrants irréguliers, que l'UE veut accélérer. Comme l'a rappelé le président du Conseil européen "pour garder les portes ouvertes aux réfugiés et aux migrants légaux, les migrants illégaux doivent être renvoyés de manière effective et rapide".

Pour un certain nombre de pays africains il existe "deux poids, deux mesures" entre le traitement de leurs ressortissants et celui des demandeurs d'asile syriens. Une situation que reconnaît la Chancelière Allemande pour qui il faut "donner davantage de possibilités légales de commencer à travailler en Europe".

Le président ivoirien Alassane Ouattara estime que "la situation actuelle interpelle les européens sur l'urgence de promouvoir la migration légale et la mobilité entre les deux continents". Une nécessité qu'a également rappelée le président français qui veut "tendre la main à l'Afrique", tout en lui "demandant un certain nombre de réponses en termes sécuritaires". Dans leur déclaration commune, Européens et Africains s'engagent à "gérer ensemble les flux migratoires dans tous leurs aspects".

Le Président IBK est rentré hier de Malte. Pour le Président malien, la rencontre a été une satisfaction même si des désaccords existent sur certains aspects. Selon le chef de l'Etat le Mali va travailler à créer les conditions pour que les maliens n'en viennent plus à émigrer vers l' Europe. Ibrahim Boubacar Keita :
«Nous avons pu en tout cas arrondir les angles pour les questions qui nous tenaient à cœur, notamment le traitement de nos parents qui vont à l'exode. Il est vrai qu'à l'interne nous allons tout faire pour réduire encore le volume des départs sinon l'arrêter, car c'est une question de dignité. Il nous appartient de ne pas se lamenter mais de faire en sorte qu'à l'intérieur la situation du Mali soit meilleure et améliorée à telle enseigne que le jeune malien se dit je n'ait rien à faire à l'extérieur, si je vais à l'extérieur, ce sera uniquement en touriste. Et cela est de notre responsabilité et nous allons tout mettre en œuvre pour acclimater les projets structurants, des projets dignes de ce nom, des projets porteurs d'emplois pour que le jeune malien se dise qu'il est bon de rester au Mali».

Depuis quelques années les immigrés du moyen orient considérés comme des réfugiés de guerre sont mieux acceptés que ceux d'Afrique perçus comme des migrants économiques. Pour le journaliste espagnol ,correspondant du journal El Païs José Naranzo, cette situation est injuste, car tous les africains ne partent pas en Europe pour chercher de l'argent. José Naranzo, était l'invité du Grand dialogue hier :

« J'essaye de suivre la migration africaine depuis 1998. J'ai fait pas mal de reportages et il y a une chose à mon avis qui est grave. En ce moment, quand un migrant syrien arrive en Europe on l'appelle tout de suite réfugié, mais quand un migrant africain arrive on l'appelle migrant sans savoir ses conditions, sans savoir son parcours, sans savoir d'où il vient, parce que par exemple il y a des érythréens, il y a des gambiens, il y a des maliens qui sont en train de passer des difficultés chez eux mais on les appelle des migrants comme ça sans faire la distinction. Et ça c'est quelque chose qui est injuste. C'est vrai qu'il y a des classifications des réfugiés, des migrants d'une façon légale, mais il y a aussi une question c'est que la migration c'est un droit qui est reconnu dans la déclaration des droits de l'homme, ça aussi il faut le reconnaître, ne pas mettre tout le monde dans le même bateau ».

Pour l'association des maliens de France « il n'y a rien à attendre des conclusions d'un tel sommet ». Les maliens de France estiment que c'est aux dirigeants africains de prendre la question de l'immigration au sérieux et de créer les conditions de vie permettant aux africains de rester en Afrique. Sadio Kanté est le président de l'association des maliens de France. Il était l'invité du grand dialogue d'hier :

« On parle d'un milliard huit cents millions d'euros pour des projets en Afrique, pour dissuader les jeunes africains à rester chez eux. En contrepartie il y aura les policiers africains de l'immigration qui vont épauler leurs collègues européens pour voir qui est illégal qui ne l'est pas et comment il faut expulser la personne. A mon avis ce sommet ne va pas résoudre la question du développement en Afrique. L'aide au développement c'est bien ça fait apporter un plus, mais c'est pas l'aide au développement qui fait développer un peu. Seulement il faut que nos dirigeants prennent le problème au sérieux, qu'ils essayent d'investir au niveau local dans les domaines porteurs de projets pour que la jeunesse malienne et africaine en général puisse rester en Afrique, pouvoir travailler et pouvoir s'en sortir ».
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