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L’hôtel attaqué à Bamako passé au peigne fin par les enquêteurs
Publié le dimanche 22 novembre 2015  |  AFP
Fin
© aBamako.com par Androuicha
Fin de la prise d’otages: libération des otages à l`Hôtel Radisson de Bamako
Après l`attaque de l`Hôtel Radisson, les forces spéciales maliennes mènent une opération de libération des otages.




Bamako Après l’attaque sanglante contre l’hôtel Radisson Blu à Bamako, les enquêteurs passaient dimanche l’établissement au peigne fin à la recherche d’indices sur l’attaque qui a fait officiellement une vingtaine de morts, indiquant travailler sur "plusieurs pistes".

"Nous sommes sur plusieurs pistes", a déclaré à l’AFP une source policière malienne, ajoutant que "des objets récupérés" à l’intérieur de l’hôtel "donnent des indications", sans en dire plus.

Trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attaque - revendiquée par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, "avec la participation" d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - sont "activement" recherchées, selon une source de sécurité malienne.

Une autre source au sein du renseignement malien a parlé à l’AFP de "trois à quatre complices", pouvant être des Maliens, qui auraient aidé les assaillants, "des étrangers" - de nationalité indéterminée -, à se fondre dans la population avant qu’ils exécutent leur opération.

De même source, "tout porte à croire que les deux étrangers sont allés de bar en bar pour ne pas être remarqués, et à l’aube (du vendredi), des Maliens pourraient les avoir guidés dans l’attaque du Radisson", hôtel chic fréquenté par des diplomates, des hommes d’affaires et des expatriés.

Selon le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, l’attaque visait à "empêcher" le Mali de retrouver la paix, alors que la France est militairement engagée dans ce pays depuis janvier 2013 contre les jihadistes.

D’après lui, Mokhtar Belmokhtar, activement recherché et plusieurs fois donné pour mort, est toujours en vie. "Il circule", a dit M. Le Drian sur la radio française Europe 1. Le chef jihadiste algérien est régulièrement soupçonné de séjourner en Libye.

Quarante-huit heures après le raid meurtrier au Radisson, des mesures de sécurité ont été renforcées aux abords des grands hôtels, ont constaté des journalistes de l’AFP. Un renforcement de sécurité plus discret était également visible devant des mairies d’arrondissement et des banques.

Le Radisson Blu a été attaqué vendredi matin par des hommes armés qui y ont retenu quelque 170 clients et employés. Les forces maliennes sont intervenues, avec l’appui de forces de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), de la France et des Etats-Unis, pour libérer plusieurs dizaines d’otages.

Selon un bilan "définitif" du gouvernement malien, l’attaque a fait 19 morts - 18 clients et un gendarme des forces spéciales maliennes - et deux assaillants ont été tués. La Minusma a donné samedi un bilan de "22 personnes tuées, dont deux assaillants" ainsi que "six blessés graves".

Deux sources maliennes, une militaire et une policière, ont de leur côté fait état de 27 morts, sans compter les assaillants.

- Deuil en Mauritanie par solidarité -

Jusqu’à dimanche, quatorze étrangers étaient identifiés parmi les morts : six Russes, trois Chinois, deux Belges, une Américaine, un Sénégalais et un Israélien, selon des autorités de leurs pays respectifs.

Le président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, est arrivé dimanche à Bamako pour une visite de quelques heures pour, a-t-il expliqué à sa descente d’avion, témoigner son soutien au Mali après ces "événements inqualifiables". Il s’est rendu à l’hôtel Radisson en compagnie de son homologue malien, qui avait déjà visité le site la veille.

A Bamako, la rue semblait avoir vaincu ses peurs, ayant renoué dès samedi avec une vie normale. Et dimanche, des concerts de klaxon accompagnant des cortèges de mariage ont résonné dans la capitale, malgré l’état d’urgence en vigueur interdisant théoriquement tout rassemblement.

Mais beaucoup de Maliens fustigent la légèreté de leurs concitoyens face à la menace, alors que le pays est toujours confronté à l’activisme jihadiste.

"Les gens ne sont plus vigilants. On oublie. Je ne sais pas si c’est à cause des problèmes du quotidien, mais les gens ne sont pas attentifs ici", regrettait Daouda Sissoko, employé d’hôtel.

Le Mali doit entamer lundi un deuil national de trois jours. Par solidarité avec son voisin, la Mauritanie a également décrété un deuil, de samedi à lundi, selon une source officielle dimanche à Nouakchott.

Plusieurs ressortissants étrangers à Bamako ont confié avoir décidé d’éviter provisoirement les lieux pouvant être des cibles potentielles.

Le gérant d’un grand hôtel a affirmé avoir enregistré depuis vendredi plusieurs annulations de réservation et noté une baisse de fréquentation de ses restaurant, bar et centre d’affaires.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début 2015 vers le centre, puis le sud du pays.



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