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BANQUES: Vers une nouvelle grève illimitée ?
Publié le mardi 1 decembre 2015  |  Le Procès Verbal
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie d`inauguration de l`agence BDM SA à Missira
Bamako, le 17 novembre 2014. La Banque de Développement du Mali (BDM SA) a procédé à l`ouverture d`une nouvelle agence pour ses clients du quartier Missira en commune II du district de Bamako.




Après la grève observée du 25 au 27 novembre par le Syndicat des agents des banques et établissements financiers du Mali (SYNABEF), nous avons rencontré le porte-parole du SYNABEF, Aguibou Bouaré pour en savoir davantage. Pour M.Bouaré, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase syndical est l'affaire de Hamadoun Boré, responsable du service commercial et des caisses de la BICIM-SA. Un commerçant du nom de Mohamed Cissé est venu ouvrir un compte à la BCIM; il a présenté à Hamadoun Boré son comptable auquel il a remis des chèques en blanc signés et destinés à être touchés en l'absence de Cissé qui dit voyager souvent. A l'aide de ces chèques, le comptable, Adama Traoré, a effectué des retraits d'argent. Peu après, Cissé se présente à la BICIM et demande son relevé de compte. Il conteste certaines opérations faites par son comptable au motif qu'il ne les a pas autorisées. La banque décline toute faute au regard de la loi sur les instruments de paiements. "La banque, avant de payer un chèque, s'est assuré des mentions obligatoires et de la conformité de la signature", affirme Bouaré. Cissé dépose finalement plainte contre son comptable pour détournement de fonds.
Procédure étonnante
Le dossier est confié à un juge d'instruction qui convoque le banquier Boré afin de l'entendre comme témoin. A la grande surprise de Boré, le juge le place sous mandat de dépôt. "Comment un témoin peut-il tout à coup devenir accusé?", se demande Bouaré. Le comble, c'est que le comptable Adama Traoré, accusé principal, est mis en liberté provisoire par le juge d'instruction alors que Boré est maintenu en prison. Le syndicat des banques de la place décide d'en référer aux autorités politiques: elles ne lèvent pas le petit doigt. Entre-temps, le juge d'instruction est dessaisi du dossier au profit d'un second qui accorde la liberté provisoire à Boré. Le second juge est, curieusement, lui aussi dessaisi du dossier qui atterrit chez un troisième juge d'instruction. Ce dernier, qui n'a même fini de lire le dossier, est lui aussi dessaisi au profit d'un quatrième! C'est alors que les syndicalistes se révoltent, estimant que la procédure judiciaire devient hautement suspecte.
Débrayage
Après une conférence de presse restée sans suite, les syndicalistes tiennent une Assemblée générale extraordinaire à l'issue de laquelle un préavis de grève de 72 heures est déposé le lundi 9 novembre 2015. C'est seulement le 24 septembre qu'une soi-disante commission de conciliation est mise en place, par le gouvernement. "Aux membres de la commission, nos doléances ont été soumises. L'inspecteur du travail, les représentants des ministères de la Justice et des Finances, tous nos interlocuteurs ont fait savoir qu'ils n'avaient pas pouvoir décider de quoi que ce soit", relate Bouaré. La ministre de la Fonction Publique se déclarera également inapte à engager ses autres collègues ministres. "Nous avons fait savoir à la ministre que nous arrêterions immédiatement la grève au cas où une solution raisonnable nous était proposée; mais jusqu'à la fin de la grève, personne ne nous a officiellement proposé quoi que ce soit!", s'insurge Bouaré.
Notre interlocuteur juge très satisfaisant le suivi de la grève puisque tous les guichets bancaires ont fermé. L'impact sur l'économie nationale? Bouaré préfère ne pas épiloguer là-dessus mais il reconnaît que cet la grève a causé à l'Etat un grand manque à gagner. "Nous avons conscience des dommages nés de la grève mais nous nous avons tout fait pour éviter cette situation fort regrettable", déplore le chef syndical qui dénonce l'inertie de l'Etat.
Perspectives
Que fera le syndicat si ses doléances, dont l'arrêt des poursuites contre Boré, ne sont pas satisfaites ? "Dans cette hypothèse, nous observerons une grève illimitée, car cette lutte est une question de survie pour les agents de banques, annonce Bouaré. Ce n'est pas de gaîté de cœur que nous menons une grève; cette lutte s'inscrit dans la recherche de notre sécurité juridique et judiciaire. Les banquiers vivent de nos jours dans une terreur qui doit cesser!". Bouaré termine son propos en présentant les excuses des syndicats de banques à l'ensemble du peuple malien, particulièrement aux clients des différents banques et établissements financiers du Mali, pour les désagréments causés par la grève.Il souhaite que les futures négociations aboutissent.

Abdoulaye Koné
Source: Le Procès Verbal
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