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Issa Traoré, Secrétaire général du SAM à propos de la grève des banquiers : « Le juge est obligé de poursuivre son instruction »
Publié le lundi 30 novembre 2015  |  L’Indicateur Renouveau




A travers une grève de 72 heures, du 25 au 27 novembre 2015, les travailleurs des banques qui crient à l’injustice et à l’insécurité ont presque paralysé les activités économiques. Dans la foulée, le Secrétaire général du Syndicat autonome de la Magistrature, invité du Renouveau TV (vendredi à 19h 30), s’est prononcé sur le sujet, soutenant que le juge est obligé de poursuivre son instruction. « Bizarrement, la dernière opération qui a soulevé ce tollé, portait sur un montant de deux cents millions de francs CFA. Ce jour-là, le comptable est parti pour l’opération à l’insu de Cissé, que le gestionnaire n’a malheureusement pas jugé nécessaire d’informer de cette importante opération … C’est ainsi que le juge chargé de l’affaire a convoqué l’agent comptable de Cissé Technologie. Au cours de l’information, le juge d’instruction a constaté une complicité», a indiqué Issa Traoré sur Renouveau TV.
Dans l’affaire qui oppose la BICIM et Cissé Technologie, les employés des banques, établissements financiers, compagnies d’assurances et commerces du Mali dénoncent une cabale judiciaire contre leur collègue Boré, jeté en prison, plongeant ainsi les travailleurs dans l’insécurité.
Mais le Secrétaire général du Syndicat autonome de la Magistrature (SAM), Issa Traoré, s’est dit surpris par les motivations qui ont été expliquées comme étant la source de cette grève. Pour le magistrat syndicaliste, selon les investigations, il s’est avéré que la grève est partie du fait qu’un banquier par suite d’une plainte d’un particulier, s’est retrouvé impliqué dans une affaire d’escroquerie ou de détournement.
En réalité, explique Issa Traoré, il s’agit d’un dossier du sieur Cissé qui avait habilité son comptable à faire des opérations bancaires à son absence. Et pour la gestion d’un éventuel cas, il a tenu à présenter son comptable au gestionnaire de compte avec les instructions pertinentes pour autoriser le comptable à effectuer ses opérateurs. Mais celui-ci ne peut dépasser d’un montant, souligne le magistrat.
En plus, chaque fois que ce dernier se présente pour une quelconque opération, il faut qu’il en soit personnellement avisé. « C’est ainsi que son comptable a eu à faire un certain nombre d’opération portant des montant allant jusqu’à une centaine de millions. Mais chaque fois que ce dernier s’est présenté pour une opération du genre, M. Cissé a été immédiatement appelé par le gestionnaire du compte. Bizarrement, la dernière opération qui a soulevé ce tollé, portait sur un montant de deux cents millions de francs CFA. Ce jour-là, le comptable est parti pour l’opération à l’insu de Cissé, que le gestionnaire n’a malheureusement pas jugé nécessaire d’informer de cette importante opération. Or, c’était la première fois qu’un tel montant était en jeu. Cissé, à son retour, a constaté qu’une telle opération a été effectuée sur son compte. Il a mené des investigations qui ont abouti à un détournement. Il a porté plainte contre son comptable. C’est ainsi que le juge chargé de l’affaire a convoqué l’agent comptable de Cissé Technologie. Au cours de l’information, le juge d’instruction a constaté une complicité. Parce que le montant est aussi important», a expliqué le Secrétaire général du SAM, Issa Traoré.
Selon le juge, dans la règle de l’art le gestionnaire aurait dû informer Cissé comme d’habitude, puisqu’il n’a pas été ainsi, le juge était obligé de se demander si c’était par inadvertance ou bien si le banquier était de mèche avec le comptable, souligne Issa Traoré.
Mais le juge d’instruction avait-il le pouvoir d’arrêter le cadre de la banque sur la base des faits allégués ?
Pour Issa Traoré, avec ses pouvoirs discrétionnaires, le juge peut procéder de la sorte. « Et il a convoqué le banquier pour l’inculper comme complice de la situation reprochée au comptable. Mais il n’a pas jugé nécessaire de le placer sous mandat de dépôt, plutôt en soumettant à un contrôle judicaire. A mon avis, c’est vraiment légal. Nul n’est au-dessus de la loi. Pour protester contre la procédure, les banquiers sont partis en grève. Très honnêtement, j’ai estimé trop léger pour prendre tout le pays en otage. Je suis syndicaliste et je me battrais jusqu’au bout pour défendre le droit de grève. Mais en responsable on doit réfléchir avant de poser certains actes », a assené le magistrat. Il soutient que cette liberté provisoire ne peut mettre fin au travail du juge d’instruction. « Le juge est obligé de poursuivre son instruction », a-t-il ajouté.
Issa Traoré au cours de cette interview a insisté en soutenant que « de toute façon, le banquier n’est pas au-dessus de la loi, ni le magistrat ; s’il est fautif, il doit répondre obligatoirement. Mais faire cela un scandale pour prendre tout le pays en otage, je pense que ce n’est pas responsable », a indiqué le Secrétaire général du SAM.
Youssouf Z

Source: Lerepublicainmali
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