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Recherches de disparus à Mina: la Commission de crise retournera à la Mecque
Publié le mardi 17 novembre 2015  |  Info Matin
Drame
© Autre presse par DR
Drame à la mecque




« Ce qui s’est passé à Mina, le 24 septembre 2015 relève d’une volonté divine et l’on doit s’en tenir à cela. En attendant le rapport des autorités saoudiennes, toute autre explication ne serait qu’une tentative de vouloir en donner les causes ». C’est du moins le point de vue de la Commission de crise des Agences de voyage de la filière privée, qui a organisé, hier jeudi, au Centre islamique de Hamdalaye, une conférence de presse sur le tragique événement qui a coûté la vie à 308 de nos pèlerins et fait 64 disparus et 3 blessés hospitalisés.

Les principaux conférenciers étaient : Abdoulaye THIERO, Moustapha NIMAGA, Amadou MAIGA, Ousmane KOUMA et Aliou SIDIBE.
On y notait la présence de plusieurs membres de ladite Commission ainsi que les parents des victimes.
Comme d’habitude, après la lecture du Coran, pour le repos éternel de l’âme des disparus et un prompt rétablissement aux blessés ; la parole a été donnée à Moustapha NIMAGA qui a fait l’historique des Agences de voyage et comment elles sont venues dans l’organisation du Hadj.
Selon M NIMAGA, c’est au regard de l’échec de l’ancien système qui consistait à confier chaque pays à un hôte saoudien qui s’occupait de son hébergement nourriture et déplacement de 50 à 300 pèlerins que le Roi Fadh a décidé en 1985 de revoir complètement tout le système en créant des bureaux nationaux à travers l’Arabie saoudite et en associant les agences privées dans l’organisation du Hadj. Lesquelles sont obligées de remplir certaines conditions, paiement des frais d’hébergement, de nourriture et de transports de ces pèlerins, bien avant leur arrivée en Arabie saoudite.
Le travail abattu par la Commission de crise
Il ressort du rapport de la Commission de crise, lue par Amadou MAIGA , le 24 septembre dernier, qu’à l’instar des années précédentes, après avoir passé la nuit à Muzdalifa, les pèlerins se sont dirigés vers les Jamrat pour « lapider le grand Satan ». Chemin faisant, il y a eu un grand blocage sur la Rue 204 pendant plus d’une heure ayant entrainé la bousculade meurtrière.
« Ce qui devrait arriver arriva. Le Mali comme d’autres pays a enregistré des pertes en vies humaines, des blessés et des disparus », ont-ils déploré.
Selon les conférenciers, le 26 septembre 2015, soit 2 jours après l’événement, une Commission de crise composée des représentants des agences de voyage et du gouvernement a été mise sur place, avec comme principale mission d’identifier et de recenser les victimes maliennes et de leur fournir l’assistance nécessaire. Pour ce faire, des équipes mobiles ont été formées pour faire le tour des hôpitaux de Mina et Arafat et des recherches de corps à la morgue de Moayssim.
Aussi, précisent les responsables de la Commission de crise, une tente spéciale a été aménagée à Mina pour accueillir les blessés maliens et des soins leur ont été fournis par l’encadrement médical des agences.
Par ailleurs, indiquent-ils, ce travail a permis de fournir les 1ères statistiques communiquées par le gouvernement qui, à leur avis, a non seulement trainé dans la diffusion de ces données, mais aussi n’a pas donné le bilan réel.
Après le départ de la délégation gouvernementale
Les représentants de la filière gouvernementale au sein de la Commission sont rentrés avec leur dernier vol le 3 octobre 2015, précisent les conférenciers. Ainsi, après leur départ, les représentants des agences se sont réorganisés pour diligenter les procédures de recherche. Ainsi, 3 sous-commissions ont été mises en place. Il s’agit de la sous commission identification des corps qui se rendait tous les jours à Moayssim à la recherche des morts maliens, sans considération de filières ou d’agences. Les membres regardaient les photos des défunts projetés sur les écrans géants ; fouillaient les objets laissés par certains pèlerins défunts. Elle a pu retrouver beaucoup de personnes grâce aux signes distinctifs des agences (foulard, pochette, bracelet, badge, carte de pèlerin délivrée par les Mutawifs, mais également grâce aux téléphones portables. Les membres de cette sous-commission ont procédé à l’enterrement de certains pèlerins et appuyé les procédures de délivrance de certificats de décès.
La sous-commission-hôpital visitait les hôpitaux de La Mecque et de Djeddah pour suivre les blessés déjà déclarés et rechercher d’autres malades non identifiés. Elle a contribué à l’établissement des dossiers médicaux des pèlerins malades. La sous-commission Administration était chargée, à son tour, de l’établissement de la liste des victimes et l’animation de la page Facebook à travers la publication de communiqués des listes de décès, des malades et des avis.
Ainsi, sont formels les responsables de la Commission, entre le 24 septembre 2015 et le 28 octobre 2015, le bilan des victimes du Mali (sans distinction) est de 308 décès, 64 disparus et 3 blessés hospitalisés.
Aussi, ont-ils précisé, la différence entre le nombre publié sur Facebook (301) et le nombre déclaré (308) s’explique par la non-fourniture des copies de passeport par certaines agences.
Enfin, ont-ils fait savoir, pour des contraintes de visa, la commission a suspendu ses travaux à la Mecque le 28 octobre 2015. Mais, ont-ils révélé, une équipe va retourner au plus tard le 20 novembre 2015 pour poursuivre les recherches de disparus.
Les leçons tirées de cette tragédie
Les responsables des Agences de voyage disent tirer d’énormes enseignements de cette tragédie. Ainsi, ils doivent fournir assez d’efforts dans l’encadrement des pèlerins.
« Aucune agence de voyage n’a été épargnée malgré son bon encadrement et aucune agence de voyage n’a perdu de pèlerins parce qu’elle a commis une faute. Ce qui est arrivé, c’est un fait de Dieu contre lequel personne ne pouvait rien », sont convaincus les conférenciers pour qui, toutes ces victimes sont des martyrs de Dieu.
En attendant, les nouvelles dispositions des autorités saoudiennes pour le prochain Hadj, une rencontre avec les autorités maliennes est prévue pour les jours à venir en vue de faire le point de la tragique campagne 2015.

Par Sékou CAMARA
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