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Avenir du franc CFA : Moussa Mara critique la présence française dans le conseil d’administration de la BCEAO
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  Autre presse
Cérémonie
© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie de lancement officiel de la promotion de l’achat des produits locaux industriels et artisanaux
Bamako, le 08 Septembre 2014 au gouvernorat du District. Le premier ministre, Moussa Mara a présidé, ce lundi la cérémonie de lancement officiel de la promotion de l’achat des produits locaux industriels et artisanaux.




C’est l’une des recommandations fortes qu’a formulées l’ancien Premier ministre Moussa Mara. C’était lors de la conférence-débats qu’il a animée mardi à l’Université des sciences de gestion et d’économie sur l’avenir du franc CFA. Conférence organisée par le Centre d’étude et de réflexion du Mali (CERM) en partenariat avec ladite université.
Les étudiants ont suivi avec beaucoup d’intérêt la communication de l’ancien Premier ministre sur le franc CFA qui suscite beaucoup de débats depuis quelques mois quant à sa pertinence pour nos pays. Les opinions sont souvent tranchées entre ceux qui veulent le supprimer et ceux qui veulent le garder à tout prix. C’est pourquoi, Moussa Mara a trouvé qu’il est intéressant que les jeunes élites, futurs décideurs que sont les étudiants, puissent s’intéresser à cette question majeure.
La présentation a porté essentiellement sur l’historique du franc CFA, ses acquis, ses insuffisances et les perspectives.
Parlant des acquis, le conférencier a expliqué que la crédibilité du franc CFA en Afrique de l’Ouest comparée aux autres monnaies n’est plus à démontrer. C’est une unité monétaire qui a créé une cohésion économique favorable à un développement d’ensemble, mais aussi des relations socio-économiques poussées entre les pays. Le franc CFA a facilité les relations économiques entre les États et créé une assise plus solide de la monnaie fondée sur plusieurs pays. Il a favorisé une intégration dans le commerce international. La bonne couverture des importations par des avoirs extérieurs et des engagements de la BCEAO par des ressources extérieures, la modération des prix dans les villes, la discipline budgétaire des États membres et la discipline monétaire de la Banque centrale (BCEAO) sont, entre autres, des acquis du franc CFA, selon Moussa Mara.
Le franc CFA présente également de nombreuses insuffisances
Le CFA est une monnaie qui accorde peu de crédit à l’économie et une prédominance des crédits à court terme. Aussi, c’est une monnaie forte, ce qui constitue un obstacle pour les exportations et une concurrence des produits importés vis-à-vis de la production locale.
Pour l’ancien Premier ministre, le maintien de réserves importantes de devises auprès du trésor français constitue un problème. Aux dires du conférencier, les pays de l’UEMOA ont 3900 milliards de réserves dans le trésor français. Des réserves qui peuvent être utilisées pour soutenir les investissements publics. Ces réserves à elles seules peuvent aménager plus de 600 000 hectares dans la zone office du Niger.
Autres insuffisances du franc CFA, les incohérences des politiques socio-économiques, la vision globale inexistante, l’absence de stratégies de développement pensées à l’échelle de la zone, le statu quo de la base économique des pays depuis les indépendances mais aussi et surtout la présence française dans les instances de gestion de la monnaie. Selon Moussa Mara, cette présence française dans le conseil d’administration de la BCEAO est aujourd’hui inacceptable car, cette institution africaine doit être gérée exclusivement par des africains.
Face à cette situation, le conférencier estime qu’il est temps que les politiques s’intéressent au pilotage politique et non technocratique de la monnaie. Les politiques, a-t-il dit, fixent le cap à l’échelle régionale et nationale, les techniciens suivent et non le contraire. Pour lui, il faut mettre l’économie et la monnaie au cœur des débats publics.
Moussa Mara pense qu’il faut privilégier l’économie, la croissance, la création de richesse et non la lutte contre l’inflation ; faciliter le crédit et assouplir ses conditions ; soutenir les investissements publics par l’utilisation des réserves de change. Le conférencier pense qu’il faut impérativement élargir des horizons pour aller vers la création d’une monnaie Cédéao ou d’une monnaie africaine. Mais pour lui, l’option Cédéao est la plus plausible à moyen terme (15 ans). Pour atteindre cet objectif, Moussa Mara estime qu’il faut rendre une seconde zone monétaire réelle et s’orienter vers une seule monnaie ouest-africaine à l’horizon 2030.
Le conférencier a expliqué que le statu quo n’est plus tenable et les banques centrales elles mêmes en sont conscientes. «A nous d’agir, de nous organiser et d’emprunter une ferme volonté politique pour faire enfin de notre monnaie un véritable instrument de développement économique », a-t-il conclu.
Abou Berthé
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