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3ème session des assises 2015 : Le procureur Général Daniel Tessougué livre ses vérités
Publié le mardi 8 decembre 2015  |  Le Pays
Ouverture
© aBamako.com par A.S
Ouverture de la Cour d’assises de Bamako
Bamako, le 05 octobre 2015 la Cour d’assises de Bamako a ouvert sa séance contre les crimes et délits




Le procureur général, Daniel Amagouin Tessougué a présidé, le lundi 30 novembre dernier à la Cour d’Appel de Bamako, l’ouverture de la 3ème session des assises 2015. Une occasion pour lui de s’exprimer longuement sur les événements qui font l’objet de polémiques, ce dernier temps, dans notre pays. Il s’agit de la question de l’implication des religieux dans la gestion des affaires publiques, les attentats répétitifs, la grève des banquiers entre autres.

Cette présente session d’assises se présente comme suit : 63 dossiers, 131 accusés dont 06 femmes ; 50% des accusés sont en détention provisoire. Concernant les infractions, il ressort d’une analyse des trois sessions d’assises de cette année que 313 dossiers criminels ont été traités. « 589 accusés parmi lesquels 42 femmes ont comparu ou comparaitront devant la barre. Sur ces 589 accusés, vous avez fait le constat avec moi, que près de 80% soit environ 471 ont moins de 30 ans. Les crimes de sang sont les plus nombreux », a déclaré M. Tessougué.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le procureur général, M. Tessougué s’est longuement prononcé sur certaines questions urgentes mentionnées ci-dessus. « Depuis 2011, notre nation est dans la turbulence. Ce pays, connu pour sa convivialité et son harmonie sociale, est devenu une zone de non droit, du fait d’une bande de délinquants, venus de l’on ne sait où et qui sans sentiment patriotique, ont emporté dans leur valise des narcotrafiquants et des djihadistes, pour semer la mort et la désolation…ils doivent rendre compte. », C’est en ces termes que le procureur général Daniel Tessougué a abordé les actes terroristes qui ont frappé et dont les menaces pèsent encore sur notre pays. Les faits récents : l’attaque terroriste à Radisson Blu (c’état, le vendredi 20 novembre), 9 jours plus tard, ils ont sévi encore à Kidal, (le samedi 29 novembre). Ainsi selon le procureur général, il est plus que temps de renverser la tendance et d’introduire la peur dans le camp des délinquants. Pour ce faire, il met un accent particulier sur la priorité de mettre les forces de défense et de sécurité en mesure d’assurer leur mission, pas approximativement, mais entièrement.

En outre, le procureur déplore la passivité de l’Etat sur certains événements. « Mieux vaut prévenir que guérir », dit-il. « La permissivité trop grande des discours religieux ou des comportements extrémistes, ne peut rester impunie. La laïcité est malmenée tant et si bien que les recules inacceptables de ces dernières années doivent être revus», a-t-il insisté. Par la même occasion, il a rappelé l’histoire du code des personnes et de la famille, « qui devrait être une vraie avancée, a été du regrettable recul et pire… ». D’où la nécessité pour lui de réduire l’impact du religieux dans la gestion des affaires publiques.

Clash des banquiers

Dans son intervention, M. Tessougué a évoqué certaines manifestations syndicales qui ne collent pas avec la situation actuelle du pays. Selon lui, le dernier exemple, c’est cette fronde des banquiers, qui a fait perdre des centaines de millions voire de milliards au pays. Une grève qu’il juge « des plus inutiles qui puisse être ». « Ce dossier que je n’évoquerais pas ici, secret de l’information oblige, n’a rien de scandaleux. Cela, je m’en suis entretenu avec les syndicats des banques et des établissements financiers le 3 novembre 2015 près d’une heure de temps. Mais si ces messieurs pensent que la pression peut faire céder la justice, alors je leur souhaite du plaisir. Ils peuvent dynamiter les banques. Ils rendront compte des désagréments causés aux clients. Ils peuvent décréter la fin des banques…la procédure va continuer et nul pouvoir n’arrêtera l’action judiciaire. », A-t-il martelé.
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