Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Élections communales 2009: ODYSSEE interroge les mécanismes locaux
Publié le mercredi 25 novembre 2015  |  Info Matin




Le Groupe « Observatoire des Dynamiques sociales, Spatiales & Expertise Endogène » (ODYSSÉE) a présenté, jeudi dernier, dans la salle de conférence du CNPM, à ACI 2000, les résultats de son étude sur : « Les dynamiques participatives des partis politiques et autres acteurs dans les élections communales à Banco, Fana et San » qui s’inscrit dans le cadre du projet « Mécanisme d’observation de la décentralisation et des dynamiques territoriales »(MODe).

La cérémonie était placée sous l’égide du secrétaire général du ministère de la Décentralisation et de la réforme de l’État, Adama CISSOUMA, qui avait à ses côtés le directeur exécutif du groupe ODYSSÉE, Amagoin KEITA ;l’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, Marteen BROUWER ; le responsable de la recherche, le Dr Mohamed TRAORE ; le coordinateurscientifique du groupe ODYSSEE, le Dr Brahima FOMBA. On y notait aussi la présence de l’ancien ministre Ousmane SY et de plusieurs responsables de partis politiques, dont le président du parti l’Union des forces démocratiques pour le progrès (UFDP), le colonel Youssouf TRAORE.
L’honneur est revenu au directeur exécutif Du groupe ODYSSÉE, Amagoin KEITA, d’ouvrir le bal des interventions. Après avoir souhaité la plus cordiale des bienvenues à toutes les personnes qui ont faitle déplacement, M KEITA a fait, dans un premier temps, la genèse du groupe ODYSSÉE, avant de parler du projet MODe.
Z
oom sur le Groupe ODYODYODYSSEEEE et son projet MODMODMODe
Selon M KEITA, le groupe ODYSSÉE, avec comme devise « Chercher pour comprendre, chercher pour appliquer dans l’intérêt de tous », est une association à caractère scientifique, regroupant des hommes et des femmes qui mettent en synergie leurs savoirs et efforts intellectuels de recherche sur les problématiques institutionnelles, sociales, économiques et territoriales.
Créé le 20 août 2001, le groupe ODYSSEE entend, à travers des apports scientifiques, accompagner les dynamiques de mutations territoriales, politiques, sociales, économiques, techniques et culturelles en cours au Mali et en Afrique.Elle a pour missions d’initier et de réaliser des programmes de recherche fondamentale et appliquée ; de répondre à des sollicitations de recherche et d’études à caractère scientifique au niveau national et international.
Les champs d’activités du groupeODYSSEE sont : les changements institutionnels, socioéconomiques, techniques, territoriaux et leurs déterminants.
Les forces du groupe, soutient son directeur exécutif, résident dans la qualité de son équipe qui est pluridisciplinaire travaillant en synergie dans les domaines d’expertise de droit public, sciences politiques,économie et gestion, agroéconomie, gestion des ressources naturelles, de la géographie et la cartographie, la socio-anthropologie.
Quant au projet MODe, d’une durée de 3 ans, initié par le groupe ODYSSEE, en partenariat avec les coopérations néerlandaise et belge, a rappelé le directeur exécutif, il a démarré en septembre 2014.
Le projet MODe, précise Amagoin KEITA, se définit comme un mécanisme d’observation qualitative, un ensemble d’outils qualitatifs permettant d’observer et de mieux cerner les perceptions, les pratiques des acteurs et leurs interactions dans le cadre de la décentralisation.
L’objectif du projet MODe est de développer un système d’analyse et de traitement de données qualitatives qui renseignent sur la mise en oeuvre de la politique nationale de décentralisation au Mali et son impact sur les pratiques des acteurs locaux et le développement territorial.
De façon globale, le projet vise à contribuer à une meilleure visibilité et lisibilité des effets produits par la politique nationale de décentralisation par les acteurs locaux et leurs territoires.
Les résésultats de l’étude
Selon le Dr Mohamed TRAORE, qui a présenté le rapport, l’étude a porté sur 2 communes rurales (banco et Fana) et une commune urbaine (San). En effet, San est une ancienne commune urbaine avec une certaine expérience administrative en matière de décentralisation, depuis l’indépendance du Mali.
Quant à Fana, elle a une population non négligeable pour une commune rurale. C’est une commune en devenir avec beaucoup d’opportunités économiques du fait même de sa position stratégique. Fana possède les caractéristiques d’une commune rurale en mutation vers une commune urbaine.
Concernant Banco, elle est le prototype du village malien très rural. C’est une commune rurale qui a une population très faible avec une vie économique très pauvre.
« Ces caractéristiques différentielles des 3 communes et les réelles commodités et facilités d’accès aux informations en leur sein ont, dans une large mesure, contribué aux choix portés sur elles », a précisé le présentateur du rapport.
L’étude a porté sur les phases du processus électoral (préélectorale, électorale et postélectorale) des communales de 2009. Elle s’est déroulée pendant 9 mois de décembre 2014 à septembre 2015.
Les acteurs rencontrés sur le terrain sont les partis politiques, les candidats indépendants, la société civile (associations féminines et de jeunes, les citoyens, les chefferies traditionnelles, les autorités religieuses, les communicateurs traditionnels, responsables de radio, chefs de quartiers), les autorités de tutelle, les magistrats.
Les principaux résultats obtenus sont : la faible participation des acteurs au processus électoral dans les communes de Banco, Fana et San ; la vacuité des programmes politiques ; la double faiblesse des partis politiques au plan organisationnel et fonctionnel ; la pléthore des acteurs politiques ; les capacités de mobilisations des actions sont obérées ; la gestion des candidatures aux élections est problématique ; les comportements de certains acteurs sont ambigus ; la faiblesse de la capacité des électeurs.
Le Dr TRAORE a souligné que les acteurs impliqués dans les élections n’avaient pas une conscience claire des enjeux et défis du système démocratique. Ils ont une culture marquée par le monolithisme politique. En outre, ils ne perçoivent pas le vote comme un acte individuel, mais une adhésion à des groupes sociaux, voire un acte presque filial. La famille et les affinités sociales priment sur des convictions personnelles. La quasi-totalité des acteurs souhaite que le nombre de partis politiques soit limité.
Les intervenants ont vivement salué l’initiative.
Les perspectives de l’ODYODYODYSSÉE en termes d’études
Aussi, ont-ils évoqué les cas de la fraude, de corruption et surtout l’annulation des voix par la Cour constitutionnelle comme étant les principaux facteurs de la faible participation des populations aux élections au Mali. Des situations pour lesquelles le présentateur dit n’avoir pas été saisi par les acteurs sur le terrain.
Enfin, le coordinateur scientifique du groupe ODYSSEE s’est surtout focalisé sur les perspectives du groupe en matière d’études à réaliser. Il a évoqué le lancement des études sur « le Transfert des compétences et des ressources humaines aux collectivités territoriales : état des lieux » ; « L’évolution du cadre juridique de la décentralisation au Mali » ; ainsi que plusieurs autres études.

PAR SÉKOU CAMARA
Commentaires