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Le monde vu de Bamako : Un coup KO : l’Afrique vote utile
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  Le Républicain




OUAGA DANS LE CERCLE VERTUEUX. C’est à minuit, généralement l’heure du crime dans les polars, que la bonne nouvelle est venue de Ouaga. Et par qui ? Zephirin Diabré, le challenger malheureux du candidat élu et qu’il est allé féliciter à domicile. Il ne restait plus alors à la Ceni qu’à égrener les chiffres, bureau par bureau. Roch Marc Christian Kaboré, élu avec 53% des suffrages, sera ainsi le premier président démocratiquement élu depuis 1979 à en croire les chroniqueurs qui passent ainsi à la trappe les exploits de Blaise Compaoré, vainqueur de quatre élections au premier tour et à un taux supérieur à 80%. Happy end ? Rien n’est gravé dans le marbre en Afrique. Mais nul doute, le Burkina qui envoyait des signaux inquiétants il y a peu, entre pneus enflammés, putschs et contre putschs a su conquérir le monde. Il a su réduire la corruption du processus électoral au niveau le plus minimal possible.

Pas de T-shirts, pas de pagnes frappés à l’effigie du candidat, pas de cadeaux de ballons de foot ou de thé, comme on le voit chez les voisins. Pas de polémiques vaines, ni d’arguments ethniques ou régionalistes. Et un taux de participation de 60% dans un double scrutin, présidentiel et législatif qui permet une formidable économie d’échelle, ce qui n’est pas rien dans nos pays où un tour de scrutin coûte plusieurs milliers de salles de classe. Le pays des hommes intègres auquel on pouvait envier la vitalité de sa société civile est en train de devenir un des rares vitrines du processus démocratique en Afrique. Chapeau.

LE SCRUTIN A DEUX TOURS EN VOIE DE PEREMPTION. Ouaga, Abidjan, Conakry, Bujumbura, rien que cette année et plusieurs victoires au premier tour depuis 2005 : l’Afrique s’habitué au coup KO et commence à reléguer aux oubliettes le fameux second tour de scrutin, celui de toutes les alliances, de toutes les mésalliances et de toutes les contre-alliances. Les candidats font comment ? Car dans certaines circonstances, les victoires annoncées au premier tour tiennent du prodige pour des candidats, ceux de la Mauritanie par exemple qui, lors de la dernière présidentielle dans leur pays, ont vulgarisé le concept de « fraude scientifique » sans en expliquer le mode d’emploi.



L’opposition à Wade, avait elle aussi en son temps redouté ce fléau de la seconde génération des processus démocratiques africains et obtenu un audit international du fichier électoral qui, semble t-il, avait levé des lièvres majeurs. En Guinée, en 2010, la victoire au second tour de Alpha Condé avait donné lieu aux mêmes accusation de « hold up électronique ». Ailleurs cependant, la victoire était inévitable au premier tour. Au Burundi où le candidat était pratiquement seul. Et en Côte d’Ivoire où le pays a voté pour un bilan. On verra dans en février, ce qui se passera au Niger, un pays où les résultats des urnes ne sont pas contestés en général.

Adam Thiam
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