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Les habitants de Bamako saluent l’intervention de la France
Publié le dimanche 13 janvier 2013  |  Autre presse


Manifestation
© aBamako.com par A S
Manifestation organisée par la COPAM.
Bamako,le 09 janvier 2013,les cadres et les militants de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM) ont marché pour réclamer la tenue immédiate des concertations nationales.


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« Les Français nous ont vraiment sauvés! », affirme Moussa Touré, un habitant de Bamako, après l’intervention militaire française ayant permis à l’armée malienne de stopper l’avancée des jihadistes vers le sud du Mali. « Les islamistes allaient progresser rapidement vers nous sans l’intervention de l’armée française », explique Moussa, la trentaine, discutant avec des jeunes autour d’un thé, à l’ombre d’un mur, dans le quartier de Ntomikorobougou.

« Je remercie très sincèrement la France de cette initiative salutaire », renchérit Aliou Daou, un autre Bamakois.

Pour M. Daou, l’implication militaire de la France vient « à un moment crucial » pour le Mali, dont le Nord est en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, qui l’occupent depuis neuf mois en y appliquant la charia (loi islamique).

Après avoir pris jeudi à l’armée malienne la ville de Konna (centre), ils ont déclaré vouloir progresser et installer leur emprise sur le Sud, sous contrôle gouvernemental, mais ont été stoppés par l’armée malienne avec l’appui, aérien notamment, de la France. Konna était samedi sous contrôle des forces maliennes, selon des militaires maliens et des témoins.

« Certains hommes politiques avaient (fait) un mauvais jugement sur la France, qui prouve sa bonne foi en envoyant des troupes aux côtés de l’armée malienne », commente Abdoulaye Coulibaly, 42 ans, comptable dans une société de commerce.

Sur le Boulevard de l’Indépendance, point névralgique des manifestations politiques dans le centre de la capitale, un jeune vendeur de cartes de recharge de téléphone s’exclame: « Merci (François) Hollande! », le président français.

Dans la circulation, quelques drapeaux français sont visibles, accrochés à des voitures. Dans les rues, des passants ont l’oreille collée à la radio pour suivre les dernières informations.

Décidée après la demande des autorités de Bamako, l’intervention militaire aérienne française à Konna a permis de stopper vendredi la progression vers le Sud des islamistes armés.

« Service après-vente de la guerre en Libye »

Plusieurs Maliens, des militaires notamment, s’étaient déclarés hostiles à la participation de troupes étrangères dans la reconquête du nord du Mali, malgré l’état de déliquescence de l’armée malienne.

Intervenue seule en milieu de semaine à Konna, les militaires maliens ont été contraints au repli par les jihadistes, selon des sources concordantes.

L’intervention française est « conforme à la légalité internationale et dans la ligne de l’amitié entre la France et le Mali. M. Hollande a fait ce que les Maliens attendaient » de lui, a estimé l’opposant et ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta sur l’antenne de Radio France Internationale (RFI).

Un autre Bamakois, tenant à garder son anonymat, soutient que les islamistes ont pu s’emparer de villes et localités du Mali par la faute des « Occidentaux », en allusion à la guerre de Libye en 2011 à l’issue de laquelle des islamistes ayant combattu aux côtés des troupes libyennes sont revenues du front avec des armes qui ont été plus tard utilisées contre l’armée malienne dans le nord du pays.

« Ce sont les Occidentaux qui nous ont plongé dans cette situation », accuse-t-il, trouvant normale l’intervention de la France.

Au Mali, « la France n’a pas à assurer elle seule le service après-vente de la guerre en Libye, les Etats-Unis et l’Otan doivent aussi se salir les mains » en se joignant à l’intervention, s’emporte un internaute malien.

Pour Aïssata Cissé, une restauratrice au Quartier du Fleuve, l’heure est à l’union autour de l’armée. « Tous les Maliens doivent oublier leur ego pour encourager nos soldats à libérer le Nord », déclare-t-elle.

Le calme régnait samedi dans la capitale, où l’état d’urgence est en vigueur depuis la veille, et où des agents de police étaient visibles à certains carrefours.

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