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Lutte antiterroriste: les Famas prennent pied dans Kidal
Publié le dimanche 15 novembre 2015  |  Info Matin
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou




C’est peut-être le signe d’un renouveau dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel : les FAMA et les forces françaises quadrillent ensemble les caches des djihadistes, retranchés dans les grottes de l’Adrar des Iforas. L’armée malienne à Kidal, au-delà de la lutte contre les djihadistes, c’est également une phase cruciale dans le processus de normalisation dans le pays qu’a voulue dévoiler le ministre français de la Défense, Jean Yves le Drian, qui se trouve à Dakar pour le Forum sur la sécurité.
Au Forum de Dakar sur la sécurité, le ministre Jean Yves Le Drian a déclaré à la presse que les FAMA et les forces françaises mènent présentement contre les djihadistes des opérations conjointes dans le massif de l’Adrar des Iforas. Cette annonce, pour le moins inattendue, n’en est pas moins surprenante, en raison de la singularité de la région de Kidal, où l’armée malienne est absente, depuis plus d’un an, à la suite des événements sanglants du 21 mai 2014.
Le ministre français de la Défense, Yves le Drian, connait bien les intrigues de la crise malienne, en étant, de janvier 2012 à maintenant, aux côtés du Président François Hollande, dans le cadre de l’intervention militaire française, l’un des acteurs les plus influents, ayant suivi de long en large les militaires français au Mali. Une raison valable pour réserver une oreille attentive à ce qu’il dit au sujet d’une action militaire conjointe, notamment dans la région de Kidal.
Présentement, a-t-il expliqué, les deux armées, appuyées par les forces Barkhane, mènent une opération militaire d’envergure, dans le massif de l’Adrar des Iforas, pour traquer les djihadistes qui s’y sont retranchés.
Même si le ministre français ne donne pas plus de détails techniques sur le nombre des combattants engagés ni les moyens opérationnels déployés, il est clair néanmoins qu’il livre ainsi un pan important sur l’évolution récente de ce dossier. En effet, depuis les derniers événements sanglants, survenus à Kidal, lors de la visite de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, les forces armées maliennes sont absentes à Kidal.
La région de Kidal, pour cette raison, et en vertu des accords de cessez-le-feu conclus entre les groupes armés et les autorités nationales, est restée sous l’influence de ces mouvements armés.
Maintenant si l’armée malienne y est présente, en compagnie des troupes françaises, comme l’a révélé le ministre français de la Défense, cela augure d’une nouvelle perspective militaire dans la région qui doit s’adapter de plus en plus à la présence de l’armée malienne.
A la faveur du retour de la paix, concrétisé par le démarrage effectif des travaux du comité de suivi de l’accord de paix, il est stratégique, pour les différentes parties, y compris la communauté internationale, garante politique de l’application de cet accord de paix, que la région de Kidal soit ouverte au reste du monde, en ce sens que tous les acteurs du processus de paix au Mali ont unanimement défendu le caractère unitaire et indivisible du territoire national.
Si l’armée malienne patrouille à Kidal, et qu’elle est même parvenue, avec les troupes françaises, à arrêter les djihadistes et à saisir des munitions et des armements, c’est également pour compenser l’absence de la Minusma sur ce terrain.
Depuis le mois de juin dernier, où le mandat de la Minusma a été révisé par le conseil de sécurité des Nations-Unies, elle n’a plus vocation de lutter contre les terroristes dans cette partie du Mali, comme partout sur le territoire national, en ce moment où les attaques de terroristes se sont généralisées dans le pays, n’épargnant aucune zone géographique du pays.
Logiquement, avec l’impératif de soutenir la paix dans le pays, notamment dans les régions nord du pays, la première opération militaire à Kidal est d’autant devenue une option stratégique que les dispositions de cet accord de paix prévoient des patrouilles conjointes entre les groupes armés et les forces armées maliennes.
Face à la menace de plus en plus persistante des groupes terroristes, connectés maintenant entre eux, la présence de l’armée malienne dans l’Adrar des Iforas, telle qu’elle a été révélée par le ministre français de la Défense, renforcera sûrement la synergie d’actions enclenchée entre les différentes troupes militaires du Mali et du Niger, avec le soutien des forces Barkhanes, pour traquer les djihadistes, le long de la frontière entre les deux pays.
La complexité et la sensibilité de ces questions, liées à la grande criminalité qui se développe dans la bande sahélienne, ont prouvé qu’une action militaire d’envergure ne peut être envisagée dans la région, en espérant sur les résultats opérationnels escomptés, sans l’entrée en force des troupes maliennes. C’est d’ailleurs dans cette option stratégique que les deux armées, avec l’appui des forces Barkhane, ont engagé, le mois dernier, l’opération Djiguifa qui a réuni 350 militaires dont 210 militaires maliens, 90 nigériens et 40 français, qui avait pour objectif d’empêcher les djihadistes, traqués à partir du Mali, de passer le long de la frontière vers le Niger.
En prenant pied dans le massif de l’Adrar et des Iforas, en compagnie des troupes françaises, l’armée malienne gagne une nouvelle phase opérationnelle dans sa mission de traquer les djihadistes, d’où qu’ils se trouvent sur le territoire national et d’amorcer ainsi un tournant décisif dans leur déploiement intégral sur tout le pays.
Par Sékouba Samaké
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