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Nord du Mali: Quel avenir pour Kidal ?
Publié le jeudi 26 novembre 2015  |  L’aube
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© aBamako.com par mouhamar
Visite de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) à Kidal
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine s`est rendue ce vendredi à Kidal, pour s`enquérir de conditions de vie des populations.




Kidal reviendra-t-elle dans le giron de la République ? Difficile de répondre par l’affirmative au regard, d’une part, de ce qui se trame autour de cette localité et d’autre part, des récentes menaces proférées par le terroriste Iyad Ag Ghaly contre les responsables des groupes armés qui, malgré la signature de l’accord de paix d’Alger, font de Kidal une cité interdite aux autorités maliennes.

Pendant que les leaders des groupes armés se promènent librement à Bamako et dans le monde avec le passeport malien, les membres du gouvernement et autres autorités maliennes sont déclarés persona non grata à Kidal. Ce, depuis la visite du Premier ministre Moussa Mara, qui par orgueil, avait tenté de prouver l’appartenance de la capitale de l’Adrar des Ifoghas au Mali. S’en suivra de multiples concessions, lors des négociations à Alger, faites par les autorités pour satisfaire aux désidératas des groupes armés. Lesquelles négociations ont abouti à un accord, aujourd’hui brandi comme une panacée qui réglera une bonne fois pour toute la crise.
Nul besoin de rappeler ici les insuffisances de cet accord. Mais la réalité palpable demeure que Kidal échappe toujours au contrôle de l’Etat central. Et que la fin de cette situation humiliante pour la nation n’est pas pour demain.

En plus de tout ce qui est fait dans l’ombre par les alliés occultes du Mnla et complices, vient s’ajouter la dernière sortie de l’islamiste Iyad qui menace de sévir contre les signataires des accords d’Alger. Or, on sait que ces derniers sont des « poltrons » face à Iyad. D’ailleurs combien sont-ils (leaders rebelles) à avoir rompus leurs liens avec le terroriste Iyad. Très peu ! Voilà qui amène des observateurs à croire que la situation à Kidal pourrait connaitre, dans les jours à venir, de nouvelles évolutions qui éloigneront davantage Kidal du reste du pays.
Au-delà, il est connu que les groupes rebelles ont la manie de ne pas respecter les accords qu’ils signent. Ce fut le cas avec l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 et les différents cessez-le-feu. Mais aussi, de l’accord signé les 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako que les groupes armés n’ont pas encore respecté.

En effet, les rebelles, en signant cet accord, reconnaissaient de fait l’appartenance de Kidal au Mali. Mais, jusqu’à ce jour, les autorités de Bamako ne peuvent se rendre à Kidal, dont le gouverneur est obligé d’avoir ses bureaux à Gao. Aussi, a affirmé le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le mardi dernier, les forces de sécurité sont absentes de Kidal et environs. Autant de situations qui poussent certains à conclure que Kidal n’est plus malien et ne le sera probablement jamais.

Au même moment, des rebelles qui ont tué, mutilé et violé, se trouvent à Bamako en train de se pavaner entre les hôtels de luxe. Certains d’entre eux sont nommés à des postes de responsabilité, notamment Nina Walette Intalou qui est désormais vice-présidente de la Cvjr. Mieux, les rebelles ont même eu le privilège d’accompagner le chef de l’Etat à Paris. Mais ce dernier n’a pas été encore autorisé à poser le pied à Kidal. Une situation qui continue à agacer nos compatriotes. Qui s’interrogent sur le devenir même de cette région, riche semble-t-il, en ressources minière.

En dehors de Kidal, les Maliens se posent de nombreuses questions sur d’autres localités du septentrion, notamment Tessalit (qui semble être également une zone interdite aux autorités), Ménaka, Aguelhok et Abeïbara…pour ne citer que celles-ci…

Issa B. Dembélé
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